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Devenez incollables sur les abréviations des ordres religieux

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Anne-Sophie Retailleau - publié le 13/06/23
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Il existe une multitude d’abréviations et d'anagrammes pour désigner les communautés religieuses. Aleteia dresse une liste pour mieux s’y retrouver.

CSM, FSSPX, CCN, OCD... De nombreux ordres religieux peuvent également être appelés par un sigle, qui ne permet pas toujours de les reconnaître. Sans être exhaustive, cette petite liste devrait vous aider à connaître les abréviations d'ordres religieux dont vous avez sans doute déjà entendu parler...

CCNCommunauté du Chemin neuf

La Communauté du Chemin Neuf est créée en 1973 à l’initiative d’un prêtre jésuite et d’un groupe de fidèles sensibles au Renouveau charismatique. Les membres du Chemin neuf, religieux et laïcs, vivent en communauté. La Communauté du Chemin neuf est catholique à vocation oecuménique, dont les missions s’adressent à tous les chrétiens (orthodoxes, protestants, évangélistes, etc.) Son action est principalement tournée vers l’évangélisation, notamment des jeunes et des familles, avec un nombre important de retraites proposées. Une attention particulière pour les couples depuis les débuts de la communauté, avec les sessions CANA. 

CMCongrégation de la Mission, ou Lazaristes

Fondée à la suite de saint Vincent de Paul au XVIIe siècle, la Société des prêtres de la Mission se consacre à l’évangélisation des pauvres. Plus connus sous le nom de pères lazaristes, le nom des prêtres de la congrégation est issu du lieu originel de la communauté, le Prieuré de Saint-Lazare, à Paris. Outre ses missions de soutien et d’évangélisation des plus pauvres, l’une des activités principales de la congrégation missionnaire est la formation des prêtres. Ils sont aussi en charge le sanctuaire de la rue du Bac et la chapelle Saint-Vincent-de-Paul à Paris. En 2020, en lien avec la Société Saint-Vincent de Paul, les Lazaristes fondent l’Accueil Louise et Rosalie pour les femmes sans-abri. 

CSMCommunauté Saint-Martin

La CSM forme des prêtres au service des diocèses. Elle naît dans les années 70, lorsque l’abbé Jean-François Guérin décide de créer une association pour la formation des séminaristes, à Gênes en Italie. Au début des années 1990, la Communauté revient en France et s’installe en 2014 dans l’abbaye bénédictine d’Evron, en Mayenne. La CSM célèbre la messe Paul VI en latin, et n’est donc pas traditionaliste. Néanmoins, elle témoigne de la volonté d’un plus grand soin de la liturgie. En 45 ans, la CSM a connu une forte croissance. Le séminaire d’Evron, où sont formés plus d’une centaine de jeunes, est le plus grand de France. Les prêtres de la CSM pourraient représenter entre 20 et 40% du clergé français d’ici 30 ans. 

FSSPFraternité Sacerdotale Saint Pierre

Fondée en 1988, la Fraternité sacerdotale saint Pierre est l’une des communautés “Ecclesia dei” reconnues par le pape. Les prêtres de la communauté célèbrent la messe et les Sacrements selon le rite tridentin. Elle compte 181 prêtres et 185 séminaristes sont formés au séminaire de la Fraternité en Allemagne. 

FSSPXFraternité Sacerdotale Saint-Pie-X

La Fraternité Saint-Pie-X est née de la crise qui fait suite au concile Vatican II. En 1969, l'Église instaure la messe Paul VI et Mgr Marcel Lefèvre, qui s’inquiète d’une formation “moderniste” dispensée aux prêtres, ouvre un séminaire en Suisse. Il fonde véritablement la Fraternité Saint Pie X en 1970, qui reçoit la reconnaissance de l’Eglise. Au milieu des années 70, les tensions entre Rome et Mgr Lefèvre sont de plus en plus fortes, jusqu’à la dissolution de la fraternité en 1975. Refusant le concile Vatican II et la nouvelle messe, la FSSPX est exclue par Rome après que Mgr Lefèvre ait sacré quatre évêques. Si les négociations ont toujours eu lieu depuis 1988, la FSSPX n’est pour l’heure pas reconnue par Rome. Elle compte aujourd’hui près de 700 prêtres et 150.000 fidèles dans le monde, dont 30.000 en France. 

LCLégionnaires du Christ

Les Légionnaires du Christ forment une congrégation de prêtres fondée en 1941, dont l’esprit est “christocentrique, contemplatif et évangélisateur”. Leur mission est appuyée par des groupes de laïcs, qui travaillent à la formation pour l’évangélisation et sont engagés auprès des diocèses pour servir l’Eglise dans ses œuvres locales, en France et dans le monde. Depuis 2019, les prêtres, laïcs consacrés et laïcs associés forment la fédération Regnum Christi. Présents en Terre sainte, les Légionnaires du Christ possèdent deux centres d’accueil pour les pèlerins, l’un en Galilée et l’autre à Jérusalem. 

MEPMissions étrangères de Paris

Née à Paris en 1658, la Société des Missions étrangères de Paris se consacre exclusivement à l’évangélisation des peuples d’Asie. En 1659, quatre vicaires apostoliques sont envoyés pour fonder les missions, avec pour consigne d’évangéliser les peuples non chrétiens dans le respect des coutumes et traditions locales. Les missionnaires s’engagent dans des œuvres de charité, d’assistance aux pauvres, aux réfugiés et aux malades. Depuis son origine, elle assure également une mission d’enseignement des populations locales afin de former des prêtres sur place.

Depuis la fondation de la congrégation, beaucoup de ses missionnaires sont morts en martyrs, et 23 d’entre eux ont été canonisés par l’Eglise. Aujourd’hui, les Missions étrangères de Paris sont présentes dans 14 pays d’Asie et comptent 150 prêtres, 90 prêtres étudiants et 17 séminaristes. Depuis 15 ans, les missions étrangères de Paris offrent la possibilité à des jeunes de 20 à 35 ans qui discernent un appel à la mission de partir 3 mois à deux ans en Asie pour servir l’Eglise. 

OCDOrdre des Carmes déchaux et Carmélites déchaussées

Le nom de l’ordre du carmel vient de Terre Sainte. Lorsqu’il est fondé au XIIe siècle, les moines ermites vivent alors dans des grottes creusées sur les flancs du mont "Kérem El", montagne sainte dont le nom hébreu signifie le "vignoble de Dieu". L’ordre est officiellement fondé au 1209 et devient une communauté contemplative et apostolique. Au XVIe siècle, sainte Thérèse d’Avila, avec l’aide de saint Jean de la Croix, entreprend de réformer l’ordre qui devient l’OCD. Elle visait à appliquer plus strictement la règle monastique dont la pratique s’était relâchée. Dès lors, les Carmes déchaux et les Carmélites déchaussées portent leurs sandales pieds nus. En particulier, l’oraison tient une place primordiale dans le quotidien des religieux et religieuses.

Au terme du XIXe siècle, le Carmel connaît un profond renouveau grâce au à la figure de sainte Thérèse de Lisieux et sa spiritualité de la petite voie. L’Ordre du Carmel comprend par ailleurs une branche laïque, dont les membres s’engagent à exercer une vie de prière marquée par l’oraison contemplative et le silence. 

OFMOrdre des Frères Mineurs, ou Franciscains

Au XIIIe siècle, François d’Assise fonde un nouvel ordre de frères prêcheurs itinérants. Selon la volonté de son fondateur, les membres du nouvel ordre prennent le nom de “frères mineurs” pour souligner une vie vécue selon la pauvreté et l’humilité évangéliques. Les franciscains sont des religieux contemplatifs et actifs à la fois. Puis l’ordre se dote d’une branche féminine, les sœurs clarisses, et d’un Tiers-Ordre laïc. Depuis le XIVe siècle, les Franciscains, présents en Terre sainte dès les origines de l’ordre, sont gardiens de plusieurs Lieux saints, dont le Saint Sépulcre. 

Les Franciscains se distinguent par plusieurs signes, comme le "Tau" en bois qu’ils portent autour cou: dernière lettre de l’alphabet hébreu, il ressemble à une croix sans la partie supérieure. Signe de protection divine dans l’Ancien testament, le symbole devient avec la croix signe d’espérance et de Salut.

OPOrdre des Prêcheurs, ou Dominicains

En 1215, saint Dominique, un riche espagnol devenu moine, fonde un ordre mendiant dans le sud de la France, l’ordre des prêcheurs. Centré sur la prédication et le service des pauvres, le charisme de l’ordre des Dominicains est fondé sur la connaissance et l’enseignement. Une autre grande figure de la famille dominicaine est saint Thomas d’Aquin, philosophe, théologien et auteur de la Somme théologique. Les Dominicains sont aujourd’hui présents sur tous les continents. Les frères vivent en convents, partagent leurs biens et vivent de dons. 

En 1953, trois frères dominicains ont fondé l’Institut dominicain d’études orientales du Caire. Spécialisé dans la recherche sur l’islam, l’institut dispose d’une importante bibliothèque, qui rassemble plus de 20.000 textes classiques du patrimoine arabo-musulman. Ce qui fait de l’ordre des frères prêcheurs l’un des meilleurs connaisseurs des questions relatives au monde arabe et à l’islam. 

Le saviez-vous ? On appelait autrefois jacobins les frères de l’ordre dominicain en France. Cette appellation remonte à la fondation du premier et principal couvent parisien, situé rue Saint-Jacques. A la Révolution, le terme de jacobin est utilisé pour désigner les membres d’un club politique, en raison du lieu de leurs réunions, situé au couvent des Jacobins de la rue Saint-Honoré. 

OSBOrdre de saint Benoît ou Bénédictins

Leur père fondateur, saint Benoît de Nursie, est considéré comme le "père des moines d’Occident". Il fonde les premiers monastères dans le nord de l’Italie au VIe siècle, et écrit la célèbre règle de Saint-Benoît qui organise la vie des moines selon la devise "ora et labora". Selon la règle, les moines vivent en communauté qui s’apparente à une famille : à sa tête, l’abbé, du mot "abba" qui signifie père, exerce une autorité sur les moines qui vivent comme des frères. Au Moyen-âge, l’ordre bénédictin connaît une formidable croissance grâce au rayonnement de l’abbaye de Cluny, en Bourgogne. Au XIIe siècle, l’Europe compte ainsi plusieurs dizaines de milliers de monastères. Par la suite, l’ordre des Bénédictins donne naissance à d’autres communautés religieuses, comme les Chartreux ou les Cisterciens. L’ordre compte aujourd’hui 12.000 moines et 25.000 moniales. En France, plusieurs religieux continuent de vivre selon la règle de Saint-Benoît, comme à l’abbaye de Solesmes ou du Barroux

SJCompagnie de Jésus ou Jésuites

L’histoire de la Compagnie de Jésus compte peut-être parmi les plus mouvementées dans l’Eglise. Les Jésuites sont un ordre attaché à la mission. Fondée en 1539 à Montmartre par saint Ignace de Loyola, la Compagnie de Jésus envoie des prêtres pour évangéliser les quatre coins du monde, comme au Japon avec saint François-Xavier. Les jésuites sont aussi réputés pour être d’excellents éducateurs. Pour financer les missions d’évangélisation, ils fondent de nombreux collèges fréquentés par toutes les élites d’Europe. Fustigés pour les privilèges dont ils bénéficient et leur proximité avec le pouvoir, l’ordre est supprimé en 1773 par le pape Clément XIV, à la satisfaction des grandes puissances européennes. La Compagnie de Jésus est finalement rétablie en 1814.

Dans les années 1960, sous l’influence du père Arrupe, l’Ordre entend revenir à la source de sa fondation. Les jésuites s’engagent pour les pauvres, notamment en Amérique du Sud, au point d’être suspectés d’accointances avec le marxisme. Aujourd’hui, les jésuites sont présents sur tous les continents et comptent près de 14 500 religieux. Ils poursuivent leur engagement pour les pauvres et les exclus, selon leur mission d’origine. En 2013, le conclave élit pour la première fois un jésuite au trône de saint Pierre, Jorge Mario Bergoglio, qui prend le nom de François.

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