Plusieurs statues décapitées, des croix cassées, le maître autel central saccagé... C'est un tragique spectacle qu'ont découvert les fidèles présents mercredi 12 avril. La basilique Sainte-Madeleine d'Angers (Maine-et-Loire) a été "sauvagement vandalisée", a dénoncé le maire de la ville, Jean-Marc Verchère (Modem). Il a condamné sur place "cet acte odieux" et a tenu à apporter son soutien "aux paroissiens et à la communauté catholique très affectés par ces dégradations qui interviennent au lendemain des célébrations de Pâques." Une enquête a été ouverte.
Le tabernacle n'a pas été endommagé et les hosties consacrées n'ont pas été touchées, a affirmé à Aleteia le diocèse d'Angers. "C'est l'autel majeur qui a été vandalisé, l'autel principal sur lequel on célèbre la messe n'a pas été endommagé", témoigne le curé de la paroisse Saint Jean-Paul II, le père Magloire Tossou. "J'ai célébré la messe à 9 heures du matin ce jour-là, les faits ont dû arriver entre midi et deux. Personne n'a rien vu. D'après l'ampleur des dégâts, ils étaient plusieurs, peut-être deux ou trois mais c'est impossible de faire cela tout seul", pense le prêtre.
Des actes d'une violence inouïe
"C'est d'une violence inouïe. Je suis sous le choc, et mes paroissiens aussi, cela n'était jamais arrivé ici de s'acharner à ce point contre des symboles de la foi." Un choc d'autant plus dur que les profanations interviennent dans l'octave de Pâques. Malgré tout, "nous ne nous laisserons pas ravir notre espérance. Nous campons dans le Seigneur", affirme le père Magloire. "Nous allons offrir ces actes terribles lors de la messe de ce dimanche, qui est la fête de la Miséricorde divine, afin que le Seigneur les pardonne. Nous souhaitons que les coupables soient retrouvés afin que justice soit faite, mais aussi pour les ramener à de meilleurs sentiments..."
Une messe de réparation aura lieu le dimanche 23 avril en la basilique. Elle sera présidée par Mgr Emmanuel Delmas, évêque d'Angers, qui a exprimé ce jeudi 13 avril dans un communiqué "sa grande tristesse". " Ces actes de vandalisme sur une église n’atteignent pas que des pierres et des objets : c’est bien notre foi chrétienne qui est touchée. Notre douleur est profonde", a-t-il notamment affirmé.
"Décapitations inadmissibles des statues de l’église Sainte-Madeleine d’Angers. J’exprime tout mon soutien aux catholiques angevins et de France. Tout sera fait pour interpeller les auteurs de cette atteinte au patrimoine religieux", a réagi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter. Un vandalisme également "fermement condamné" par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak.
Pour mémoire, après une vague de profanations dans des églises franciliennes en 2022, Gérald Darmanin avait annoncé le déblocage d'une enveloppe de 4 millions d'euros pour la sécurisation des lieux de culte en France. En 2021, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, il y a eu "1.659 actes antireligieux", soit 857 actes antichrétiens, 589 actes antisémites et 213 actes antimusulmans.