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Carême 2023 : convertir l’empathie en miséricorde

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Michel Martin-Prével, cb - publié le 10/03/23
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La conversion du cœur passe aussi par la conversion de ses émotions. Durant le carême, le père Michel Martin-Prével invite à "évangéliser" ses émotions en les identifiant, puis en les transformant en vertu. Aujourd’hui, Aleteia donne des pistes pour passer de l'empathie à la miséricorde.

Le mot grec "empathie" veut dire "souffrir dans" l’autre. Un autre mot latin, "compassion", signifie autre chose : "souffrir avec" l’autre. En face de la souffrance des autres, empathie et compassion sont des émotions très nobles, très sociales, à la racine de l’amour parfois, et son exercice le plus profond. Mais reste-t-on capable de réguler nos propres émotions ? Sinon on souffre avec l’autre en s’enfonçant avec lui. L’empathie fonctionne comme un simple miroir des émotions d’autrui, la compassion implique un sentiment de bienveillance, avec la volonté d’aider la personne qui souffre. L’empathie initiale est nécessaire pour être touché. Mais ensuite il faut de la compassion pour se protéger des émotions négatives générées par l’empathie. L’empathie peut être simple compréhension de la misère de l’autre tout en demeurant soi-même, alors que la compassion brise la distance et pousse à l’action.

La compassion dans le christianisme, évoque un sentiment de fraternité humaine, qui nous incite à effectuer des actes de charité (caritas, qui rapproche de l’anglais care, soin) et donc à secourir notre prochain. Plus largement encore la miséricorde est la compassion pour toutes sortes de misères physiques, morales, peccamineuses. Il s’agit d’une "corde" tendue à la "misère", et là "corde" veut dire cœur. Qualité divine par excellence, le Seigneur nous en rend capables pour soulager les blessés sur le chemin du Bon samaritain.

"Bienheureux les miséricordieux, on leur fera miséricorde." Quel bonheur à se consoler les uns les autres dans la compassion ou le pardon. La règle d’or qui consiste à faire aux autres ce que l’on voudrait qu’ils nous fassent, se grandit à faire aux autres ce qui leur fait du bien, même sans espoir de retour, et la réciproque se vit alors par l’exemple.

Quant à pardonner, autre forme de la miséricorde, c’est faire du bien là où il y a du mal, compatir à la souffrance du pécheur qui s’est enfoncé dans le mal autant que l’offensé qui en a pâtit. Les "miséricordiés" deviennent souvent "miséricordiants".

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