Ce n’est pas tous les jours que nous vivons une terreur, peur extrême paralysante, peur sur un danger inconnu, terreur devant un péril imparable. "Terreur" a donné "terrible" qui dit pourtant "formidable". Elle alimente l’anxiété puis l’angoisse. Nous avons des terreurs nocturnes, ou inconscientes, collectives, parfois entretenues par des "terroristes". La terreur est une forme amplifiée de la peur, nourrie par un sentiment d’inconnu, qui demande à ce que nous soyons rassurés, comme un enfant a besoin d’être embrassé au moment de ses peurs.
La vertu qui combat cette émotion est la force, vertu morale qui assure dans les difficultés la fermeté et la constance dans la poursuite du bien, qui mobilise notre capacité naturelle de résistance. Comme la Bible le dit 365 fois : "N’ayez pas peur", Jésus le redit à ses apôtres terrorisés dans la barque.
Vertu du combat pour vaincre les tentations, comme les obstacles, la force peut servir à écraser les faibles dans sa caricature qu’est la violence, faiblesse des forts. Mais force intérieure, elle libère des peurs inutiles, des frayeurs inconscientes. Elle anime l’audace dans l’action et la persévérance dans la durée.
La force s’éduque, comme toutes les vertus, chez nos enfants comme en nous-mêmes, en pratiquant des actes de volonté contre ce qui nous effraie, nous contrarie ou nous détourne du bien. "A vaincre sans péril on triomphe sans gloire" disait Corneille et "le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité à vaincre ce qui fait peur" disait Nelson Mandela.