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Ces chrétiens d’Arabie saoudite venus à la messe du Pape à Bahreïn

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Hugues Lefèvre - publié le 05/11/22
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Environ 30.000 fidèles catholiques ont assisté samedi 5 novembre à la messe du pape François dans le Stade de Bahreïn. Des centaines de chrétiens résidant en Arabie saoudite, où ils sont privés de lieu de culte, avaient fait le déplacement.

C'est en rockstar que le pape François a été accueilli samedi 4 novembre par des milliers de fidèles résidant à Bahreïn et dans les pays de la région. Dans un stade chauffé à blanc par un speaker, l'arrivée de la papamobile sous les airs d'une chorale entraînante a fait couler des larmes. "C’est un grand jour pour nous, c’est comme un rêve de voir le Pape ici", confie Gasper, d'origine indienne mais vivant à Bahreïn depuis 40 ans.

Dans les allées de cette foule bigarrée, les Indiens et les Philippins sont les plus nombreux, eux qui représentent l'essentiel des 80.000 catholiques de Bahreïn. Mais les organisateurs ont annoncé que plus de 100 nationalités étaient présentes. Le développement économique lié à l'exploitation du sol de la Péninsule arabique a fait venir du monde entier des travailleurs sur cette terre décrite par le pape comme une "mosaïque originale".

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Parmi les fidèles réunis dans le stade, quelque 2.000 chrétiens vivant en Arabie saoudite savourent particulièrement leur présence autour du Pape. Car chez eux, il leur est impossible d'exprimer publiquement leur foi chrétienne, le régime islamique pouvant sévèrement réprimer les entorses à la règle. "À la maison, nous avons un coin prière. Mais impossible d’avoir une messe", confie Rozy, une Libanaise habitant avec son mari et ses deux enfants dans l'est du royaume saoudien. 

Si ses voisins musulmans savent qu'elle est chrétienne et que les relations se passent bien, elle veille strictement à ne pas manifester sa foi en dehors de chez elle. Alors, pour assister à la messe dans un pays qui interdit les églises, elle doit faire des kilomètres en voiture et traverser un pont de 25 kilomètres pour rejoindre Bahreïn et ses deux églises catholiques, prises d'assaut par les milliers de catholiques de la région. 

1,5 million de chrétiens privés de lieu de culte

Ainsi, chaque vendredi – l'équivalent du dimanche dans la Péninsule –, une douzaine de messes sont célébrées à la suite dans l'église du Sacré Cœur, à Bahreïn, pour les différentes communautés catholiques. 

L’an passé, l’inauguration de la cathédrale Notre-Dame d’Arabie, à Bahreïn, a donc été accueillie avec joie par tous les chrétiens de la région. "Les catholiques vivant en Arabie saoudite la considèrent également comme leur cathédrale, notamment ceux de la province orientale d’où ils peuvent facilement se rendre à Bahreïn", confie Mgr Paul Hinder, administrateur apostolique du vicariat apostolique d’Arabie du Nord. 

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D’autres chrétiens font le choix inverse. Ainsi, dans le stade de Bahreïn, à quelques rangées de chaises de Rozy se trouve Mirella, 39 ans, elle aussi Libanaise. En 2014, elle et son mari ont quitté le Liban pour trouver un emploi dans le Golfe. Mais si le mari travaille désormais en Arabie saoudite, c'est à Bahreïn, où les chrétiens sont "bien tolérés", qu'il retourne chaque soir pour retrouver Mirella et son fils.

En Arabie saoudite, ils seraient près de 1,5 millions de chrétiens à vivre en étant privés de lieu de culte. Certains prennent le risque de se réunir dans des appartements pour célébrer la messe – parfois une ambassade peut ouvrir ses portes. Mais la plupart ne peuvent bénéficier des sacrements.

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