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Accompagner la fin de vie : et si ce n’était qu’une question de volonté ?

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Elisabeth de Courrèges - publié le 26/09/22
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Elisabeth de Courrèges a quitté l’Ehpad parisien dans lequel elle exerçait en tant qu’ergothérapeute pour Erevan, en Arménie. En mission avec l’Œuvre d’Orient, elle est volontaire dans une unité de soins palliatifs pédiatrique pour enfants abandonnés. Tous les quinze jours, elle partage avec les lecteurs de Aleteia ses réflexions au sujet de sa relation avec les plus fragiles.

À entendre une grande partie de nos contemporains, l’euthanasie serait une issue inéluctable. Les soins palliatifs fournissent un travail considérable et prodiguent un bien-être inestimable : désormais tout le monde le sait. Mais leur travail serait voué à une disparition quasi-totale, "faute de moyens".

Il est vrai que les soins palliatifs souffrent, en plus d’un manque de reconnaissance et de considération, d’un grand manque de finances : ces dispositifs de santé rapportent peu aux établissements régis par des modes de budgétisation selon lesquels la rentabilité est proportionnelle à la technicité et à la rapidité des soins prodigués.

Et pourtant…

Et pourtant, j’exerce ici dans unité palliative dépendante de dons dans sa quasi-totalité, dans un pays d’une grande pauvreté où les frais médicaux ne sont pas remboursés, où les financements des établissements de santé dépendent de mécènes et d’œuvres de solidarité.

Et pourtant, aucun des enfants accompagnés ici ne manque de traitements, de nourriture, de vêtements. Aucun des enfants accompagnés ici ne présente de rougeur, d’escarre, d’invincible douleur.

L’argument du manque de moyens pour justifier l’euthanasie ne me convainc pas.

Et pourtant, le lieu est tenu par une petite poignée de femmes, religieuses, bénévoles et salariées, qui s’engagent jour et nuit auprès des enfants parfois à l’agonie afin de les soigner, les réconforter et les veiller. Donnant le peu qu’elles ont, mais le donnant en entier.

Et pourtant ici, aucune euthanasie n’a été envisagée.

Car depuis des années il y a ici, comme dans toutes les unités de soins palliatifs en France, une volonté clairement exprimée d’accompagner la vie jusqu’à son extrémité.  

Volonté et moyens

Une volonté assumée, enracinée, assénée qui, ici, a touché de nombreux donateurs et a suscité leur générosité. Si bien que, jusqu’à maintenant, les moyens humains, médicaux et financiers n’ont jamais manqué.

L’argument du manque de moyens pour justifier l’euthanasie au détriment des soins palliatifs dans notre pays ne me convainc pas. Ce n’est pas que les moyens n’existent pas, c’est que l’on ne veut pas encore les déployer là où il se doit : dans ces unités de soins dont les bienfaits ne sont plus à prouver.

Que ceux qui sont en mesure de décider le veuillent, et les moyens suivront.

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