À la liberté, que sacrifier sinon son intégrité et son bonheur ? Après le premier film Dieu n’est pas mort, dans lequel un professeur de philosophie met un de ses étudiants au défi de prouver l’existence de Dieu, ce quatrième opus se veut plus politique, comme l’indique son titre Dieu n’est pas mort : nous le peuple. On y retrouve le révérend Dave Hill, responsable de la paroisse Saint-Jude, présent dans chaque film. Après une inspection du gouvernement local, le révérend est appelé à Washington DC pour défendre un groupe de familles chrétiennes scolarisées à domicile.
Convaincu que le droit d’éduquer ses propres enfants est une liberté qui vaut la peine d’être défendue, le révérend Dave s’engage dans cette affaire qui déterminera l’avenir de la liberté religieuse du pays tout entier. En tant que fondateur de l’association qui prodigue les enseignements de l’école à la maison à ces familles, il se trouve en première ligne au tribunal. Les détracteurs de l’école à la maison la jugent inutile et arbitraire, voire dangereuse pour l’intégration sociale.
De l’autre côté, les parents, soutenus par le révérend Hill, argumentent exclusivement en défendant l’importance de donner une éducation religieuse — retirée de l’enseignement public — à leurs enfants. Un argument inaudible pour les élus convoqués au tribunal. Et effectivement insuffisant même pour les spectateurs. Il faudra attendre plusieurs discussions entre le révérend et des chrétiens fervents pour faire émerger un point davantage central. L’un d’eux déclare : "Si vous discréditez les Pères fondateurs, vous discréditez ce qu’ils nous ont légué. Au lieu que les gens pensent que leurs droits leur viennent directement de Dieu, on fait tout pour convaincre les jeunes que le Gouvernement est le seul arbitre. Et voilà comment on remplace la liberté par le contrôle."
Nous voilà en plein dans le combat américain actuel, lequel voit aussi bien les pères fondateurs que les professeurs traditionnels tomber en disgrâce sous prétexte d’intolérance, d’immoralités passées (esclavagisme etc.) ou encore de non respect des différences et nouvelles individualités. En somme, l’enseignement capable de donner des "roseaux pensant" se veut remplacé par la bien-pensance et le lavage de cerveau.
L'école à la maison, un combat pour la liberté
Plus tard, d’autres parents, non croyants, s’allient à leur cause, arguant du recours à l’école à la maison pour des raisons pragmatiques, telles l’éducation d’un enfant handicapé. Plusieurs personnages, dont un futur pasteur d’origine asiatique, nous rappellent les fondements chrétiens de la Constitution américaine, défendant surtout farouchement le vrai principe de liberté.
Au fil des multiples intrigues et des embûches, la défense de l’école à la maison devient la défense même de la démocratie.
Pendant ce temps, plusieurs histoires, plus ou moins utiles, mènent leur chemin. Comme cette convertie, émigrée aux États-Unis, à qui son père refuse de parler jusqu’à son accident. Ou encore le fils des parents attendus, sous peine d’amende, au tribunal, qui fait la rencontre de la fille d’une juge présente partie prenante du procès. Au fil des multiples intrigues et des embûches, la défense de l’école à la maison devient la défense même de la démocratie. Le révérend Hill rappelant aux élus qu’ils ont été élus "par le peuple, pour le peuple et au nom du peuple". Même si la foi en Dieu et la recherche du bien prime ici dans leur combat.
Ce film, très américain, aussi bien dans l’utilisation d’une musique grandiloquente — parfois outre mesure — lors de scènes versant dans l’émotionnel superficiel, que dans la caractérisation des personnages, a néanmoins le mérite de mettre en lumière l’enjeu autour de nouvelles normes de société, laquelle tend à s’affranchir de moins en moins des attentes d’un gouvernement. Il offre ainsi une réflexion pertinente sur la question de la liberté et de la conduite d’un peuple qui s’est créé, volontairement, sous la protection de Dieu.