L’histoire de Heidi Crowter, jeune trisomique anglaise heureuse de vivre et indignée de voir nier son droit d’être née, invite à se rappeler que toutes les souffrances psychologiques sont loin d’être médiatisées.
L’actualité de ces derniers jours nous a empêché de nous intéresser à une affaire qui a secoué le Royaume-Uni, bien qu’il n’y ait pas eu de scandale suscitant des accusations, de polémique publique ni d’avalanche de commentaires donneurs de leçons. Mais il était question tout à la fois de l’avortement, du handicap, de discriminations et de victimisation. Et l’événement a été un arrêt de justice déboutant deux femmes qui contestaient la législation permettant l’interruption de grossesse jusqu’à la naissance si le fœtus s’avère handicapé.
La loi sur l’IVG, adoptée outre-Manche dès 1967, est en effet singulièrement radicale : l’élimination du bébé à naître est possible jusqu’à 24 semaines (six mois) et jusqu’à l’imminence de l’accouchement si est détectée une particularité risquant d’empêcher l’enfant de mener une vie « normale » et d’imposer à ses parents et à son entourage une charge qu’ils seraient incapables d’assumer. Cela comprend les becs de lièvre, les pieds bots et la trisomie.