Le travail réalisé par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) pendant deux ans et demi afin de faire la lumière sur les abus sexuels sur mineurs dans l’Église catholique depuis 1950 va être présenté mardi 5 octobre. Deux ans et demi de travaux auront été nécessaire à la commission, présidée par Jean-Marc Sauvé, pour accomplir leur mission. Mesurer l’ampleur des abus sexuels commis d’une part, mais aussi étudier la manière dont ces affaires ont été traitées et évaluer les mesures prises depuis le début des années 2000 par l’Église de France, d’autres part, l’objectif étant de formuler des recommandations pour que de tels crimes et délits ne se reproduisent pas et que les victimes fassent l’objet d’une prise en charge appropriée.
L’abus sexuel se double, dans l’Église, d’un abus spirituel.
"L’abus sexuel se double, dans l’Église, d’un abus spirituel", confiait à Aleteia en novembre 2019 Jean- Marc Sauvé. "C’est de l’abus au carré qui touche doublement à l’intimité de la personne humaine, corps et esprit. Que nous soyons croyants ou incroyants, c’est pour nous, membres de la CIASE, un motif supplémentaire d’attention et de préoccupation".
Annoncée en novembre 2018 et mise en place en février 2019, la CIASE a articulé son travail en trois phases : l’établissement des faits, la compréhension de ce qui s’est passé et la prévention de la répétition de tels drames. Pour réussir cette première phase, la commission a lancé un vaste appel à témoignages passant par une plateforme téléphonique en lien avec France Victime dès juin 2019 et prolongé jusqu’à fin octobre 2020 en raison du confinement. En 17 mois, 6.500 appels de victimes présumées ou témoins d’abus sexuels ont été reçus.
Les personnes ayant appelé la plateforme "sont majoritairement des hommes" (62%). Plus de 30% ont plus de 70 ans, 50% ont entre 50 et 69 ans et 17% seulement ont entre 30 et 49 ans. Les faits évoqués se sont pour la moitié des cas produits dans les années 1950 et 1960, a indiqué Jean-Marc Sauvé. Dans 18% des cas dans les années 1970 et dans 12% des cas dans les années 1980. Autre enseignement : une plainte en justice n’a été déposée que dans 14% des cas seulement.