L'histoire de Matthiew McConaughey à Hollywood peut paraître banale : après un début de carrière éclatant en 1996, le jeune acteur, beau et talentueux, entame une longue traversée du désert. Etiqueté playboy pour des comédies romantiques comme Comment se faire larguer en dix leçons, l'acteur décide, en 2010, de reprendre sa carrière en main. Il rebondit et décroche en 2014 l'oscar du meilleur acteur pour Dallas Buyers Club. C’est à cette occasion que la star d’Hollywood évoque pour la première fois publiquement sa foi en Dieu en soulignant que c’est elle qui guide désormais ses choix.
Aujourd’hui, l'acteur âgé de 51 ans, va encore plus loin dans ses confidences sur sa relation avec Dieu. Dans son livre autobiographique Greenlights, Dieu apparaît à des moments charnières de sa vie. Matthew McConaughey y a rassemblé diverses pensées, réflexions et souvenirs qui dresse de lui un portrait d’homme en quête de Dieu.
Texan à 100%, Matthew est marié depuis 2012 avec un mannequin brésilien, Camila Alves. Ils ont trois enfants : Levi, 13 ans, Vida, 11 ans et Livingstone, 8 ans. Si son mariage avec une catholique l'a rendu aujourd’hui très proche de l'Église, en lisant son livre, on s’aperçoit que de nombreux événements de sa vie antérieure l’avaient déjà mis sur le chemin de la recherche de Dieu. Parmi eux, la rencontre en 1996 avec le frère Christian, un moine bénédictin qui donnera le sacrement de mariage au couple quelques années plus tard.
L'année 1996 justement, c'est celle qui a permis à Matthew McConaughey d'accéder à la notoriété grâce au film A Time to Kill (Le droit de tuer ? ). Un véritable succès qui dépasse l’acteur. Tout le monde veut quelque chose de lui. Tout le monde semble connaître les secrets les plus intimes de sa vie. La pression s’aggrave avec le comportement de sa mère, qui dans une interview donnée à la télévision, révèle de nombreux détails de la vie de son fils.
Je ne savais pas comment gérer ce succès soudainement tombé dessus. Je ne savais pas à qui faire confiance, et je ne savais pas non plus si je pouvais me faire confiance.
Supportant mal cette situation, l'acteur décide de s'isoler. C'est ce qu'il fait au monastère du Christ dans le Désert, un lieu appartenant à une communauté bénédictine, situé dans le désert de Chama, au nord de Santa Fe, au Nouveau-Mexique.
Matthew McConaughey explique dans son livre, qu'à l'époque, sa vie était un chaos : "Perdu dans les excès de la célébrité récemment découverte et m'acharnant sur le complexe de ne pas la mériter, mon existence, sans véritable foyer à l'époque, cherchait non seulement sa direction, mais m'écrasait en même temps. Comment un gars issu de la classe ouvrière d'Uvalde, au Texas, peut-il mériter toute cette richesse et tous ces honneurs ? Je ne savais pas comment gérer ce succès soudainement tombé dessus, et encore moins comment en profiter. Je ne savais pas à qui faire confiance, et je ne savais pas non plus si je pouvais me faire confiance", écrit-il.
Sans savoir pourquoi exactement, McConaughey, ressent alors le désir d'aller dans ce monastère du Christ dans le Désert. "Les frères m’ont dit simplement : Tu peux venir chez nous, il suffit que tu frappes à la porte, nous t'accueillerons", se souvient-il. "Un de mes amis, m’y a conduit depuis Hollywood. Nous sommes arrivés sur un chemin de terre et là, il m'a laissé. J’ai alors parcouru seul les 22 kilomètres qui me séparaient du monastère. Je suis arrivé une heure après le coucher du soleil et j'ai frappé à la porte", raconte-il dans son livre.
"Bienvenue, mon frère. Tous les voyageurs trouvent ici un endroit où loger" : c'est ainsi que l'acteur est reçu par le frère André. Ils dînent ensemble, en silence, comme la règle monastique exige. Puis le frère André le conduit dans une petite cellule modeste avec un lit pliant sur lequel il devra dormir.
Matthew McConaughey ne le sait pas encore, mais ce séjour au monastère deviendra un moment décisif dans sa vie. Le lendemain matin, il s'adresse au frère André : "J'ai besoin de parler de certaines choses qui se passent dans ma vie et dans ma tête. Vous savez à qui pourrais-je parler ?, demande-il. "Oui, le frère Christian est la bonne personne à qui parler de ces choses", lui répond le moine. C'est ainsi que l'acteur décrit sa rencontre avec le frère Christian :
"Nous sommes partis tout de suite faire une longue marche dans le désert. 'Depuis que je suis devenu célèbre' - ai-je commencé à expliquer - 'j'ai essayé d'être une bonne personne, de ne pas me mentir, de ne pas me tromper, d'avoir une pensée et un cœur purs, mais je suis entouré de luxure et je traite les autres et moi-même comme des choses. Je ne ressens aucun lien avec mon passé, et je ne vois pas de chemin vers l'avenir. Je suis perdu. Je ne me sens pas moi-même...'
Le frère ne m’a pas dit un mot. Pas un seul. Il m'a juste écouté patiemment pendant que nous errions dans le désert côte à côte...
"Je me confiais au frère Christian pendant trois heures en lui parlant de mes démons intérieurs", poursuit son récit McConaughey. "Le frère ne m’a pas dit un mot. Pas un seul. Il m'a juste écouté patiemment pendant que nous errions dans le désert côte à côte", raconte-il.
"Et comme la quatrième heure de la rencontre approchait, nous sommes retournés à la chapelle. En pleurant, j'ai finalement atteint la fin de ma confession. Alors que nous nous sommes assis en silence, j’attendais le jugement du frère Christian. Rien. Finalement, troublé par le silence, j'ai levé les yeux. Le moine qui n'avait pas dit un mot pendant tout ce temps, m’a regardé dans les yeux et, presque à voix basse, m’a dit : 'Moi aussi'. Parfois, nous n'avons pas besoin de conseils. Parfois, nous avons juste besoin d'entendre que nous ne sommes pas les seuls", conclut l'acteur dans son livre.
Seize ans après cette première rencontre avec le moine bénédictin, Matthew McConaughey célébrera son mariage religieux avec Camila Alves. C'était en 2012 alors que Camila était enceinte de leur troisième enfant, Livingston, qui a maintenant 8 ans. Ce mariage, c'est une conversation avec son fils aîné, Levi, alors âgé de 3 ans, qui l'a provoqué. Un beau jour, il lui avait demandé s'il avait peur de se marier. L'acteur lui avait répondu :
- Oui, je pense que j'ai un peu peur.
- De quoi as-tu peur ?
- De me perdre…
Comme il le raconte dans son livre, le lendemain Matthew rend visite à son pasteur pour mieux comprendre le sens du sacrement du mariage et savoir comment surmonter ses peurs. "Le pasteur m'a parlé du mystère du mariage et de la façon dont, lorsque deux personnes appelées à se marier s'unissent, l'aventure de la vie côte à côte n'efface pas l'individualité de chacun, mais les éclaire et les façonne. Que lorsque deux personnes s'unissent dans le mariage, elles deviennent une seule entité, que dans le mariage nous ne perdons pas la moitié de nous-mêmes mais devenons davantage nous-mêmes. Avec cet engagement envers Dieu et notre épouse, nous triplons en fait notre être et devenons trois fois ce que nous sommes. Trois entités : la femme, le mari et Dieu, unis, une unité. 1 x 1 = 3. Multiplication mystique. Et puis il m'a demandé : 'Quel est le plus grand risque pour vous, Matthew ? Se lancer dans cette nouvelle aventure ou persister dans celle que vous vivez actuellement ?'"
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"La pensée d'épouser Camila Alves s'est enfoncée dans mon cœur… J'ai passé les semaines suivantes à en parler avec mon frère et avec des hommes qui vivaient des mariages réussis. Pour la première fois, j'ai alors vu le mariage non pas comme un but ultime, mais comme un nouveau voyage, un choix positif, ressenti, comme quelque chose à devenir plus, quelque chose à vivre ensemble avec la femme avec laquelle je veux passer le reste de ma vie. Épouser Camila est devenu quelque chose dont j'avais besoin. Je me suis mis à genoux et je lui ai demandé de m'épouser le jour de la naissance de Jésus, en 2011. Elle a dit oui", raconte-il. Pour conclure ainsi de façon poétique :
"Pour la première fois de ma vie, j'ai senti que si je vacillais, je ne tomberais pas pour autant. Je savais que ce serait plus difficile parce que maintenant, en tant que mari et femme, nous devons faire plus d'efforts. Nous ne pourchassons plus les papillons. Nous avons notre propre jardin et ces papillons peuvent désormais y voler".