À quelques mois de l’élection présidentielle Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, s’est exprimé sur un sujet particulièrement sensible : la fin de vie. Dans une interview accordée au Monde mardi 7 septembre, il a confirmé que la piste d’une convention citoyenne sur l’euthanasie était ouverte afin de "donner la parole aux Français". "Après les engagements tenus de la PMA [procréation médicalement assistée] et du congé paternité, la fin de vie est une autre question sociétale majeure", a-t-il détaillé. L’idée est "de donner la parole aux Français, car toute évolution sur ce sujet nécessite une validation de leur part dans le cadre de la présidentielle", a souligné le porte-parole. "Je souhaite donc que l’on puisse s’y engager dans ce cadre".
Une démarche qui ne manquera pas de soulever quelques inquiétudes. Il y a trois ans, en amont de la loi de bioéthique, des États généraux avaient été organisés dans toute la France sous la houlette du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) en 2018. Mais entre les avis exprimés à ce moment-là et la réalité du texte présenté par le gouvernement et la loi votée, le fossé s'est révélé colossal. La "fin de vie" subira-t-elle le même sort ?
Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait annoncé fin juin la constitution d’un groupe de travail sur la fin de vie avec des premiers éléments attendus pour la fin de l’année 2021.
Durant la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron ne s’était pas explicitement engagé sur l’euthanasie, appelant "d’abord à faire pleinement appliquer la loi Claeys-Leonetti" votée en 2016. Ce texte avait notamment introduit la sédation profonde et continue jusqu’au décès et les directives anticipées. Mais l’offensive pro-euthanasie observée ces derniers mois en France appelle à la vigilance. Surtout à l’approche de l’élection présidentielle.