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C’est un moment fort qu’est en train de vivre l’Église de Corée. Les restes des premiers martyrs catholiques coréens, exécutés il y a 230 ans, ont été authentifiés, a annoncé le diocèse de Jeonju (sud de Séoul) ce mercredi 1er septembre. La découverte de ces restes a eu lieu en mars 2021, près de Jeonju, dans le cadre d’un chantier pour transformer une autre tombe en un sanctuaire. Depuis, le diocèse a mené une enquête fouillée croisant recherches historiques et tests ADN afin d’établir la correspondance entre les restes et trois martyrs, Paul Yun Ji-chung, James Kwon Sang-yeon et Francis Ji-heon.
Si aujourd’hui l’Église catholique est présente dans l’ensemble du pays, cela n’a pas toujours été le cas. Pendant plus de 500 ans, la dynastie Joseon, qui a dirigé la péninsule coréenne jusqu’à son annexion par le Japon en 1910, a persécuté les catholiques. Paul Yun Ji-chung, 32 ans, et James Kwon Sang-yeon, 40 ans, ont été décapités en 1791, faisant d'eux les premiers des milliers de catholiques qui ont été tués. Les restes du jeune frère de Yun, Francis Ji-heon, écartelé à 37 ans dix ans après la mort de son frère, ont aussi été découverts. Tous les trois ont fait partie des 124 martyrs coréens béatifiés par le pape François le 16 août 2014.
Notre Église a été fondée sur le sang versé par les martyrs.
"La découverte de ces restes est un événement vraiment incroyable", a réagi Mgr John Kim Son-tae, évêque du diocèse de Jeonju, dans un communiqué. "Notre Église, qui a été fondée sur ce sang versé par les martyrs, a finalement retrouvé les restes de ceux qui ont commencé son histoire".
Aujourd’hui, en Corée du sud, la liberté de religion, garantie par la constitution, est complète. Sur une population de près de 49 millions d’habitants, le nombre de chrétiens (34%) dépasse désormais celui des bouddhistes (25%). Les catholiques sont près de 6 millions, soit environ 11% de la population totale du pays, répartis en trois provinces (Séoul, Gwangju et Daegu), qui comprennent elles-mêmes seize diocèses. En dix ans, le nombre de fidèles catholiques a augmenté d’un million et près de 100.000 baptêmes sont célébrés chaque année. À l’inverse en Corée du Nord, la liberté religieuse est à la fois nulle et factice. Depuis la séparation des deux Corée en 1953, Kim Il-sung a organisé une purge qui n’a pas cessé jusqu’à nos jours.