Évoquer Marie-Madeleine c'est se perdre parmi trois "Marie" citées dans les Évangiles. La tradition occidentale a longtemps associé Marie-Madeleine à Marie la pécheresse versant du parfum sur les pieds de Jésus (Lc 7, 37-50), à Marie de Béthanie, la sœur de Marthe et de Lazare (Jn 11, 1-2 ; 12, 3) et enfin Marie de Magdala, habitante du village bordant le lac de Tibériade. Marie-Madeleine est également évoquée (Lc 8, 1-2) sous le nom de Madeleine : "Les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons…".
En réalité, la vraie Marie-Madeleine est bien celle qui a rejoint le groupe des disciples après que Jésus l’ai libérée des sept démons. La même qui a rencontré le Christ le jour de la Résurrection. Le 2 février 2021, par décret de la Congrégation du culte divin, le pape François a cependant mis fin à un débat parmi les exégètes en déclarant que "Marie de Béthanie", sœur de Marthe et de Lazare, était bien aussi Marie-Madeleine.
Toutes ces confusions ont évidemment fait de Marie-Madeleine un personnage composite tout au long de l’histoire du christianisme. En témoignent la diversité des représentations de la sainte dans l'art qui l'a font passer de femme pécheresse, à repentie en passant par l'apôtre fidèle du Christ. Une pluralité qui fait de Marie-Madeleine une femme proche de nous et à laquelle il est plus facile de s'identifier.
En 2016, le Pape avait d'ailleurs instauré la fête officielle de Marie-Madeleine le 22 juillet. Mgr Arthur Roche, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements expliquait alors cette décision : "Marie-Madeleine est un exemple d’évangélisatrice vraie et authentique, c’est-à-dire une évangéliste qui annonce le joyeux message central de Pâques."
Lors d'une audience générale, en 2017, le pape François invitait à nouveau à prendre exemple sur Marie-Madeleine : "Cette femme qui, avant de rencontrer Jésus, était en proie au malin, est à présent devenue apôtre de la nouvelle et plus grande Espérance. Que son intercession nous aide à vivre nous aussi cette expérience : à l’heure des pleurs, et à l’heure de l’abandon, entendre Jésus Ressuscité qui nous appelle par notre nom et, avec le cœur plein de joie, aller annoncer : "J’ai vu le Seigneur !"