"Je veux porter aujourd’hui sur l’Autel du Seigneur les souffrances de votre peuple et prier avec vous pour que Dieu convertisse les cœurs de tous à la paix", a déclaré le pape François devant une centaine de religieuses birmanes et quelques prêtres birmans, ce dimanche 16 mai. "Que la prière de Jésus nous aide à garder la foi même dans les moments difficiles, à être constructeurs d’unité, à risquer notre vie pour la vérité de l’Évangile".
Il s’agit en premier lieu de "garder la foi" pour ne pas "succomber à la douleur et ne pas tomber dans la résignation de ceux qui ne voient plus d’issue". Garder la foi, c’est garder le "regard levé vers le ciel pendant que sur la terre l’on combat et l’on répand le sang innocent", a-t-il souligné. C’est encore ne pas céder à la logique de la haine et de la vengeance, mais rester le « regard tourné vers ce Dieu d’amour".
Par la prière, la foi ouvre à la confiance en Dieu "même dans les moments difficiles". Prier permet d’espérer contre toutes les évidences, "elle nous soutient dans la bataille quotidienne". Elle n’est pas une fuite, ni un moyen pour échapper aux problèmes. Au contraire, "elle est l’unique arme dont nous disposons pour garder l’amour et l’espérance au milieu de tant d’armes qui sèment la mort. ne cessez pas de regarder en haut. Gardez la foi !", a lancé le pape François.
Il convient ensuite de garder l’unité. La division est "une maladie mortelle". Chacun l’expérimente dans son coeur parce que "nous sommes souvent divisés aussi en nous-mêmes" ; mais aussi dans les familles, dans les communautés, entre les peuples, même dans l’Église.
Chacun, à son niveau, peut faire sa part.
"Je sais que certaines situations politiques et sociales vous dépassent, mais l’engagement pour la paix et la fraternité naît toujours d’en bas : chacun, à son niveau, peut faire sa part". Le Souverain pontife a alors incité à devenir des "bâtisseurs de fraternité", des "semeurs de fraternité" et à reconstruire ce qui s’est brisé au lieu d’alimenter la violence.
L’Évangile demande d’être dans la vérité et pour la vérité, a-t-il encore expliqué. en donnant "notre vie pour les autres". Car là où il y a guerre, violence et haine, être fidèles à l’Évangile et artisans de paix signifie s’engager, également à travers les choix sociaux et politiques, en risquant sa vie. "Ce n’est qu’ainsi que les choses peuvent changer", a martelé le successeur de Pierre.
Depuis le coup d’État de l’armée birmane du 1er février dernier, la répression se poursuit au Myanmar. Les policiers en civil, continuent de tirer sur la foule et d’arrêter des manifestants, selon la soeur Ann Rose Na Tawng, connue pour s’être mise à genoux devant des soldats. L’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), comptabilise 3.000 personnes arrêtées et 800 autres tuées au cours des manifestations.