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“God save the Green”, Camille veut le faire savoir !

Camille Allard
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Marzena Devoud - publié le 08/04/21
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Elle a l'enthousiasme contagieux. Camille Allard, 24 ans et porteuse de deux maladies motrices invisibles, vit une année "Laudato Si" depuis l'été dernier. Elle visite des paroisses et des monastères "verts" à travers la France pour en retenir le meilleur. Rencontre.

Ancienne institutrice, porteuse de deux maladies motrices invisibles, Camille Allard, s'est décidé l'an dernier à vivre une reconversion intégrale pour conjuguer deux qualités qu'elle tient pour essentielles : catho et écolo. La Picarde de 24 ans, la silhouette filiforme, le regard pétillant et la voix fluette, a eu cette intuition il y a plus d'un an en commençant par une simple reconversion professionnelle. Reconversion vécue à travers un apprentissage en permaculture dans le potager de ses parents au cœur du pays d’Anjou suivi d'une formation à l’apiculture. Une expérience qui l'a convaincu petit à petit que tout peut être lié de façon harmonieuse : Dieu, la Terre, l’autre et soi-même… La quintessence de l’écologie intégrale esquissée de façon visionnaire par le pape François dans son encyclique Laudato Si. Une vraie réconciliation pour Camille qui en garde toujours un exemplaire dans son sac.

J’éprouvais beaucoup de tristesse face à mes amis qui me disaient qu’être catho et écolo, ça ne s‘assemblait pas…

Et ce sont justement les quatre piliers de Laudato Si qui vont guider Camille dans son projet lancé sur les réseaux sociaux en août 2020, qu'elle appelle non sans une pointe d'humour God save the Green. Nom qu’elle choisit parce que, dit-elle, il est facile à retenir. L’objectif ? Partir, caméra en main, à la découverte des chrétiens qui essayent de mettre en pratique l’écologie intégrale. Un projet né d’une conversion lors d’une nuit d’adoration à l’abbaye de Mondaye (Normandie) : "j'ai compris que j'avais le droit d'être catho et écolo et que je n'avais pas à choisir l'un ou l'autre" nous explique-t-elle.

Camille Allard

"C’était en plein milieu de la nuit du 1er janvier 2020. A l’époque, j’éprouvais beaucoup de tristesse face à mes amis chrétiens qui ne comprenaient pas mes choix, ma façon de vivre ou mes idées. Ils me disaient que ce n’était pas leur combat et qu’être catho et écolo, ça ne s'assemblait pas… Pourquoi cette indifférence, voire cette hostilité aux questions liées à ce monde pourtant créé par Dieu ? Des discussions parfois orageuses me faisaient de la peine, avant finalement de susciter en moi l’envie d’agir. Cette nuit-là, je me suis dit que j'avais le droit d'être catho et écolo et que je n'avais pas à choisir l'un ou l'autre", confie-t-elle. Prière, foi, écologie, mais aussi maladie… Pour Camille, tout prend alors un sens et devient "uni intérieurement".

Cette révélation lui inspire une idée originale : vivre une année Laudato Si en faisant un tour de France à la rencontre de l’Église verte. Malgré des douleurs parfois difficilement supportables liées à ses deux maladies motrices, la jeune femme se lance dans le projet qui avance plus vite qu’elle. Il commencera par deux expériences fortes : quatre mois passés dans deux paroisses rurales de l’Anjou : Sainte-Jeanne-Delanoue, à Saumur, dans le Maine-et-Loire, et ensuite à Saint-François-aux-Portes-d’Angers (Saint-Sylvain-d’Anjou). 

L’écologie intégrale n’est pas, comme certains le craignent, une écologie intégriste.

"Mon but n’est pas de me mettre en avant mais de montrer des personnes ou des communautés - qu’elles soient monastiques ou paroissiales - en transition écologique". Pas des exemples inaccessibles et déjà médiatisés, mais des "portraits de ceux qui essaient de répondre au message Laudato Si à leur petite échelle", insiste-elle. Il s’agit, selon son expression, de créer un effet miroir à travers des videos, dessins, interviews, prières et citations postés sur les réseaux sociaux, afin de montrer que oui, la transition est possible et que d’autres se disent à leur tour : "oui, je peux faire ça aussi". 

Camille Allard

Parce que "l’écologie intégrale n’est pas, comme certains le craignent, une écologie intégriste", souligne la jeune femme. D’ailleurs, elle-même reste dans l’équilibre réaliste : réduction de déchets dans la mesure du possible, consommation consciente et raisonnable, pas végane, mais viande bio, vrac plutôt qu’emballages… Elle se veut plus proche de la contemplation de la Création que des restrictions écoresponsables, pour une vision de l’écologie plus laudatrice que punitive. Car pour Camille, l’essence se trouve notamment dans ce passage de l’encyclique du pape François :

Si la crise sanitaire liée au Covid-19 a ralenti les plans de Camille, rien ne change à sa démarche. Avec les nouvelles restrictions, la jeune femme a décidé de se confiner à l’abbaye cistercienne d’Echourgnac, jusqu’à fin avril. Elle compte y réaliser un film tout en aidant les sœurs au jardin comme auprès des brebis et des abeilles du couvent. Ensuite, Camille repartira à la rencontre d'autres paroisses et monastères "verts" dans le même esprit Laudato Si.

Bien sûr, il y a aussi un temps de prière et de contemplation pour "placer Dieu au centre de nos actions", confie la jeune femme. "Croire en Dieu, c’est espérer pour demain. Croire en Dieu, c'est rêver d’une Église unie autour de l’écologie intégrale, celle qui prend autant soin de la terre que de notre relation à Dieu, à l'autre et à soi-même", souligne-t-elle enthousiaste.

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