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Comment saint André Bessette guérissait les malades avec l’huile de saint Joseph

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Mathilde de Robien - publié le 12/03/21
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Canonisé le 17 octobre 2010 par Benoît XVI, saint André Bessette, surnommé « le petit frère qui guérit tous les maux », fut le témoin d'innombrables guérisons et conversions, dont il attribuait la cause à saint Joseph.

Comment un jeune orphelin canadien, - il a perdu son père, bûcheron, d’un accident en forêt à l’âge de 9 ans, puis sa mère de la tuberculose à 12 ans, - sans le sou et sans instruction, simple portier au collège Notre-Dame à Montréal, peut-il être à l’origine de l’Oratoire saint Joseph, la plus grande église du Canada, premier lieu de pèlerinage dédié à saint Joseph à travers le monde, attirant pas moins de deux millions de visiteurs par an ? La réponse réside dans la charité sans bornes qu’il exerçait envers les personnes souffrantes, et la dévotion exceptionnelle qu’il vouait à saint Joseph.

Frère André (1845-1937), né Alfred Bessette, est un des Québécois les plus populaires du XXe siècle. Ses contemporains l’appelaient « le petit frère qui guérit tous les maux » en raison de sa petite taille (1,52 mètres) ou encore « le thaumaturge du mont Royal » car il était réputé pour guérir de nombreuses maladies. Frère convers de la Congrégation de Sainte-Croix, il est d’abord portier au collège Notre-Dame. Sa première guérison miraculeuse, en 1877, concerne un religieux de sa communauté, le frère Aldéric, qui souffre d'une blessure à la jambe. Puis des élèves, des parents d’élèves, connaissent eux aussi des guérisons inexpliquées. Rapidement, sa réputation se répand et tous les éclopés du quartier Côte-des-Neiges de Montréal envahissent le collège Notre-Dame pour se faire soigner.

Inlassablement, il les écoute, prie avec eux et leur recommande d’invoquer saint Joseph. Il leur remet non seulement une médaille à l’effigie du saint, à qui il voue une dévotion particulière, mais aussi quelques gouttes de l'huile qui brûle devant sa statue dans la chapelle du collège, et leur conseille de s'en frictionner le corps avec foi et confiance. De nombreuses guérisons ont lieu, des cœurs s’ouvrent à Dieu. La réputation de sainteté du petit frère dépasse les frontières. Il se défend d’une telle popularité en disant que ce n'est pas lui qui guérit, mais Dieu, par l'intermédiaire de saint Joseph, grâce aux prières de chacun. Il dit de lui-même : « Le monde est bête de penser que le frère André fait des miracles ! C’est le bon Dieu et saint Joseph qui peuvent vous guérir et non pas moi. Je prierai saint Joseph pour vous. »

Vers 1900, sa communauté demande au frère André de ne plus recevoir les malades à l'intérieur du collège, mais dans un petit abri en face du collège. C’est là qu’il va construire, grâce à des dons, un oratoire. Les travaux commencent en 1904. Frère André est libéré de sa fonction de portier et devient le gardien de ce lieu de prière où il accueille tout au long de sa vie des milliers de personnes souffrantes ou en quête d’espérance. À la mi-juillet 1909, les autorités du collège Notre-Dame assument l'administration de l'oratoire. À partir de 1910, il a un secrétaire pour répondre au courrier qui lui est adressé. « Après avoir montré beaucoup de réticence au sujet de son projet, les supérieurs du frère André ont fini par se laisser gagner par la sincérité, la simplicité et la conviction de celui qui, pour étayer sa cause, ne s'est réclamé d'aucun miracle ni d'aucune vision, mais seulement de sa dévotion à saint Joseph. À cette ferveur particulière s'ajoutaient l'amour de Dieu, la fréquentation de l'Évangile, ainsi qu'un culte à la sainte Famille et au Sacré-Cœur », rapporte une de ses biographes, Denise Robillard.

La tradition de l’huile de Saint-Joseph se poursuit à l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal. Encore aujourd’hui, un bassin d’huile végétale placé devant une statue de saint Joseph contient une flamme qui y brûle jour et nuit. Cette huile est embouteillée et mise à la disposition des pèlerins. Cependant, précise l’Oratoire, avoir recours à cette huile « n’est pas un remède, encore moins un rite magique. Il faut d’abord y voir un geste de foi ».

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@L’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal
En images, ces églises dédiées à saint Joseph :
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