Les noms de Hans (1918-1943) et Sophie Scholl (1921-1943) évoquent pour beaucoup la jeunesse résistante de la seconde guerre mondiale. Nés dans une famille profondément chrétienne, ces jeunes allemands ont sacrifié leur vie pour dénoncer l’injustice et la folie du régime nazi. Et c’est dans une foi solide que leurs convictions étaient enracinées. Munich, 22 février 1943. En cette belle journée de grand froid, quelque part dans la prison de Stadelheim, deux jeunes étudiants regardent le ciel depuis leurs cellules respectives. Ils le savent : dans quelques heures, ils vont mourir. Malgré cela, une étrange sérénité règne dans leur cœur. Leurs âmes sont en paix car oui, ils vont mourir mais parce qu’ils ont choisi la justice et la liberté.
Hans a 24 ans et Sophie, sa petite sœur, en a 22. Nés dans une famille de professeurs, ils sont eux-mêmes intellectuels, poètes et philosophes. Mais les Scholl sont également de fervents protestants, élevés dans l’amour du Christ et de leur pays. C’est pourquoi dès leurs premiers jours aux jeunesses hitlériennes, le frère et la sœur ont pris conscience du terrible sort de leur terre natale.
On voulait leur liberté, leur foi et leur obéissance. On voulait faire d’eux les ennemis de l’humanité et les retourner contre leurs propres compatriotes. Inconcevable pour ces défenseurs de la liberté ! Ils n’ont pu rester silencieux face à ce monstre.
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Ni soldats, ni terroristes, les jeunes résistants ont choisi l’arme la plus élégante de toute pour combattre le régime qui dévore leur beau pays : la plume. C’est sous forme de tracts dénonçant les abus et la folie du nazisme qu’est née la Rose blanche au printemps 1942. L’idée est venue d’Hans. Sa sœur et leurs amis étudiants n’ont pas hésité longtemps à le suivre.
Bien vite, les tracts de la Rose blanche circulent dans tout Munich. Ceux-ci dénoncent sans retenue la Shoah, l’extermination des plus faibles et appellent tous les allemands à se lever contre le Führer. Leur cibles : les étudiants et les esprits brillants, friands de liberté et assoiffés de justice. Outre ces qualités, tous les membres de la Rose blanche partagent en commun une foi chrétienne ancrée. Willi Graf, Alexander Schmorell, Traute Lafrenz… Catholiques, orthodoxes ou protestants, c’est en elle qu’ils puisent leur force.
Le sacrifice pour la liberté
C’est elle aussi qui fait que les Scholl sont si sereins à quelques heures de la mort. Car de l’autre côté, c’est la liberté infinie et la paix absolue qui les attend. Ils repensent au jour où ils ont déversé le sixième tract de la Rose blanche à l’université, il y a quatre jours. Le jour où le concierge Jakob Schmid les a dénoncé pour 3.000 reichsmarks.
Aux mains de la Gestapo, Sophie, Hans et leur ami, Christoph Probst, se sont accusés de tout pour protéger les membres de la Rose blanche. Et en trois jours, ils ont été condamnés à mort. Le frère pense à sa sœur, la sœur pense à son frère. Leurs courtes vies défilent sous leurs yeux mais ils n’y trouvent aucun regret.
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Soudain, les portes des cellules coulissent dans un bruit métallique angoissant. Est-ce déjà l’heure ? On les mène dans une petite pièce ou la fratrie se retrouve avec Christoph. Les compagnons de la Rose blanche s’embrassent une ultime fois.
– Dans quelques minutes, murmure Christoph, nous nous retrouverons dans l’éternité.
Les compagnons de la Rose blanche sont guillotinés, Sophie la première. Hans en criant “Vive la liberté !” Et Christoph en se recueillant dans sa foi chrétienne à laquelle il s’est récemment converti. Les Scholl et la Rose blanche tombent gracieusement, défendant jusqu’au bout la liberté, le plus beau cadeaux que Dieu ait offert aux hommes.
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