La dévotion à Saint Joseph a été tardive mais elle promet de se révéler bientôt. « Le voile qui couvre le nom et la puissance du vénérable Joseph durant les premiers âges chrétiens apparaît comme le prolongement du silence dans lequel il a enveloppé sa carrière mortelle ; c’est la continuation de cette vie cachée dont les splendeurs devaient d’autant plus émerveiller l’intelligence et le cœur des fidèles que la révélation en aurait plus longtemps été contenue », explique le cardinal Pie (1815-1880). Désormais, il nous faut tous « revenir à Nazareth » (Lc 2, 39).
Revenir à Nazareth
En méditant sur le mystère de la vie cachée, nous devons comprendre que, si Jésus a passé trente longues années à Nazareth, ce n’était pas seulement pour préparer sa vie publique, mais surtout pour nous indiquer la route à suivre. Jésus est en effet pour nous « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6) dès le premier moment de sa conception, et pas seulement durant les trois années de sa vie missionnaire. En demeurant ainsi sous l’autorité de Joseph et de Marie, Notre Seigneur nous invite à faire de même : c’est à Nazareth, à l’école des parents de Jésus, que le germe de vie divine reçu au baptême, peut grandir, mûrir, s’épanouir, afin de porter tous les fruits que Dieu est en droit d’en attendre. Nous devons tous être très désireux de grandir, comme Jésus et avec lui, « en sagesse, en taille et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes » (Lc 2, 52), à l’école de la Sainte Famille.
« Faites tout ce qu'il vous dira »
Marie a repris pour Jésus les mots de Pharaon au sujet du patriarche Joseph pour nous inviter à suivre son Fils Jésus à Cana : « Faites tout ce qu'il vous dira ! » (Jn 2, 2). Elle n’avait de cesse de méditer toutes les paroles de l'Ancien Testament dans son cœur. Lorsqu'elle a constaté que Dieu lui demandait de se marier avec Joseph, Marie a certainement immédiatement repensé à toutes les paroles de l’Ancien Testament qui n'avaient cessé de nourrir sa jeunesse, spécifiquement celles consacrées au patriarche Joseph, vendu par ses frères à une caravane d'Ismaélites se dirigeant vers l'Égypte, revendu à un fonctionnaire égyptien, invité par le Pharaon à interpréter les songes des sept vaches grasses et des sept vaches maigres, gagnant finalement la confiance totale de Pharaon qui l’établit comme son premier ministre, lui donnant « autorité sur tout le pays d'Égypte ». Durant les sept années d'abondance, Joseph « rassembla à l'intérieur des villes la nourriture qui venait de la campagne. Ainsi Joseph entassa une quantité de blé impossible à compter, comme le sable de la mère : oui c'était vraiment sans mesure » ! Or, dans la Bible, au chapitre 41 de la Genèse, versets 53 à 55, nous pouvons lire : « Après les sept années d'abondance du pays d'Égypte, arrivèrent les sept années de famine, comme l'avait annoncé Joseph. C'était la famine dans tous les pays, mais en Égypte, il y avait du pain. Puis l'Égypte à son tour connut la faim et le peuple fit appel à Pharaon pour avoir du pain. Le pharaon dit à toute l'Égypte : “Allez trouver Joseph, faites ce qu'il vous dira”. »
Joseph, intercesseur
Ce sont précisément les mots que Marie reprendra à son compte à Cana. D’une certaine façon, Marie est la première à nous inviter à nous tourner vers Joseph, à le prier, à faire tout ce qu’il nous dira, si nous voulons rencontrer son fils Jésus. Avec Marie, avec notre pape François, allons donc retrouver Joseph, méditons avec lui les événements de la Sainte Famille de Nazareth, implorons sa protection, demandons son aide, laissons-nous guider par lui : Il intercédera auprès de son fils Jésus pour nous et nos familles ! Cette demande de Marie est aussi celle de Jésus, comme nous le rappelle cette magnifique statue de l’église Saint-Joseph à Nazareth.