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Mgr Rougé : “C’est un manquement à la parole donnée de la part du Président”

Monseigneur Matthieu Rougé

Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, 2018.

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Timothée Dhellemmes - publié le 26/11/20
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Mgr Matthieu Rougé, évêque du diocèse de Nanterre (Hauts-de-Seine), réagit au maintien de la limite de 30 personnes pour la reprise des messes publiques, confirmée par Jean Castex, ce jeudi 26 novembre.

Mgr Matthieu Rougé, évêque du diocèse de Nanterre (Hauts-de-Seine), réagit au maintien de la limite de 30 personnes pour la reprise des messes publiques, confirmée par Jean Castex, ce jeudi 26 novembre.

La Conférence des évêques de France (CEF) avait annoncé ce mercredi 25 novembre que le gouvernement réfléchissait à instaurer “une jauge réaliste pour le nombre de fidèles autorisés aux célébrations publiques”. Finalement, la limite de 30 personnes est maintenue. “Nous sommes prêts à discuter des conditions de reprise des messes, mais encore faut-il qu’il y ait une vraie discussion possible”, affirme Mgr Matthieu Rougé à Aleteia.


Aleteia : Comment réagissez-vous à la prise de parole de Jean Castex ?

Mgr Matthieu Rougé : C’est une grosse déception. Le président de la République avait dit à Mgr Eric de Moulins-Beaufort (le président de la CEF, ndlr) qu’il modifierait les choses pour jeudi matin. Pour moi, c’est le point le plus important : il y a un manquement à sa parole de la part du Président. Nous savons que la crise sanitaire est compliquée pour tout le monde, nous pouvons discuter de tout. Mais le manquement de la parole donnée, je trouve cela incroyable. On nous avait annoncé une évolution qui n’a pas eu lieu. Il y a un problème de fiabilité dans la responsabilité politique.

Il n’y a pas de colère, il y a de la détermination paisible, sereine, mais profonde.

Vous semblez en colère…
Je ne suis pas sûr que la colère soit le bon mot, elle n’est jamais bonne conseillère. Mais il faut être capable de dire qu’il n’est pas correct, quand on a pris l’initiative de proposer une évolution, de ne pas tenir sa parole, sans le justifier d’aucune manière. Il n’y a pas de colère, il y a de la détermination paisible, sereine, mais profonde.

“Les lieux de culte ont été des lieux de contamination”, a dit Jean Castex. Êtes-vous d’accord avec cette affirmation ?
Cela reste à prouver. Qu’est-ce qui permet au Premier ministre de dire cela ? La CEF a proposé un protocole sanitaire strict au gouvernement. Les interlocuteurs techniques n’ont même pas répondu à ce protocole. C’est à se demander s’ils l’ont travaillé. Ils n’ont fait aucune remarque. Nous sommes prêts à discuter des conditions de reprise des messes, mais encore faut-il qu’il y ait une vraie discussion possible.



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Quels arguments avancez-vous ?
Dans mon diocèse de Nanterre, nous avons 86 églises, donc une bonne dizaine de plus de 1.000 places, et beaucoup de plus de 500 places. Nous demandons à ce qu’il puisse y avoir taux d’occupation d’un tiers, ou même moins. Nous étions ouverts à toutes les proportions possibles. Mais une limite de trente personnes, c’est absurde.

Nous avons bien compris que le recours au droit était un instrument du dialogue.

Que demandez-vous au gouvernement désormais ?
Il faut toujours rester dans l’ouverture au dialogue. Mais ce doit être un dialogue où l’on peut parler vraiment en confiance. Cette confiance est à restaurer.

Les évêques envisagent-ils un nouveau recours devant le Conseil d’État ?
Maintenant, nous avons bien compris que le recours au droit était un instrument du dialogue. Il n’y a pas de raison de ne pas y faire appel.



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