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Dans un monde devenu fou, cultiver son esprit critique

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By Eugenio Marongiu/Shutterstock

Christian Venard - publié le 05/10/20

Quand la loi dit tout et son contraire, et que la vérité de quelques-uns veut s’imposer à tous, nul ne saurait nous contraindre à penser à l’opposé de notre conscience.

Les injonctions sociétales ou politiques dans notre société se font de plus en plus contradictoires et nous laissent perplexes, décontenancés et en perte de repères. Ainsi, dans le même moment, l’État est capable de promulguer une loi prolongeant le congé paternité (dont une part obligatoire) au regard de l’essentielle présence d’un père pour l’équilibre du bébé, et une autre loi sur la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes, en affirmant à ses opposants qu’un père n’est absolument pas nécessaire pour l’équilibre de l’enfant à venir… Monde de fous !

Que dire des injonctions égalitaires hommes-femmes selon lesquelles un homme qui affirmerait qu’il est misogyne et qu’un monde sans femme serait tellement plus joyeux se verrait mis au ban de la société, quand des femmes affirmant le contraire font la une du journal Libération, sans que cela ne suscite aucune émotion particulière des redresseurs de torts patentés ? Que dire d’un pays, où l’on est capable désormais, prétendument au nom de la liberté des femmes, d’écraser la tête d’un enfant à naître à terme, pour des motifs « sociaux économiques de détresse » ? Comme l’a écrit si justement Henri Hude, en effet nous sommes désormais dans Ce monde qui nous rend fou (1).

La peur de la vérité

La cause profonde de cette folie est à chercher d’abord dans la perte d’une saine philosophie de la connaissance. La plupart de nos intellectuels partent de l’axiome moderne selon lequel l’homme ne peut plus accéder à la vérité de ce qui existe (puisque celle-ci est ou inexistante ou relative). À notre époque de déconstruction linguistique généralisée, nous semblons condamnés à errer d’une opinion à l’autre, laissant aux plus forts (culturellement, économiquement, militairement, médiatiquement) la possibilité d’imposer leurs vérités comme la vérité.


FOULE RUE POPULATION

Lire aussi :
Henri Hude : « Notre société relativiste est profondément frustrante »

Même si parmi les élites dirigeantes dans nos sociétés, certains peuvent comprendre et se servir de ces errements à des fins de pouvoir, de plus en plus, on voit en fait à l’œuvre, ce que saint Jean Paul II avait qualifié de « structures de péchés » dans nos sociétés, et derrière, l’homicide depuis les origines, Satan. Un certain discours moralisateur vient alors culpabiliser les récalcitrants, soupçonnés de vouloir mettre à mal l’inévitable consensus mou venu remplacer la recherche du bien et du vrai. Même dans l’Église parfois, on n’est pas épargnés par ces errements. Au nom du « pacte social » avec l’État, d’une certaine théologie de la « communion », toute forme de résistance intellectuelle est devenue suspecte…

Le rempart de la conscience

Citoyens, baptisés, il nous reste l’impérieuse nécessité de nous former intellectuellement, et de rétablir dans les cœurs et les âmes de quoi résister à cette implosion intellectuelle et morale de l’Occident. Nous devons essayer aussi de favoriser toutes les initiatives, chrétiennes ou non, qui y concourent. Ce travail exigeant consolide et éclaire notre conscience et, lui seul, peut nous permettre de discerner jusqu’où doit aller notre obéissance vis-à-vis d’autorités plus ou moins dévoyées. Car la conscience, lieu intime de la rencontre avec le Créateur, est le rempart ultime de notre liberté. Il est temps de rétablir et de cultiver, au moins chez les chrétiens, un véritable esprit critique : nous n’avons à nous agenouiller que devant Dieu seul, et nul ne saurait nous contraindre à penser à l’opposé de notre conscience. Tous les martyrs, face aux totalitarismes contemporains, en ont témoigné. Soyons dignes de leurs sacrifices.


(1) Cf. Henri Hude, Henri Hude, Mame, 2019.

Tags:
PolitiqueSociété
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