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Explosions à Beyrouth : le quartier chrétien ravagé

BEIRUT
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Bérengère Dommaigné - publié le 06/08/20
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Deux jours après la terrible double explosion de Beyrouth, la liste des dégâts n’en finit pas de s’allonger. Le quartier chrétien de Beyrouth est totalement dévasté et dix églises au moins ont été détruites. Alors que le Liban connait sa pire crise économique depuis des décennies, de nombreux pays, organisations internationales et associations annoncent des aides financières.La double explosion qui a bouleversé Beyrouth mardi 4 août 2020 a vraisemblablement été provoquée par 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans un entrepôt du port. “L’explosion ressemblait à une bombe atomique avec de la fumée rouge partout et d’énormes dégâts”, a ainsi témoigné le père Raymond Abdo, partenaire de l’Aide à L’Église en Détresse (AED) au Liban. Ce que confirme le père Samer Nassif, prêtre libanais. “Hier, en une seconde, le quartier chrétien de Beyrouth a subi plus de dommages que pendant les longues années de la guerre civile. La zone chrétienne de Beyrouth est complètement dévastée, avec au moins dix églises détruites”. Les quartiers de Gemayzeh et Acharfieh ont été également ravagés.

“C’est un quartier où il y a beaucoup de familles chrétiennes”, note auprès d’Aleteia Mgr Pascal, Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient, en évoquant le quartier d’Acharfieh. Il ajoute que trois hôpitaux chrétiens, celui du Rosaire, celui de la Sainte Famille et un troisième orthodoxe, ont été abîmés. Ces hôpitaux chrétiens, qui accueillent aussi bien des malades chrétiens que musulmans, sont un signe fort de la présence chrétienne dans le pays du Cèdre.

“Travailler à ce que les nouvelles générations ne soient pas dans le découragement.”

Pour l’évêque, le soutien aux populations bouleversées par le drame se manifeste de différentes manières. “Tout d’abord, nous pouvons dire notre proximité, notre amitié et notre prière. Quand on est dans un tel drame, on a besoin de ces paroles et de cette communion spirituelle”. Grâce à ses réseaux d’amitié sur place, l’Œuvre d’Orient pourra dans un second temps identifier et relayer les besoin principaux sur le terrain, notamment ceux des familles qui n’ont à présent plus de toit, et ceux des écoles. “Nous allons continuer le soutien aux écoles francophones et accentuer cette action pour celles dont les bâtiments ont été détériorés”. Enfin, dans un troisième temps, il souhaite “travailler à ce que les nouvelles générations ne soient pas dans le découragement”. “C’est l’un des principaux problèmes”, reconnaît-il en affirmant vouloir appeler à l’«espérance ».

Après la longue crise économique et le Covid-19, le Liban se retrouve sous-équipé pour faire face à l’urgence et assurer l’aide dont la population a besoin de façon pressante. Près de 300.000 personnes se retrouvent sans-abri, les moyens de subsistance étant totalement détruits par l’explosion, la crainte d’une pénurie de denrées est réelle.



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“La fiancée de l’Orient et phare de l’Occident est blessée”

Dans un “Appel aux pays du monde” envoyé ce mercredi 5 août, le patriarche maronite, le cardinal Bechara Boutros Rai, président de la Conférence des patriarches et des évêques catholiques du Liban, a déclaré: “Beyrouth est une ville dévastée. La fiancée de l’Orient et le phare de l’Occident, est blessée”. Et le cardinal Raï d’ajouter : “L’Église, qui a mis en place un réseau de secours sur tout le territoire libanais se trouve aujourd’hui face à un nouveau grand devoir qu’elle est incapable à elle seule d’assumer”. Après avoir remercié les nombreux États qui ont manifesté leur aide, le chef de l’Église maronite s’adresse alors “aux pays amis et frères ainsi qu’aux Nations-Unies, pour apporter l’aide immédiate afin de sauver la ville de Beyrouth”. “Une aide sans aucune considération politique, parce que ce qui est arrivé est au-delà de la politique et des conflits”, conclut-il.

C’est dans ce dramatique contexte que l’AED vient d’annoncer une aide d’urgence de 250.000 euros. De son côté la Banque mondiale se dit prête à mobiliser les ressources dont elle dispose pour aider le Liban, indiquant qu’elle allait “participer activement à une plate-forme avec les partenaires du Liban afin de mobiliser un soutien financier public et privé pour la reconstruction”. La Banque mondiale avait accordé au Liban en avril un prêt de 120 millions de dollars pour soutenir le secteur de la santé.


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