Pour le grand jubilé de sainte Odile cette année, le diocèse de Strasbourg a annoncé la création d’un rosier spécial baptisé sainte Odile. Une belle manière de rendre hommage à la patronne de l’Alsace !Elles embaument depuis quelques jours l’air du mont Sainte-Odile, en Alsace. Si certains visiteurs et pèlerins passent à côté sans les voir, d’autres, au contraire, profitent pleinement de ce délicat spectacle qu’est celui des rosiers en fleurs… et attention, il ne s’agit pas de n’importe quels rosiers ! Alors que 2020 marque le grand jubilé de sainte Odile – le 13 décembre 2020 sera en effet fêté les 1.300 ans de la mort de la sainte – le diocèse de Strasbourg a décidé de rendre hommage à la patronne de l’Alsace en créant une rose spéciale baptisée sainte Odile. “Le moment venu, début juin, car il fait plus frais au Mont (762 m d’altitude) et la saison étant moins avancée que dans la plaine, trente pieds de ce nouveau rosier ont été plantés, discrètement, sans tambour ni trompette sur les parterres du mont Sainte-Odile“, confie à Aleteia le frère Philippe Jeannin qui s’occupe notamment de l’organisation du grand jubilé de sainte Odile.
Trois ans de travail
L’idée a été lancée il y a trois ans, “le temps de ‘créer’ à proprement parler cette rose”, reprend le frère. C’est le rosiériste Jean-Pierre Guillot, spécialiste de la rose ancienne, qui a été choisi pour mener à bien ce projet. Les premiers pieds étaient prêts dès la fin du mois de février mais en raison d’une erreur de livraison et du confinement lié à la pandémie de Covid-19, près de la moitié des pieds, “souffrant de ces contretemps”, ont été perdus.
La rose, et plus généralement les fleurs, ont une place toute particulière pour les chrétiens. Dans sa seconde Lettre aux Corinthiens, saint Paul invite les chrétiens à être “la bonne odeur du Christ”. Le bienheureux Guerric d’Igny (1070-1157) propose que l’odeur de sainteté, “ce parfum indicible de lys, de roses, de jasmin et de violettes” qu’exhalaient les saints au moment de leur mort, soit considérée comme la troisième théophanie. En effet, l’expression “mourir en odeur de sainteté” recèle bien plus qu’un simple sens figuré. Ainsi, l’odeur pestilentielle que répandait le stigmate au front de sainte Rita devint, au moment de son dernier souffle, un parfum merveilleusement suave rappelant la rose…