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Y a-t-il des contradictions entre les évangiles ?

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Régis Burnet - publié le 12/07/20
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C’est une certitude : les différences dans les récits des quatre Évangiles ne remettent pas en cause leur véracité historique. Elles sont au contraire un élément de crédibilité, qui invitent à creuser la Parole de Dieu et à découvrir combien elle est riche et vivante.L’Église enseigne que la Bible est un texte sacré, écrit sous l’inspiration de l’Esprit Saint et qui a Dieu pour auteur : les Écritures ne se contredisent pas. Pour autant, depuis le pontificat de Pie XII (1939-1958), elle insiste sur le fait que le littéralisme et le fondamentalisme, qui refusent tout apport scientifique ou herméneutique utile à la compréhension des textes bibliques, ne sont pas les règles à suivre pour lire la Bible dans l’esprit dans lequel elle a été écrite.

L’Écriture ne se contredit pas

Parler de « contradictions » dans la Bible est ambigu. Car cela laisse penser que deux récits existants pourraient s’opposer et que l’un des deux au moins serait faux. En réalité, de telles contradictions n’existent pas dans la Bible. Il existe très souvent des différences qui ne sont pas contradictoires, mais complémentaires et de natures variées. C’est ce que l’Église affirme avec le principe de l’inerrance biblique. L’inerrance désigne la foi dans la vérité enseignée par la Bible. L’Église enseigne que la Bible est un texte sacré, écrit sous l’inspiration du Saint-Esprit et qui a Dieu pour auteur. Depuis le XVIe siècle et le Concile de Trente, le Magistère a affiné le concept d’inerrance en expliquant qu’il n’est pas engagé sur des questions de géographie ou d’astronomie. Les papes de l’époque contemporaine ont continué à préciser et formaliser ce principe, à mesure que l’avancée des sciences faisait progresser les conditions d’interprétation de la Bible.



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Trois documents de référence

En 1943, dans l’encyclique Divino afflante spiritu, Pie XII met en avant la notion de genres littéraires comme principe d’explication des textes sacrés. Ce geste est motivé par la conviction, réaffirmée dans l’encyclique, que la Bible, texte sacré, écrit sous l’inspiration de l’Esprit Saint, est aussi l’œuvre d’auteurs « vivants, doués de raison », dont le « caractère personnel » peut se saisir dans l’Écriture sainte. Les exégètes catholiques sont invités à convoquer toutes les sciences modernes : philologie, critique textuelle, grammaire, mais aussi étude des mentalités. La compréhension des genres littéraires permet de prendre en compte « certaines façons de raconter, des idiotismes, des approximations, des manières hyperboliques de parler, voire même des paradoxes », sans en faire des contradictions.

Vingt ans plus tard, le concile Vatican II produit un document de référence : la constitution dogmatique sur la Révélation divine, Dei Verbum (1965). Le Concile commence par souligner le statut particulier dont jouit le Nouveau Testament, témoignage principal sur la vie et l’enseignement du Christ. « L’Église affirme que les quatre évangiles, dont elle atteste formellement l’historicité, transmettent fidèlement ce que Jésus, le fils de Dieu, pendant qu’il vivait parmi les hommes, a réellement fait et enseigné en vue de leur salut éternel, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel. » Le concile rappelle aussi l’importance des genres littéraires pour l’interprétation de la Sainte Écriture. Il explique que les auteurs sacrés, éclairés par l’Esprit Saint, ont sélectionné certains détails : un seul Esprit, quatre évangiles et plusieurs écrivains sacrés, donc plusieurs points de vue.


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En 1993, un Document de la commission biblique pontificale (« L’interprétation de la Bible dans l’Église », en italien) revient sur les lectures possibles : poétique, littéraire, historique, contextuelle, féministe, etc. Toutes ces approches peuvent dire quelque chose de Dieu et, pratiquées avec les garde-fous nécessaires, elles sont permises. La seule lecture proscrite est celle faite avec une approche fondamentaliste, ou littéraliste, à laquelle l’Église reproche d’être « incapable d’accepter pleinement la vérité de l’Incarnation ». Cette lecture simpliste fuit « l’étroite relation du divin et de l’humain dans les rapports avec Dieu ». Elle refuse d’admettre que « la Parole de Dieu inspirée a été exprimée en langage humain », rédigée « par des auteurs humains dont les capacités et les ressources étaient limitées ». Le fondamentalisme n’accorde « aucune attention aux formes littéraires » et refuse « la possibilité d’un sens symbolique ou figuratif ». Ces informations sont nécessaires pour « arriver à une interprétation de la Bible qui soit aussi fidèle que possible à son caractère à la fois humain et divin ».

Le critère d’attestation multiple

L’existence de contradictions apparentes entre les évangiles renvoie à l’histoire de leur origine et de leur transmission. Pour les historiens, ces éléments sont un gage de vérité. Les évangiles ne sont pas des textes retravaillés et lissés pour obtenir une fausse facilité : ce sont des témoignages personnels et authentiques, rédigés dans la lumière de la Résurrection de Jésus.


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Que les évangiles contiennent des variantes ne remet pas en cause leur authenticité. Au contraire, ces variantes plaident en faveur de l’historicité de l’Écriture sainte, à deux niveaux. En premier lieu, l’existence de quatre textes avec des variations correspond au critère d’attestation multiple. Que non pas un, mais quatre textes, historiquement datables, témoignent de la vie et du ministère public d’un homme, Jésus, c’est une richesse. Que ces textes contiennent ensuite des variations n’est pas un problème : c’est même un gage de leur authenticité individuelle. En effet, rien n’est aussi suspect pour un historien que deux ou plusieurs textes racontant un événement exactement dans les mêmes termes. L’exacte similitude signale toujours, sinon un faux, du moins une production considérablement lissée et instrumentalisée.

Authenticité et transmission des évangiles

En second lieu, ces variations sont indissociables du caractère humain et historique du témoignage des apôtres. La foi chrétienne est fondée sur le témoignage et la transmission, et non sur le récit. C’est ce qui éclaire les différents témoignages de la Résurrection de Jésus. La foi en la Résurrection est fondée tout entière sur les déclarations des apôtres et des saintes femmes. Avant de s’arrêter sur les variations dans la scène, il faut reconnaître que les quatre textes de la Résurrection déroulent la même trame. Les saintes femmes arrivent au sépulcre, trouvent la pierre roulée de côté, et à côté, un ou deux jeunes hommes d’une blancheur éblouissante. Stupéfaites, elles courent porter la nouvelle aux disciples. Que Matthieu seul appelle l’homme en blanc « l’ange du Seigneur », et que Jean passe sous silence l’échange entre Marie-Madeleine et cet émissaire en blanc, cela n’importe pas pour juger de la cohérence et de l’authenticité du témoignage. À travers la Bible, les anges peuvent prendre des formes très différentes : celle d’un jeune homme, d’une lumière, d’un buisson ardent (Exode 3,2). Ce que tous ces textes ont en commun, c’est d’avoir recueilli des témoignages d’apparitions du Christ ressuscité, sans jamais raconter la Résurrection. Si les premiers chrétiens avaient voulu inventer leur religion, ils n’auraient pas manqué de travailler le récit de ce moment, avec descente aux enfers, démons et revivification du corps. Or, dans les évangiles, personne ne voit le Christ ressusciter, mais bien ressuscité. Si la Résurrection en tant que telle n’est pas racontée, c’est qu’il n’y a pas eu de témoins et que Dieu ne l’a pas souhaité. Les récits recueillis par les évangélistes auprès des saintes femmes sont autant de fragments reflétant chacun une parcelle de la vérité des apparitions du Christ ressuscité.

Les évangélistes, instruments humains de la Parole de Dieu

Une deuxième clé de lecture consiste à faire appel aux visées théologiques propres des quatre écrivains sacrés. Cette approche s’appuie sur l’apport de la méthode historico-critique, qui reconnaît l’importance de la prise en compte des « orientations théologiques » propres des évangélistes. Cette méthode, mise à l’honneur par Benoît XVI dans la préface de son premier Jésus de Nazareth (Flammarion, 2007), prend en compte le fait que les auteurs des évangiles sont à la fois inspirés par l’Esprit et guidés par leurs facultés humaines. Ainsi, certaines différences constatées résultent-elles d’un travail de sélection conscient de la part des évangélistes, parmi un matériau historique très vaste (Jn 21, 25 : « Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; et s’il fallait écrire chacune d’elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l’on écrirait »). Par exemple, en ce qui concerne le destin tragique de Judas : s’est-il pendu après avoir rendu les trente pièces d’argent, comme Matthieu le raconte (Mt 27, 3, 5), ou bien a-t-il acheté un champ avec cet argent, pour y tomber et mourir, son ventre et ses entrailles éclatant, selon Luc (Ac 1, 18) ? On peut dire que Luc complète Matthieu en sachant qu’il écrit des choses différentes, à un moment différent.


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Que ces deux versions aient été maintenues dans l’Église se comprend à la lumière de la visée théologique de chacun. Chez Matthieu, Judas, avant de se pendre, ouvre son cœur à la repentance : c’est l’inanité de la livraison du Christ que fait entendre Matthieu, puisque celui qui l’a voulue ne la veut plus. Il y a ici l’idée que c’est le juste innocent qui a été persécuté. Dans les Actes des Apôtres, Luc, lui, fait de Judas la figure du traître par excellence. Judas ne rend pas l’argent et achète son champ : sa mort n’est pas placée sous le signe du remord en Dieu. Il meurt salement, comme les traîtres. Luc se place ainsi du côté du plan divin, dans lequel Judas joue le rôle de l’instrument du démon. La raison profonde au maintien de ces deux versions, c’est que l’on ne peut dire le fond de l’acte de Judas. Matthieu raconte une tragédie humaine ; Luc pointe l’acte du démon dans le plan divin. La vérité ne demande pas de choisir entre ces deux versions également historiques, mais de considérer leur message profond. Judas est à la fois un homme qui se trompe et un homme emporté par le Diable. En montrant un Judas biface, cette double lecture arrive à une vérité théologique. Choisir ou trahir le Christ est un engagement aussi radical aujourd’hui qu’il y a deux mille ans. C’est bien plus important que de reconstituer comment Judas aurait pu se pendre d’abord et comment son corps aurait pu tomber ensuite en éclatant sur le sol.

Éclairage : plan divin et liberté humaine

La même lecture théologique éclaire l’esclandre au Temple, rapporté par Jean au début de la vie publique de Jésus (Jn 2, 14) et par Matthieu, à la fin (Mt 21, 12). L’Église nous dit que l’important n’est pas d’abord de résoudre cette contradiction, en arguant par exemple que l’action a sans doute pu être répétée deux fois. La lecture en vérité invite surtout à rechercher les deux interprétations théologiques complémentaires du ministère de Jésus qui y sont révélées. En rapportant la colère au temple et l’annonce prophétique de sa destruction et reconstruction en trois jours au début de son évangile, Jean montre que la vie publique de Jésus commence sous un signe menaçant, une sorte de marche sans suspense vers la croix. Quand Matthieu rapporte l’épisode à la toute fin de la vie du Christ, c’est lié à un projet théologique différent : par exemple, à l’idée que l’épisode du Temple est affaire contingente de manipulations humaines. Théologiquement, les deux interprétations sont vraies et complémentaires : le plan divin déployé par Jean s’est accompli à travers la liberté humaine dont parle Matthieu. Au-delà de l’historicité que l’Église et la Tradition affirment toujours réelle, ces deux narrations nous disent deux choses exactes sur la mission du Christ.

La Bible : un livre de foi 

La Bible ne dispense pas d’enseignements scientifiques. C’est un livre qui contient des genres littéraires variés, mais en ce qui concerne les Évangiles, l’Église « affirme et a toujours affirmé sans hésiter leur historicité » (Dei Verbum 19). C’est avant tout un livre de foi : on ne doit pas y lire les événements au raz du texte. Lire la Bible comme un livre d’histoire ou de sciences serait d’abord en manquer le sens spirituel et ensuite se tromper parfois, car l’inspiration n’est pas faite pour conduire les auteurs sacrés à accéder à des vérités scientifiques en avance sur leur temps. Il est important de savoir quelle sorte de vérité il faut attendre de la Bible. On n’y cherche pas des informations scientifiques, ni astronomiques. Il n’y avait pas, à l’époque des écrivains sacrés, les connaissances que nous avons aujourd’hui, et leur intention n’était pas de nous enseigner sur cela (cf. Dei Verbum 12).


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En écrivant, les évangélistes ont sélectionné certains des événements les plus riches de sens afin d’offrir une signification spirituelle percutante. Lorsqu’ils ne disent pas la même chose du même événement, ils ne se contredisent pas pour autant. Prenons par exemple un accident de voiture. Plusieurs témoins racontent, donnant chacun sa version. Celui qui l’attribuera à l’alcoolisme, focalisera son récit sur l’alcoolémie du conducteur ; un autre se focalisera sur sa vitesse, un autre sur l’attitude du piéton. Pour avoir une vision complète de l’événement, il faudrait des dizaines de pages de descriptions. Il est important de savoir quelle sorte de vérité il faut attendre de la Bible. Il y a donc des focalisations et des choix différents selon les auteurs.

Dieu dans l’Histoire

Pour autant, la Bible n’est pas subjective et les évangiles ne relatent jamais des événements qui ne se sont pas déroulés. Comme le dit Benoît XVI, « la Bible ne raconte pas des légendes comme symboles de vérité qui vont au-delà de l’Histoire, mais elle se fonde sur une histoire qui s’est déroulée sur le sol de cette terre » (Jésus de Nazareth, op. cit., avant-propos). Les évangiles rapportent encore moins des fables, puisqu’ils appartiennent au genre littéraire historique. Il est important de reconnaître le parti-pris de vérité des évangélistes, qui transparaît tout au long de leurs écrits. Dans les termes du cardinal Schönborn, archevêque de Vienne : « Le portrait clair de leur Seigneur présent à leur esprit tel qu’ils l’avaient connu était bien trop imposant et l’impression que ses paroles, ses gestes, tout son être avaient laissée sur eux était bien trop forte pour qu’ils aient eu comme l’idée d’adapter le portrait qu’ils en livraient à “l’esprit du temps”. » Il y a essentiellement un message spirituel dans les évangiles, mais l’histoire fait partie du programme. Dieu intervient toujours dans l’Histoire : c’est essentiel pour les chrétiens, comme pour les juifs.

Les Évangiles, Parole vivante

Pour accéder à la vérité des évangiles il faut comprendre qu’ils sont, au-delà d’un témoignage historique, la Parole vivante de Dieu. Elle trouve son accomplissement dans sa lecture, sa méditation et son interprétation (CEC 112-113) et elle parle au cœur de l’homme. Comme le rappelle le concile Vatican II, l’Écriture forme un tout et lire un évangile isolément ne suffit pas. Benoît XVI a fait redécouvrir l’importance de ce type de lecture dite canonique, qui fait entendre des échos dans la Bible, celle-ci s’éclairant elle-même. La Parole de Dieu est aussi vivante parce que nous ne lisons pas la Bible seuls. La Tradition et les grandes figures de l’Église l’ont éclairée et en ont fait une parole vivante. Comme le disait saint Grégoire le Grand (pape de 590 à 604), « la Bible grandit avec ceux qui la lisent ».

Chercher Dieu

On peut se poser une autre question, plus radicale : pourquoi des différences ? Une réponse peut être que les textes nous invitent à chercher dans une lecture active de la Parole de Dieu, car chercher c’est déjà aimer. Les difficultés nous incitent à nous poser des questions qui nous font découvrir sans cesse de nouvelles richesses et qui nous permettent d’aller toujours plus loin dans cette connaissance de la Parole de Dieu qui nourrit notre foi. Que la Bible surprenne un peu n’est pas forcément une mauvaise chose. Jésus a toujours fait de même, cf. le discours sur le pain de vie en Jn 6, 16-58 : « Si vous ne mangez pas mon corps et ne buvez pas mon sang, vous n’aurez pas la vie éternelle », ce qui était vraiment peu clair pour ses interlocuteurs !


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Prenons par exemple le passage de l’apparition à saint Paul, racontée trois fois par saint Luc dans les Actes des Apôtres : nous lisons qu’une « grande lumière » venue du ciel enveloppa Paul et qu’« une voix » se fit entendre. Au chapitre 9 (Ac 9, 7), il est dit que ceux qui accompagnaient saint Paul entendirent la voix et ne virent personne, alors qu’au chapitre 22 (Ac 22, 9), ils voient une lumière mais n’entendent pas la voix. Contrairement aux apparences, ce n’est ni une contradiction, ni une erreur, ni plusieurs traditions. Pourtant, saint Luc ne pouvait ignorer qu’il donnait deux descriptions différentes du même événement. Il y a là le cas typique d’une différence qui peut s’expliquer matériellement, à partir des sens variés du mot « entendre » par exemple, mais qui invite surtout le lecteur à réfléchir. Ces deux récits peuvent laisser penser que la conversion de saint Paul échappe à l’ordre des perceptions humaines tout en étant profondément inscrite dans le corps de ceux qui reçoivent l’événement. L’un devient aveugle tandis que ses proches sont frappés au-delà de leurs perceptions humaines. La conversion de saint Paul n’est pas de ce monde mais a de l’influence sur les corps. Voilà le type de lecture auquel nous invite l’Évangile.

La Bible parle au cœur

Comme le disait si bien le philosophe français Paul Ricœur (1913-2005), « Dieu a pris un risque insensé qui était de se laisser interpréter ». Dieu se révèle aussi à travers ces difficultés et leur mise en lumière. Enfin, ces difficultés sont aussi ce par quoi la Bible peut nous toucher, parce qu’elles laissent ouvertes différentes approches de Dieu. 

Un texte univoque, qui n’exprimerait qu’un seul point de vue, aurait condamné à une forme de littéralisme. Des récits trop uniformes et trop précis n’auraient-ils pas contribué à enfermer les chrétiens, depuis 2000 ans, dans un modèle unique de relation à Dieu ? Il n’y a pas une seule façon de raconter comment Dieu entre en relation avec les hommes, mais plusieurs. On a un jour demandé au cardinal Beno combien il y avait de chemins vers Dieu et il a répondu : « Autant que d’êtres humains. » La Bible ne donne pas un seul modèle de croyant. Elle s’adresse à tous et est écrite pour parler au cœur de chacun.

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