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Déconfinement : sera-t-il possible de chanter dans les églises ?

Une chorale paroissiale dans l'Eure.

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Domitille Farret d'Astiès - publié le 22/05/20
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Alors que la reprise des messes publiques se profile pour la Pentecôte, les diocèses se préparent à une vigilance particulière sur le chant, élément central de la liturgie, mais facteur de risques dans la transmission du virus.Estimant que l’interdiction des messes publiques portait “une atteinte grave et manifestement illégale” à la liberté de culte, le conseil d’État a enjoint en début de semaine le gouvernement à lever “dans un délai de huit jours” l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte. Mais quand elles reprendront, ces messes auront immanquablement un visage très différent de celles que les catholiques ont connu. Ne serait ce que pour les chants. Des chercheurs des Centres de prévention et de contrôle américains (CDC, Atlanta, Géorgie) ont publié les résultats d’une enquête épidémiologique qui démontre que le Covid-19 se transmettrait plus facilement par le chant. La proximité physique et la multiplication des gouttelettes émises lors d’un chant choral seraient des facteurs aggravants de la transmission. Aux États-Unis, dans le nord-ouest de l’État de Washington, parmi les 61 choristes qui avaient participé à une répétition de chant le 10 mars ; 53 sont tombés malades quelques jours plus tard. Plus récemment, en Allemagne, au début du mois d’avril, 60 chanteurs du chœur de la cathédrale de Berlin qui compte 80 personnes ont été contaminés après une répétition.

“Les chorales seront interdites car il aurait fallu sinon demander aux choristes de s’écarter largement, ce qui semble difficilement réalisable.”

Alors qu’en sera-t-il de la reprise des chants dans les églises, une fois que les célébrations publiques auront repris, qui occupent une place centrale dans la liturgie chrétienne ? En Allemagne, si le retour à la normale se fait peu à peu, il n’est pas pour autant question de s’infecter mutuellement et la prudence reste de mise : les chants communautaires sont fortement déconseillés.



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Prudence oblige, en France, les chorales resteront suspendues au moins pour un temps. La Conférence des évêques de France (CEF) a envoyé cette semaine des recommandations pratiques aux évêques pour les célébrations liturgiques post-confinement concernant le chant et la musique. Elle conseille par prudence “l’arrêt de l’activité habituelle des chœurs diocésains, comme de tout autre chorale paroissiale ou liée à un mouvement ou communautés ecclésiales”. Des mesures qui avaient déjà été lancées dans un certain nombre de diocèses. “Les chorales seront interdites car il aurait fallu sinon demander aux choristes de s’écarter largement, ce qui semble difficilement réalisable”, faisait déjà savoir le diocèse de Paris, où il est question d’une feuille de chant individuelle à remporter chez soi, afin de ne pas la reposer dans l’église.

Pas de chorale mais des chantres

Le chant en lui-même ne disparaît pas des assemblées car il fait partie intrinsèque de la prière communautaire et les fidèles pourront chanter derrière leurs masques. La CEF encourage la présence d’un chantre-animateur afin de soutenir le chant de l’assemblée. Elle recommande également de choisir des chants connus afin de “faciliter la mémoire chantante de l’assemblée” et d’avoir recours le moins possible à l’usage de feuilles de chants.

Si les chorales sont fortement déconseillées, il est en revanche possible de maintenir une petite schola – composée d’environ quatre personnes – à condition que les chanteurs se positionnent en quinconce en respectant la distanciation physique de 1,50 à 2 mètres et portent un masque. La réalité dépendra de la disposition des églises et du discernement de chaque curé. Enfin, quid des instruments ? Si orgue et clavier numérique continueront à faire partie du paysage liturgique, exit les instruments à vent type clarinette, flûte, trompette, qui ne sauraient être utilisés. Mais le chant lui-même n’est nullement remis en question.



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