Un nouveau patient contaminé par le coronavirus est décédé lundi 3 mars portant à trois morts en France le bilan de l’épidémie de coronavirus qui affecte de plus en plus la vie quotidienne des Français. Plusieurs diocèses ont pris des dispositions pour la prévenir en recommandant la communion dans la main, l’absence d’échange de paix et même l’annulation de certaines messes.Annulation de tous les “rassemblements de plus de 5.000 personnes en milieu fermé”, fermeture du Salon de l’agriculture à Paris un jour plus tôt que prévu, suspension de tous les voyages scolaires à l’étranger… Le gouvernement a annoncé ce week-end une série de mesures provisoires, alors que l’épidémie est en train de s’intensifier en France et que plus de 130 personnes sont contaminées.
En prévision des messes dominicales, le ministre de la Santé Olivier Véran a transmis plusieurs « recommandations » aux diocèses. À Paris, Mgr Michel Aupetit a demandé à l’ensemble des prêtres de « proposer la communion uniquement dans les mains des fidèles », quitte à « refuser de la donner dans la bouche ». L’archevêque a également donné la consigne de « ne pas échanger de poignée de main en signe de paix pendant les messes », et de « vider les bénitiers ». La grande majorité des diocèses a adopté des mesures similaires, comme à Lyon, Marseille, Lille ou encore Rennes. « Il ne s’agit pas de paniquer mais de vivre sereinement les choses avec un sens de la responsabilité », a d’ailleurs justifié Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes.
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Si ces mesures ont été en grande partie respectées par les paroisses des diocèses concernés, elles n’en troublent pas moins certains fidèles, prêtres, ou même des évêques. Plusieurs fidèles ont fustigé l’ingérence de l’État. À Beauvais, la suspension de toutes les messes dominicales à la demande du ministère de l’Intérieur a été diversement appréciée sur les réseaux sociaux. “Comme évêque, je ne suis pas seulement responsable d’une religion, d’un culte sur un territoire donné”, a justifié Mgr Benoit-Gonin auprès de Aleteia. “Je suis membre d’une société dont la santé, l’harmonie, la fraternité et la solidarité me préoccupent aussi”.
Une épidémie de peur ?
Certains prêtres mais aussi des évêques ont déploré que ce train de mesures de prévention fasse “s’assujettir au principe de précaution qui semble mouvoir les institutions civiles”, comme l’a écrit Mgr Pascal Roland, évêque de Belley-Ars (Ains) dans un texte très commenté toute la journée de lundi. “Les chrétiens vont-ils cesser de se rassembler pour prier ? Vont-ils renoncer à fréquenter et à secourir leurs semblables ?” s’interroge-t-il. Il a rappelé que “dans des situations bien plus graves, celles des grandes pestes, et alors que les moyens sanitaires n’étaient pas ceux d’aujourd’hui, les populations chrétiennes se sont illustrées par des démarches de prière collective (…)”.
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Même son de cloche chez Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban : “Je me refuse à ce que des mesures soient appliquée à l’Église catholique, alors qu’elles ne sont pas appliquées à d’autres structures, comme les supermarchés et les cinémas”, assure-t-il à Aleteia. Selon lui, “interdire les gens à communier directement sur la langue, alors qu’il n’y a aucune preuve que ce soit plus hygiénique dans la main, c’est absurde”. Il a donc transmis les recommandations du ministère de l’Intérieur, sans donner la moindre consigne aux prêtres de son diocèse.
En Italie, des églises à nouveau ouvertes
En Italie, le patriarche de Venise, l’archevêque de Milan et celui de Turin avaient suspendu les messes dès le 25 février. Ce dimanche 1er mars, elles ont repris à Turin, où Mgr Nosiglia implore de “revenir à la normale”, d’après des propos relayés par le quotidien La Stampa. Il regrette que les offices religieux puissent être considérés comme “superflus”, et qu’ils et soient “non exemptés de mesures restrictives”. À Milan, la célèbre cathédrale a rouvert ses portes aux touristes ce lundi. Dès mercredi, l’église Saint-Louis des Français de Rome sera de nouveau accessible au public. Elle avait été fermée ce week-end après que l’un de ses prêtres rentré en France ait été testé positif.