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Nigeria : les catholiques invités à s’habiller de noir le Mercredi des cendres

CONFLITS NIGERIA

Camions incendiés par des membres présumés de la province de l'État islamique d'Afrique de l'Ouest (ISWAP) lors d'une attaque le 9 février 2020 à Auno (nord-est du pays).

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Domitille Farret d'Astiès - publié le 25/02/20
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Au Nigeria, les responsables religieux de différentes confessions appellent les habitants du pays à se mobiliser à travers une campagne de sensibilisation à la paix. Les évêques ont pour leur part invité les catholiques à se vêtir symboliquement de noir le Mercredi des cendres. Au Nigeria, les Organisations nationales interconfessionnelles et religieuses pour la paix (NIFROP) ont lancé le 21 février une campagne de sensibilisation pour la paix et la concorde dans les églises et les mosquées. Cette “campagne d’amour entre l’église et la mosquée” a pour objectif de promouvoir la paix et de combattre l’influence des groupes terroristes en tous genres. Composée de 500 personnalités issues de différentes religions du Nigeria, la NIFROP avait lancé trois semaines de prière et de jeûne pour la paix dans le pays à la fin du mois de janvier.

Dans le communiqué du 21 février signé par les pasteurs Prince Madaki et Lawrence Ngene, ainsi que les cheikhs Ahmad Jiddah Umar et Ja Afaru Kantoma, l’organisation fustige “Boko Haram, les ravisseurs, les bandits, les groupes criminels, et tous les terroristes” qui “n’ont rien à voir avec le christianisme ou l’islam”. Elle invite également les guides religieux à prier chaque vendredi et chaque dimanche “pour que le président Muhammadu Buhari et son cabinet dirigent la nation sans crainte et dans la sagesse de Dieu”.

Douleur et confiance

Les évêques du pays ont par ailleurs invité les catholiques du Nigeria à s’habiller de noir le Mercredi des cendres en signe de protestation contre les nombreux enlèvements et meurtres qui ont récemment meurtri leur pays, comme l’indique l’agence Fides. “Le niveau d’insécurité au Nigeria aujourd’hui est tel que la majeure partie des Nigérians vit dans la peur, tant à son domicile que dans la rue et ce dans toutes les parties du pays”, déplorent-ils.


MICHAEL NNADI
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“Les exécutions continuelles et barbares de chrétiens de la part des insurgés de Boko Haram et les enlèvements continuels dans un but d’extorsion de la part de ce même groupe et d’autres terroristes ont traumatisé les citoyens”, poursuivent-ils. “Nous sommes tristes. Nous sommes dans la douleur mais nous avons confiance dans le fait que la lumière du Christ, qui brille dans nos cœurs, illuminera les coins sombres de la société nigériane”. Des temps de prière à l’intention de la paix auront lieu dans tous les diocèses du pays.

Le pays a été victime ces derniers mois de nombreux massacres de chrétiens. Le 26 décembre 2019, le groupe djihadiste État islamique en Afrique de l’Ouest diffusait une vidéo montrant l’exécution de onze hommes présentés comme des chrétiens. Le 1er février, le monde apprenait avec stupeur l’assassinat de Michael Nnadi, l’un des quatre séminaristes enlevés quelques semaines plus tôt. Le 14 février, le père Nicholas Oboh, prêtre du diocèse d’Uromi, était enlevé. La démarche des responsables religieux a donc une portée toute particulière.


Le groupe islamiste Boko Haram multiplie les attaques mortelles dans le nord du Nigéria.
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