Le site s’appelle Ritrit et propose de simplifier les réservations et inscriptions pour faire une retraite dans une abbaye. Pensé et crée par des jeunes parisiens, il envisage de devenir le “Airbnb” des retraites. Cinq abbayes lui font déjà confiance.
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Vous avez déjà fait une retraite dans une abbaye, pour prier, travailler ou vous reposer, et vous aimeriez bien renouveler l’expérience dans un autre monastère ? Vous ignorez totalement qu’il est possible d’être accueilli par des moines ou des moniales et n’avez aucune idée de la façon de procéder ? Dans les deux cas, le site Ritrit pourrait bien vous intéresser.
Mis en ligne en mai 2019, ce site est un outil de réservation et une plateforme de recensement, avec un objectif affiché : faciliter la réservation en ligne des retraites dans les abbayes. “Il y a un siècle, on frappait à la porte des abbayes pour être hébergé, au XXe siècle, on téléphonait, au XXIe, il est temps de passer par le web !”, explique à Aleteia l’un de ses fondateurs, Nicolas Chatain.
Simplifier les échanges
Si beaucoup de communautés religieuses ont déjà franchi le cap avec leur site Internet dédié, la mise en contact avec le frère hôtelier est rarement en page d’accueil et il faut souvent passer par des échanges de mail, ou des appels téléphoniques, mais à des horaires très spécifiques, type “de 11h30 à 12h15”. Pas toujours simple pour les citadins occupés. Avec ce nouvel outil, tout est simplifié. “Soit sur le site même de l’abbaye, un onglet en page d’accueil “réservez votre retraite” vous conduit directement à la page d’inscription, soit vous allez sur le site Ritrit et vous cliquez sur l’abbaye qui vous intéresse. Là encore, vous n’avez plus qu’à remplir votre demande d’inscription”, reprend le jeune homme de 29 ans.
Dans les deux cas, en une page, le retraitant entre ses dates, son heure d’arrivée, son désir de partager ou pas les repas, son besoin de draps, etc. “Tout ce qui, en général, demande sept à huit échanges de mail avec le frère hôtelier, est enregistré en une seule fois, d’où le gain de temps pour les frères qui ont aussi une vie de prières !”. Côté retraitant, en quelques clics, tout est rempli et on est sûr de n’avoir rien oublié ! Un service très adapté aux jeunes générations à l’aise avec ces réservations en ligne. D’ailleurs, parmi les premiers utilisateurs de Ritrit, 37% ont moins de 30 ans.
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Un outil pour l’Esprit saint
Reste à convaincre les moines et moniales. Pour le moment, cinq abbayes sont répertoriées sur le site, comme les chanoines de l’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse dans l’Aude, particulièrement heureux de cette proposition : “Avec ce site simplifié, nous touchons des gens qui ne savent pas qu’il est possible de venir en retraite chez nous, cela nous fait connaître au-delà de nos contacts habituels, c’est de l’évangélisation 2.0”, s’amuse le père Benoit, un de deux frères hôteliers de l’abbaye. “Ensuite, plus prosaïquement, si l’offrande est libre, il n’est pas toujours facile pour nous d’en parler et encore moins de réclamer. Là, en fin de séjour, le retraitant reçoit un mail avec trois montants indicatifs de dons, et souvent ils sont généreux !”. Reste néanmoins à partager une commission avec le site.
Si les frères hôteliers se félicitent du temps gagné dans les échanges pratiques, ils souhaitent surtout toucher un autre public, plus éloigné de ces démarches de retraitants. “C’est un bel outil pour l’Esprit saint ! Pourvu que ça se développe, je le recommande à chaque fois que je rencontre une autre communauté”, s’enthousiasme quant à lui le père Dominique, prieur de l’abbaye. “On aimerait bien que cela devienne une plateforme type Airbnb des retraites catho”. Un site à l’avenir prometteur donc mais qui doit encore convaincre les abbayes. “Plus il y aura de sites répertoriés, plus nous pourrons peaufiner notre outil afin de proposer des retraites “près de chez vous”, selon le lieu géographique, ou encore des retraites thématiques pour fiancés, pour famille, pour le carême”, admet Nicolas Chatain. Qui doutait encore que l’Esprit saint utilise les moyens de communication modernes ?