Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce dimanche 19 janvier contre le projet de loi bioéthique à l’appel du collectif « Marchons enfants ». Une mobilisation d’autant plus symbolique que le texte sera débattu à partir de ce mardi 21 janvier au Sénat.« Il est où papa ? Au rayon surgelé », « Mère 1, mère 2, où est la parité ? », « Liberté, égalité, paternité »… Ce dimanche 19 janvier, ils étaient des dizaines de milliers à manifester dans les rues parisiennes pour dénoncer une seconde fois le projet de loi bioéthique. Répondant à l’appel du collectif « Marchons enfants ! », qui rassemble une vingtaine d’associations, dont Alliance Vita, La manif pour tous et les Associations familiales catholiques (AFC), les manifestants sont partis du pont de l’Alma un peu après 13h. Parmi les participants, des familles, des groupes parisiens, franciliens mais aussi de différentes régions (une centaine de cars ainsi qu’une vingtaine de trains ont été affrétés pour rejoindre la capitale, selon les organisateurs). Plusieurs élus se sont aussi joints au cortège dont Agnès Thill, le député européen François-Xavier Bellamy, Jean-Frédéric Poisson, ou encore le député de l’Ain Xavier Breton.
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Le cortège a ensuite longé la Seine avant de traverser le Louvre pour rejoindre la place de l’Opéra vers 16h où une scène avait été installée pour accueillir différents intervenant. « Est-il juste que la loi prive délibérément des enfants de père », s’y est interrogée Aude Mirkovic, de l’association Juristes pour l’enfance. « En faisant fi de la justice, ils sont en train de désagréger le droit tout entier. La loi, aujourd’hui, est revendiquée comme fondée sur le désir des uns, sur les profits des autres. Mais ce n’est que perversion du droit. Cela réduit le droit à un arbitrage entre des revendications individualistes ».
Pour Bertrand Lionel-Marie, secrétaire général des AFC, « ce projet de loi alimente une crise bioéthique en défigurant le visage de l’homme ». Un discours que partage Caroline Roux, directrice générale adjointe d’Alliance Vita. « Il est essentiel de distinguer ce qui relève du progrès de ce qui provoque discrimination et injustice », a-t-elle assuré avant de s’interroger : « Est-ce un progrès d’effacer la paternité derrière les techniques de procréation ? Est-ce un progrès de résumer la place de l’homme à ses gamètes et de le supprimer délibérément de la filiation d’un enfant ? Est-ce un progrès de « traquer » les anomalies et de supprimer les êtres fragiles plutôt que de les accueillir et de tenter de les guérir ? »
Combien étaient-ils ? Si à l’issue du rassemblement les organisateurs ont refusé de communiquer un chiffre officiel, la bataille du comptage a bien lieu. Le fameux cabinet Occurrence avance 26.000 participants (contre 74.500 le 6 octobre) et la préfecture de Police 41.000 participants (contre 42.000 le 6 octobre). Dans les deux cas les organisateurs, qui avaient compté 600.000 participants le 6 octobre, ont seulement parlé de « centaines de milliers » de participants. « La démonstration de force de ce jour marque un tournant dans le processus politique de ce projet de loi », se sont également félicités les associations organisatrices. « Le gouvernement doit sortir du silence, de l’indifférence et du mépris vis-à-vis des Français ».
Alors que l’examen du projet de loi en première lecture au Sénat doit démarrer ce mardi 21 janvier pour un vote le 4 février, le collectif « Marchons enfants ! » appelle à de nouveaux rassemblements le 21 et le 22 janvier à 19h devant le Sénat, rue Tournon.