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Les nouvelles technologies au service de la persécution des chrétiens

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Église Saint-Joseph de Wangfujing, Pékin.

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Sylvain Dorient - publié le 16/01/20
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À l’occasion de la sortie de l’Index mondial de persécutions des chrétiens 2020, l’association Portes Ouvertes dresse un portrait inquiétant de l’évolution de l’intolérance religieuse dans le monde.Le nouveau directeur de Portes Ouvertes France et Belgique, Patrick Victor, qui a pris ses fonctions au mois d’octobre, reprend le flambeau de Michel Varton. Il parvient aux mêmes conclusions que son prédécesseur, à savoir que le fait d’être chrétien est un motif de persécutions dans beaucoup d’endroits du monde.

Ces persécutions vont s’aggravant si l’on en croit l’Index 2020 qui calcule que 260 millions de chrétiens n’ont pas pu pratiquer librement leur foi, contre 248 millions en 2018. Cela représente un chrétien sur huit dans le monde. Les motifs majeurs de ces augmentations tiennent à l’aggravation de la pression exercée par l’Inde et la Chine, d’une part, et à l’infection djihadiste du Sahel, d’autre part.

Alerte au Sahel

Concernant ce dernier point, l’opinion publique a récemment été alertée de la situation dramatique que vivent les chrétiens du nord du Nigeria. Considérés comme indésirables par des groupes armés terroristes islamiques, ils sont menacés, exécutés, chassés de chez eux.

Mais cette situation s’étend à la plupart des pays traversés par le Sahel. Le Burkina Faso en particulier, fait son entrée dans l’Index de Portes Ouvertes, où il occupe en 2020 la 28e place sur 50. L’association rappelle en particulier l’attaque de Bani. Le 27 juin 2019, des hommes armés sont entrés dans ce village du nord du pays. Les attaquants cherchaient des chrétiens et ils ont exécuté les quatre villageois qui portaient des croix sur eux.



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Le Burkina Faso est un pays clé de la région, et le fait qu’il soit aussi directement attaqué alors qu’il était jusqu’à présent épargné inquiète les observateurs de Portes Ouvertes. Ils précisent qu’en Afrique, beaucoup de pays se tiennent « à la porte de l’Index » et pourraient y pénétrer prochainement, car ils craignent une diffusion encore plus large de l’islamisme.

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Les chrétiens « ennemis de la Nation »

Concernant l’Inde et la Chine, la pression exercée sur les chrétiens vient des gouvernements eux-mêmes. Ils durcissent le ton à l’égard des minorités religieuses, persuadés qu’elles présentent un danger pour la cohésion nationale. En Inde, le BJP, parti du président Narendra Modi au pouvoir, est conforté par ses bons résultats aux élections de 2019. Il monte d’un cran la pression sur les musulmans et les chrétiens. Ces derniers vivent notamment sous la menace des « lois anticonversions ». Dans l’Himachal Pradesh, au nord, elles sanctionnent désormais de 5 ans de prison toute tentative de conversion à l’égard d’un hindouiste.



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En Chine, le Parti a mis en place une permanence téléphonique pour dénoncer toute activité religieuse illégale. Certaines églises vont être dotées de caméras de surveillance, et plus simplement, beaucoup sont détruites ou endommagées pour des motifs administratifs divers. En 2019, quelques 5.576 églises ont été visées en Chine selon l’association Portes Ouvertes.

Persécutions 2.0

Dans ces deux grands pays, les nouvelles technologies laissent entrevoir la puissance que peuvent avoir les nouveaux outils de communication mis au service de l’intolérance religieuse. En Inde, le gouvernement a fièrement déclaré au mois d’octobre qu’il allait tisser un système de reconnaissance faciale national. Et dans le domaine du contrôle de ses citoyens, la Chine est encore plus avancée. Le système de « crédit social » qu’elle développe, et qui note la loyauté des chinois, permettra de surveiller chaque acte de leurs vie quotidienne. Il est à craindre que les groupes religieux minoritaires écopent de « malus ». Par ailleurs, le Parti au pouvoir entreprend d’adapter la Bible pour la « siniser » et la rendre compatible avec l’idéologie communiste. Dans cette nouvelle version de la Bible, Jésus sera-t-il encore le fils de Dieu ? Interroge Patrick Victor.

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