C’est un témoignage bouleversant que livre Blanche Streb dans son ouvrage “Éclats de vie”. Elle y raconte comment, en 2007, elle est victime d’une grave erreur médicale, qui met en péril sa fertilité, les longs mois d’hospitalisation qui ont suivi et l’épreuve du deuil. Avec le soutien de son mari et de ses proches, elle est parvenue, quelques années après, à “revivre normalement”.Ce devait être un simple désagrément qui s’est transformé en quelques mois en chemin de croix. En 2007, deux semaines après la naissance de son premier enfant, Blanche Streb est opérée sous anesthésie générale. Les médecins pensent lui retirer un morceau de placenta, oublié lors de l’accouchement. Six mois plus tard, les douleurs au ventre persistent et le “retour de couches” ne se produit pas. Confrontée au silence des médecins, Blanche Streb, docteur en pharmacie et directrice de la formation et de la recherche à Alliance Vita, obtient les pièces médicales au fur et à mesure des rendez-vous. “Ce n’est pas du placenta qu’on m’a retiré. C’est pratiquement l’utérus en lui-même”, finit-elle par comprendre.
“J’ai ressenti beaucoup de colère parce que l’on m’avait un peu caché les choses”, raconte-t-elle à Aleteia. “Mais je n’en ai pas voulu à quelqu’un en particulier. Ce n’est pas tellement la personne qui a réalisé cette opération qui est responsable. Ce sont plutôt ses supérieurs. On lui a dit de le faire, elle l’a fait. Et elle l’a mal fait parce qu’elle ne savait pas le faire.”
Pardonner malgré tout
Pour Blanche Streb et son mari, c’est le début d’un long chemin de complications et d’abandon. Elle parvient à revivre deux grossesses sous haute tension, mais elle est confrontée au deuil. Elle doit également vivre avec ce silence pesant des médecins : “Là où c’est difficile et douloureux, c’est que je suis allée voir le chef de service, parce que j’ai compris après que mon désir était d’entendre un pardon. J’en avais besoin. Et en fait, ce pardon-là n’est pas arrivé. C’est quelque chose avec lequel je dois vivre aujourd’hui : je dois pardonner, sans que le pardon soit finalement posé.”
Éclats de vie, Blanche Streb, Éditions Emmanuel, octobre 2019, 18 euros.
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