Que les calvaires deviennent les témoins du lien spirituel entre les chrétiens de France et les chrétiens d’Orient. Voilà l’idée originale que propose l’Œuvre d’Orient.“La campagne française est magnifique !”, s’enchante Mgr Pascal Gollnisch. Avec ses paysages variés, ses nuances de vert au printemps et de roux à l’automne, ses haies, ses collines et ses bosquets, elle est “formidable”. Lorsque l’on s’y promène, raconte le prêtre français, quelque chose de particulier aux campagnes de la fille aînée de l’Église saute aux yeux : le nombre très important de calvaires qui s’y dressent. Parfois, ce sont de simples croix de bois. Ailleurs, leurs confections sont plus élaborées et constituent de véritables chefs-d’œuvre.
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À qui appartiennent ces symboles religieux — ô combien ostentatoires, souligne le directeur général de l’Œuvre d’Orient — qui se dressent sur le bords de nos routes ? Tantôt aux communes, tantôt aux paroisses, tantôt encore à des particuliers. Loin d’être de simples morceaux de bois, piles de pierres ou ferronneries, les calvaires sont des témoins d’une époque révolue. Depuis la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905, aucune croix ne peut plus être érigée. Il faut donc prendre soin de celles qui restent !
“Relions spirituellement les rives de la méditerranée”
Or, se désole Mgr Gollnisch, de temps à autres on les voit disparaître sous des tas de poubelles. Dans l’indifférence générale, le calvaire se transforme honteusement en une misérable décharge, quand ce n’est pas le temps qui se charge de le faire disparaître. “Les calvaires sont des signes spirituels qui supposent que les Français s’en emparent de nouveau et en fassent quelque chose de vivant”, plaide-t-il. L’Œuvre d’Orient propose donc de faire apposer des plaques gravées : “Prions avec les chrétiens d’Orient”.
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Par cette voie, l’association française vise à encourager la “prière mutuelle” des chrétiens des deux rives de la Méditerranée. C’est une sorte de “lien spirituel” qu’il faut chercher à cultiver entre les deux rives de la Mare Nostrum, explique encore Mgr Gollnisch. Par ailleurs, elle propose qu’un dimanche par an soit consacré à la prière entre les chrétiens de France et les chrétiens d’Orient. Ce n’est pas une journée dédiée aux chrétiens d’Orient persécutés — ce qui serait pourtant légitime, assure le prélat — mais une journée de prière “les uns pour les autres”. Cette journée se tiendra le sixième dimanche de Pâques.
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Pourquoi à cette date-là ? Parce que pendant tout le temps pascal, on parle des Actes des Apôtres, explique Mgr Gollnisch. Il s’agit du récit des premiers chrétiens, la Résurrection du Christ. Par conséquent, c’est le récit des premiers chrétiens d’Orient. Toutes les paroisses françaises entendent donc ce jour-là parler des chrétiens d’Orient.