Rouge, rosé, blanc, champagne… À chaque évènement de la vie, le vin, « fruit de la vigne et du travail des hommes », se déguste et se savoure. Alors que la France en est le premier producteur mondial avec près de 50 millions d’hectolitres annuels, elle le doit en partie à des religieux qui ont su développer et perpétrer ce savoir-faire au fil des siècles. Aleteia en a sélectionné quelques-uns au nom évocateur pour toucher du doigt cet héritage multiséculaire. Découvrez aujourd’hui les vins de Banyuls.Boire un vin de Banyuls, c’est un peu comme entreprendre un long voyage. La douceur qui enveloppe le palais cache avec finesse l’incroyable puissance de ce vin. De couleur rubis à acajou, les Banyuls ont le bouquet des raisins secs, des fruits cuits, des amandes grillées, du café ou encore de l’eau de vie de pruneaux. Les vins sont généralement élevés sous-bois à l’intérieur des caves. Il arrive néanmoins que l’élevage se fasse à l’extérieur des caves ou, des quelques cas, en bonbonnes au soleil. C’est au fil des semaines et des mois que les arômes murissent pour devenir un complexe aromatique très riche.
Entre mer et montagne
Son terroir s’étend entre mer et montagne sur quatre communes du Sud de la France : Collioure, Port-Vendres, Banyuls-sur-mer et Cerbère. Vin doux naturel d’appellation d’origine contrôlée, le banyuls est issu de vieilles vignes cultivées en terrasses sur les coteaux pentus de la côte Vermeille. La superficie totale de ce vignoble est de 2.600 hectares, dont 1.850 hectares plantés. Les cépages principaux sont le grenache noir (50% minimum pour les vins de banyuls et 75% pour les banyuls grand cru), grenache gris et blanc, macabeu, malvoisie et muscat.
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Bien qu’implanté par les Phéniciens au VIe siècle avant Jésus-Christ, le vignoble a réellement connu son expansion qu’au Moyen Âge. En 1074, la cité de Banyuls est dénommée Bannils de Mar partir du passage des Templiers au XIIIe siècle. Ce sont eux qui ont imaginé un système de filtrage et d’écoulement des eaux pluviales et ont ainsi initié la structuration du vignoble en terrasses.
Depuis lors, les générations de vignerons qui se sont succédées ont entretenu à la main plus de 6.000 kilomètres de murettes en pierres sèches qui soutiennent ces vignes. Cette architecture en terrasse impose une viticulture traditionnelle, c’est-à-dire sans recours aucun à la mécanisation. Les vendanges y sont manuelles et le rendement est limité à 30 hl par hectare. « S’il existe un vignoble en France métropolitaine qui marie tous les extrêmes, c’est certainement celui de Banyuls et Collioure », affirme ainsi la mairie de Banyuls-sur-mer. « En ce lieu, a pris naissance un monde de paradoxes, où la nature elle-même semble se jouer de tous ses contrastes ».
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