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Albéric Crescitelli, un missionnaire au courage édifiant

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Ce 21 juillet, le saint que fête l’Église catholique se révèle être un modèle d’audace. De son désir d’enfant de devenir missionnaire à sa mort en martyr, en passant par son apostolat dans une Chine secouée par la rébellion des Boxers, sa force d’âme est exemplaire.

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Le rêve d’enfant du petit Albéric Crescitelli, né en 1863 non loin de Naples, est plutôt original : devenir missionnaire. Un rêve qui deviendra réalité. À seulement 17 ans, il entre au séminaire pontifical de Saints-Pierre-et-Paul à Rome. En 1887, le rêve est exaucé. Il est ordonné prêtre pour les missions étrangères de Milan et reçoit sa lettre de mission pour une destination exotique à l’époque : la Chine.

Malheureusement le départ tant attendu doit être repoussé. Une épidémie violente de choléra s’abat sur l’Italie. Loin de s’en effrayer, le jeune prêtre se dépense avec zèle pour lutter contre le fléau. Un dévouement sans faille qui lui vaut de recevoir une médaille de la part du gouvernement italien et une reconnaissance unanime. Une fois le choléra endigué, plus rien de l’arrête. Il quitte sa famille, laissant sa mère en pleurs, puis est reçu et béni avec ses confrères missionnaires par le pape Léon XIII avant de s’envoler vers la Chine, sa terre de mission.

Renoncer à tout pour la Chine

Arrivé dans à Han-Yang-Pin, dans la province du Shaanxi au milieu de la Chine, il convertit de nombreux villageois et fonde de nombreuses œuvres. Encore une fois, sa persévérance éclate : ni la fatigue ni la vétusté des gîtes improvisés qui l’abritent ne l’arrêtent. Son seul souci est de comprendre et de vivre la mentalité des communautés qui lui sont confiées. « Il s’est donné à Dieu et aux âmes, pour toujours, sans hésitation de même que sans réserve. C’est là le secret de son magnifique entraînement à la victoire suprême, dira de lui Pie XII lors de sa béatification en 1951. Pour se donner complètement, il a renoncé à tout. »


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Il s’investit dans la culture du riz qu’il cherche à rendre la plus rentable possible. Il va même jusqu’à plaider courageusement que les chrétiens obtiennent un traitement égal à celui des païens. Il écrit alors :« Ne semble-t-il pas étrange qu’un missionnaire s’occupe d’agriculture ? On ne dira certainement pas qu’il soit contraire au ministère apostolique de connaître le caractère du peuple auquel on doit annoncer la bonne nouvelle. Chercher à connaître ce qui l’intéresse le plus, en faisant voir qu’on s’y intéresse soi-même, me semble même un des moyens de se donner entièrement à tous. »

Mort au nom de sa foi

En 1900, alors qu’éclate la violente révolte des Boxers, associant christianisme et occident qu’ils rejettent, le prêtre missionnaire doit encore faire preuve de courage. Il se sauve à Yan-Pin-Kovan mais y est reconnu et arrêté. Il est alors martyrisé : frappé, traîné par les pieds et décapité le 21 juillet 1900. Certains racontent même qu’il aurait été coupé en morceaux.



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Lors de sa béatification, Pie XII salue d’ailleurs l’héroïcité de la mort d’Albéric au nom du Christ : « Humainement parlant, sa mort était horrible, peut-être l’une des plus atroces de l’histoire. Rien ne lui a été épargné, ni la cruauté des tourments, ni la vie d’entre eux, l’humiliation la plus barbare, ni la souffrance du cœur, ou la trahison hypocrite de faux amis, ni les cris hostiles et menaçants de ses ravisseurs, ni l’obscurité de se sentir abandonnés. »

Avec 120 autres martyrs de Chine et du Tonkin, il est canonisé en octobre 2000 par Jean Paul II. En ce sang versé en nom du Christ, le chrétien est appelé à voir une semence féconde : « Notre sang, après nos sueurs et nos larmes, s’est répandu sur cette terre : qu’il ne la laisse point stérile, mais qu’il la féconde abondamment ! »

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