La terrible photographie d’un père salvadorien de 23 ans et de sa petite fille de presque deux ans échoués sur la rive du Rio Grande alors qu’ils tentaient de rejoindre les États-Unis a fait le tour du monde. Le pape François, qui s’est dit « profondément peiné » par ces deux morts, « prie pour eux et pour tous les migrants qui ont perdu la vie en essayant de fuir la guerre et la misère ».« Les migrants, comme Jésus, sont victimes de l’indifférence des hommes », avait affirmé le pape François il y a trois ans, à l’occasion de la messe des rameaux. Un message que le souverain pontife n’a eu de cesse de rappeler. La récente photo prise par Julia Le Duc, photographe du journal mexicain La Jordana, vient rappeler le drame de millions de personnes à travers le monde. Indignation, colère, tristesse… Cette photo a été largement reprise par la presse internationale et sur les réseaux sociaux.
Ils n’ont pas pu résister au fort courant
Ce cliché montre les corps de deux migrants salvadoriens, Oscar Alberto Martinez Ramirez, âgé de 23 ans, et sa fille de presque deux ans, Valeria, échoués sur la rive du Rio Grande, le 24 juin dernier. Alors qu’ils tentaient désespérément de rejoindre le Texas et la ville de Brownsville ils n’ont pu résister au fort courant, a expliqué aux autorités la mère de l’enfant qui a vu disparaître sa famille sous ses yeux.
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« C’est avec une immense tristesse que le Saint-Père a pris connaissance de la photo montrant un père et sa petite fille noyés dans le Rio Grande alors qu’ils tentaient de franchir la frontière entre le Mexique et les États-Unis », a ainsi affirmé Alessandro Gisotti, directeur ad interim du Bureau de presse du Saint-Siège. Et de poursuivre : « Le Pape est profondément peiné par leur mort, il prie pour eux et pour tous les migrants qui ont perdu la vie en essayant de fuir la guerre et la misère ». Fils de migrants italiens ayant rejoint l’Argentine, le souverain pontife porte depuis le début de son pontificat une attention toute particulière aux personnes quittant leurs terres d’origines. En novembre 2014, il avait ainsi mis en garde contre le risque que la Méditerranée devienne un « grand cimetière ».
Une photo qui rappelle celle du petit Aylan
Cette photo n’est pas sans rappeler tristement celle d’Aylan Kurdi, un petit Syrien de trois ans, mort noyé dans la Méditerranée alors qu’il tentait avec son père de rejoindre l’Europe. Son corps avait été retrouvé sur une plage de Bodrum en Turquie, en 2015.