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Le décalogue de la sérénité, de précieux conseils de vie : rendre service

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Rémy Mahoudeaux - publié le 24/04/19
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Dans son "Décalogue de la sérénité", le saint pape Jean XXIII propose des conseils de vie sous forme de résolutions simples pour être heureux, dans l’instant présent, sous le regard de Dieu. Comme les grains d’une dizaine de chapelet, Aleteia vous propose chaque semaine un commentaire médité de chacun de ces "commandements", à vivre comme des résolutions personnelles sur la voie de la paix intérieure.

Après la modérationla bienveillancele bonheur, l’abandon et la lecture spirituelle, le Décalogue de la sérénité du saint pape Jean XXIII propose la résolution du service. Sixième résolution, rendre service : « Rien qu'aujourd'hui, je ferai une bonne action et n'en parlerai à personne. »

Dans l’air du temps, le scoutisme, c’est au pire nauséabond, diffusant des remugles qui rappellent les heures les plus sombres de notre histoire, et, chez les moins malveillants, c’est juste ringard. Le folklore serait dépassé, avec ses uniformes, ses cérémonies, ses chants, ses rites officiels ou non. Et pourtant, quel formidable tuteur pour aider à grandir tant de jeunes qui deviennent des adultes sans doute un peu meilleurs qu’ils ne le seraient devenus sans lui ! Pure spéculation ? Oui, ce n’est qu’une intuition personnelle sans l’ombre du début d’une preuve.

La bonne action quotidienne

Parmi ce folklore décrié, il y a la bonne action quotidienne, la B.-A., ce devoir qui pèse sur chaque scout depuis le jour de sa promesse. Combien, devenus adultes, se disent sciemment chaque soir qu’ils ont effectivement fait au moins une bonne action ? J’imagine que ceux qui ont réussi à comprendre intimement, charnellement que la quintessence du scoutisme réside dans le service, ce dévouement qui trône entre la franchise et la pureté, n’ont pas besoin de compter ces bonnes actions : elles font partie du quotidien. A contrario, je n’imagine pas qu’un de mes frères scouts puisse, un soir, se dire qu’aucune des actions de sa journée n’a été bonne.

Il n’y a pas besoin de s’accrocher au dos une cape de Super-Scout pour faire des choses extraordinaires. La B.-A. quotidienne ne nous demande pas de nous surpasser. Que notre regard soit attentif et puisse identifier naturellement une opportunité de service qui se présentera dans notre journée. Puis il faut juste faire ce qu’il faut, où et quand il le faut. Ne serait-ce que laisser sa place assise dans le bus ou le métro à un plus nécessiteux. Et même, un simple sourire sincère donné à celui que l’on croise est une bonne action. Georges Brassens le chantait magnifiquement dans son dernier couplet de sa Chanson pour l’Auvergnat :

Et puis, si après cette B.-A., une autre opportunité se présente, et bien, on la saisira elle aussi, sans se poser de question, sans compter, sans se dire qu’on aura pris de l’avance pour demain ou rattrapé hier où nous étions d’une humeur de chien. « Dieu est nul en maths, "70 fois 7 fois" (Mt 18, 22), c’est parce qu’il ne sait pas compter » disait un prêtre de passage dans un sermon que mes enfants ont écouté… Allez faire travailler ses mathématiques à un gamin récalcitrant après ça !

Se sentir responsable d’autrui

Nous avons l’exemple et l’enseignement qui nous est donné par Jésus lui-même le soir de son dernier repas, avant sa passion. Lui, le maître, se fait serviteur et Il lave les pieds de ses disciples (Jn 13, 1-17). Il bouleverse ainsi l’ordre social du monde : avant de se voir infliger un supplice d’esclave, Dieu fait homme se livre à des tâches d’esclave, et il nous demande de l’imiter.

L’esprit de service, c’est se sentir responsable de l’autre, celui que l’on croise, tous les jours ou fortuitement. Cela n’a rien à voir avec la hiérarchie de l’endroit où nous travaillons, nous devons pareillement notre aide à ceux qui nous commandent, à ceux que nous commandons, à ceux qui sont nos pairs, dès lors que nous percevons qu’ils en ont besoin. Dans notre famille, nous sommes tous au service de tous. Certes, les enfants doivent devenir un peu matures pour pouvoir effectivement servir… Dans notre paroisse et dans notre Église, bien sûr, nous devons veiller, attentifs au besoin de l’autre et à celui de tous. Dans les cercles que nous fréquentons, qu’ils soient culturels, sportifs, ludiques, politiques, syndicaux ou caritatifs : nous croisons des personnes que nous pouvons soulager — parfois de façon infime. Enfin, dans la rue, nous croisons ceux que nous ne connaissons pas et qui n’ont pas moins besoin de nous.

L’ignorance interdite

Bien sûr, dire que nous devenons responsables, c’est ringard, c’est à contre-courant, c’est mettre en avant des devoirs dont il faudrait s’acquitter quand nous ne vivons que pour faire valoir nos droits. L’air du temps, c’est l’autonomie de chacun dans une société en voie de décomposition. Au nom de l’autonomie, on justifie les pires : le divorce, l’avortement, l’euthanasie. Mieux vaut le service !

Pour ce qui est de cette responsabilité, l’ignorance ne saurait être invoquée, Jésus nous a prévenus que nous devons Le voir Lui, en personne, dans ce frère que nous croisons, lui donner à boire, à manger, le vêtir, le visiter quand il est malade ou en prison pour devenir un juste parmi les justes. Refuser de le reconnaître, refuser de lui donner l’aide dont il a besoin, c’est se résigner à être maudit (Mt 25, 31-46).

Avec discrétion

Enfin il y a la discrétion qui entoure la bonne action. Là encore, l’enseignement de Jésus est limpide : ceux qui font sonner le schôphar lorsqu’ils font une bonne action ont déjà eu leur récompense sur la terre (Mt 6, 1-4). Dieu n’a pas besoin de cette trompette pour être informé de chacun de nos bienfaits. Il sait.

Mon Dieu, donne-moi la grâce d’être encore plus ringard et de commettre toujours plus de B.-A. !

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