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Ils ont trouvé la mort voici plus de 25 ans. Cyprien et Daphrose Rugamba ont été assassinés le 7 avril 1994, aux premières lueurs du génocide rwandais, avec six de leurs dix enfants. Ils ont connu la même fin tragique que 800.000 de leurs compatriotes, victimes du conflit meurtrier qui a opposé Hutus et Tutsis.
Une vie de couple difficile
La vie du couple n'a pourtant pas toujours été de tout repos. Mariés en 1965, les deux époux connaissent une longue période de désert. Intellectuel et artiste reconnu, notamment dans les domaines de la poésie, de la musique et de la chorégraphie, Cyprien est de culture chrétienne mais il a peu à peu perdu la foi, au point de devenir farouchement athée. Contrairement à Daphrose, enseignante, qui a une vie de prière abondante et se consacre à l'instruction des enfants du quartier.
Les infidélités de Cyprien n'arrangent en rien la vie du couple. Daphrose, humiliée par son mari, continue cependant à prier pour lui avec foi et détermination. Après une guérison inexpliquée, Cyprien se convertit brutalement, ce qui leur permet de trouver un nouveau souffle. Ils deviennent alors témoins de l'Évangile dans leur vie quotidienne et rayonnent auprès de ceux qui les approchent, donnant un témoignage d'amour conjugal extraordinaire. À tel point que leurs amis parlent d'une "résurrection du couple".
Un couple "instrument de paix"
En 1990, suite à un voyage à Paray-le-Monial, la "cité du Cœur de Jésus", ils fondent la communauté de l'Emmanuel dans leur pays. Touchés par leur situation préoccupante, ils s'occupent des enfants de la rue de Kigali et fondent un centre pour les accueillir. Alors que les tensions entre Hutus et Tutsis s'accroissent et que le pays est sur le point de s'embraser, Cyprien continue à défendre un message de paix et de dénoncer cette violence.
Le 6 avril 1994, le meurtre du président Juvenal Habyarimana marque le début du génocide. Les deux époux sont assassinés le lendemain après avoir passé toute la nuit à prier. Le 18 septembre 2015, leurs causes en canonisation ont été ouvertes par Mgr Thaddée Ntihinyurwa, archevêque de Kigali. À travers leur vie, ils ont prôné la réconciliation et de la miséricorde dans les familles et continuent d'inspirer aujourd'hui encore.