Engagée auprès d'associations en faveur des personnes de la rue comme la Fondation Abbé Pierre, l'humoriste Blanche Gardin a donné un spectacle le 31 mars dernier dont elle a reversé l'intégralité des bénéfices afin de soutenir leurs actions. Pressentie pour être nommée à l'ordre des Arts et des Lettres, elle a pourtant refusé la proposition en soulignant qu'elle ne pourrait accepter que si tout était mis en œuvre « pour sortir les personnes sans domicile de la rue ».
Avoir des sans-abri en France, « ce n’est pas une fatalité », lançait Blanche Gardin sur France Inter le 22 mars dernier. Ayant elle-même connu l’univers de la rue (à l’âge de 17 ans, elle est passée par des squats et a mené quelque temps une vie de « punk à chien »), l’humoriste aujourd’hui âgée de 41 ans est très engagée auprès des personnes qui couchent dehors. Le 31 mars dernier, elle a donné un spectacle exceptionnel au Zenith de Paris dont les bénéfices — de 92.000 euros — ont été reversés à deux associations qui luttent contre le mal-logement, la Fondation Abbé Pierre et Les enfants du Canal, une organisation implantée en Île-de-France.

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Une date symbolique qui représentait la fin de la trêve hivernale, une période obtenue par l’abbé Pierre après l’hiver 1954 qui interdit sur une durée de cinq mois toute expulsion de locataires, même si le propriétaire a entamé une procédure judiciaire à leur encontre. Selon le collectif Les Morts de la Rue, ce sont pas moins de 566 personnes qui sont décédées dans la rue en 2018.
Également pressentie pour être nommée à l’ordre des Arts et des Lettres, l’artiste a néanmoins décliné la proposition. « Je suis flattée. Merci. Mais je ne pourrai accepter une récompense que sous un gouvernement qui tient ses promesses et qui met tout en œuvre pour sortir les personnes sans domicile de la rue », a-t-elle répondu au président de la République ce mercredi 3 avril via un message publié sur Facebook. Un refus qui, selon elle, va de pair avec son combat pour les personnes sans-abri. « Vous comprendrez qu’il y aurait quelque chose d’illogique d’accepter votre proposition », a-t-elle conclu. Une diatribe qui n’a pas manqué d’appeler une réponse. Julien Denormandie, ministre chargé de la ville et du logement, s’est adressé à l’artiste sur Twitter, arguant qu’il luttait « sans relâche à tout instant contre l’exclusion sous toutes ses formes ».
Mme #BlancheGardin, je me permets de répondre à votre post qui m’a interpellé. En tant que Ministre du logement je lutte sans relâche à tous les instants contre l’exclusion sous toutes ses formes, c/ ces phénomènes de misère qui nous interrogent sur notre capacité à protéger👇 pic.twitter.com/bM3yRG6CzX
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) April 3, 2019