C’est le dernier argument en faveur de l’euthanasie : le coût des soins des personnes très âgées. C’est pourtant l’honneur des soignants de ne jamais limiter l’accès aux soins à ces critères financiers, dès lors qu’ils sont proportionnés à l’état de santé de leurs patients.
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Ainsi, 40% des Belges approuvent l’idée de ne plus administrer de traitements coûteux qui prolongent la vie aux personnes de plus de 85 ans. Les motivations semblent être « économiques » : il s’agirait notamment de garantir l’équilibre de l’assurance maladie. L’information qui vient d’être diffusée par le quotidien belge Le Soir n’est, semble-t-il, pas nouvelle. Trois études donneraient des résultats concordants pour corroborer ce chiffre qui suscite de nombreuses réactions indignées. D’autant qu’en Belgique, l’euthanasie est devenue culturelle. Ces chiffres sont donc cohérents mais inquiétants.
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Au fond, c’est la façon même de poser la question qui est vraiment choquante. Quelle idée d’interroger le grand public pour savoir si un pacemaker doit être posé à 85 ans ou si des traitements dépassant 50.000 euros doivent être refusés ? On se croirait aux jeux du cirque. On demande à la foule de laisser vivre ou mourir en fonction de son opinion, de l’émotion du moment.
La fausse inégalité
Des commentateurs s’inquiètent d’une possible injustice sociale : si les traitements ne sont plus remboursés, disent-ils, ils resteraient accessibles aux plus riches.
Mais cette lecture n’est pas acceptable. Si un traitement est déraisonnable, disproportionné, il serait injuste de l’administrer. Et que des personnes, aisées financièrement, réclament une thérapeutique ne pourra jamais légitimer l’administration de traitements disproportionnés par des soignants. C’est une évidence : l’âge ne doit pas être un critère de refus de prise en charge médicale, pas plus que la race, le handicap, la présence de déficiences ou de troubles psychiatriques… Limiter arbitrairement l’accès aux soins serait odieux et parfaitement injuste.
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Proportionnalité
Pour autant, il va de soi que les soignants n’administreront pas nécessairement les mêmes traitements à 80 ou 90 ans… a fortiori à 30 ans. Toute décision de traitement doit être pesée avec prudence à l’aune de la proportionnalité qui prend en compte les fragilités de la personne, son espérance de vie, les risques et bénéfices attendus du traitement.
Ceci étant dit, il ne faut certainement pas sous-estimer le risque de voir l’euthanasie devenir un moyen de réguler les dépenses de santé. Ni même que les économies espérées soient un des moteurs des politiques qui font la promotion de l’euthanasie. Y compris en France.
Tribune publiée en partenariat avec RCF Nord-de-France.
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