Samedi 2 mars, l’ICES, (Institut catholique de Vendée) ouvre ses portes. Depuis 1990, cette université catholique reconnue forme des étudiants dans onze disciplines. Aleteia est allé à la rencontre de Bruno Seillier, ancien élève de l’institut, qui raconte combien ses années passées là-bas ont été formatrices. Vous avez probablement entendu parler de ses spectacles : La Dame de Cœur, La Nuit aux Invalides, la Conquête de l’Air… À 45 ans, Bruno Seillier a largement fait ses armes en matière de scénographie. Après avoir fait ses humanités à l’ICES (Institut Catholique de Vendée) de 1992 à 1995, il a travaillé plusieurs années dans le patrimoine, avant de se consacrer entièrement à la création de spectacles. Avec le recul, il garde de l’ICES l’image d’un incubateur qui lui a permis, dans la continuité de ses années de lycée, de s’épanouir dans un environnement structurant. « C’était encore en balbutiement, même s’il y avait déjà en germe ce qui fait le succès de l’école aujourd’hui. Cela m’a évité la fac dans tout ce qu’elle peut avoir de dangereux pour des personnalités un peu originales ». Il raconte une certaine proximité avec les professeurs, que les élèves pouvaient rencontrer très facilement, ainsi que l’exigence de l’établissement vis-à-vis de ses élèves dont il apprécie le bénéfice quelques années après. L’école lui a permis « une transition en douceur », laissant de l’espace à une maturation à son rythme. « Cela m’a évité de me fourvoyer dans des fausses pistes et de m’abîmer. Ma personnalité a pu se développer sans être déformée ». Il a également pu rencontrer des personnes issues du monde de l’entreprise lors des grandes conférences de l’ICES, qu’il recroise à présent dans sa vie professionnelle, ainsi que des grandes figures comme l’historien Jean Tulard.
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Un “attrait profond”
Aujourd’hui, il conçoit et réalise la mise en scène de ses spectacles, écrit les textes, choisit la musique, dirige les enregistrements, assure la création et la direction artistique… « Avec le recul, c’était un attrait profond. J’avais une fascination intérieure pour créer des choses. C’est quelque chose qu’on a en soi et qui est à valoriser », explique-t-il, décrivant un véritable « appétit de création ». Au-delà de ce talent qu’il a reçu et qu’il a à cœur de faire fructifier, pour Bruno Seillier, mise en scène rime avec lui avec transmission. « Comment puis-je communiquer avec le spectateur par le truchement d’un spectacle ? Comment l’inviter à s’interroger sur un événement historique, un mystère ? Par les sens, puis-je l’émouvoir, l’amener à un dialogue intérieur ? », s’interroge-t-il. Il cherche en effet à faire émerger le lien entre les sens et l’esprit. « Si ce spectacle a réussi », explique-t-il à propos de La Dame de Cœur, « c’est parce qu’il est authentiquement fidèle au monument ». « Mes créations ne sont pas la vision d’un artiste. Je fais venir à la surface de pierre ce qui est caché par la pierre elle-même. Je m’efface derrière l’identité du monument. Le but est de mettre en lumière certaines de ses facettes ». Pour lui, les technologies sont centrifuges, en ce sens qu’elles risquent de ne parler qu’aux sens. Il essaie donc de les asservir à l’idée et au scénario, qui sont d’une certaine façon la moelle épinière d’un spectacle. « Le but du jeu est de les dompter pour les mener vers le scénario. Plus on revoit un spectacle, plus on s’aperçoit de la profondeur de sa conception ». En d’autres mots, il rappelle que les techniques restent des outils au service d’une réalité plus grande qu’elles. « L’idée n’est pas de faire oublier la vie quotidienne mais de la renforcer, de l’affermir ».
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