Édifiée à la mémoire de Louis XVI et Marie-Antoinette, à l’endroit où leurs corps auraient été jetés après leurs exécutions, la chapelle expiatoire, située dans le VIIIe arrondissement de Paris, n’aurait pas fini de dévoiler tous ses secrets. C’est une découverte inédite. La chapelle expiatoire, construite par Louis XVIII entre 1816 et 1826, pour honorer la mémoire de Louis XVI et Marie-Antoinette, cache d’autres sépultures sous ses fondations. Une découverte qui confirme les soupçons que les historiens entretenaient depuis des décennies.
Le cimetière des guillotinés
Située à deux pas de la gare Saint-Lazare, la chapelle expiatoire a été érigée sur l’ancien cimetière de la Madeleine qui aurait accueilli les corps mutilés du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette. C’est là que, juste après leur exécution en 1793, leurs corps furent balancés dans une fosse commune avec d’autres victimes de la Terreur. Identifiés 22 ans plus tard, à la suite de recherches ordonnées par Louis XVIII, les ossements du roi et de la reine furent transportés solennellement en la basilique Saint-Denis où ils reposent aujourd’hui dans la crypte.
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Mais que sont devenus les autres corps du cimetière ? Personne ne semble s’être jamais posé la question. Quelques témoignages — de l’architecte Pierre-François Léonard Fontaine et des journaux de l’époque — évoquent, ici et là, sans trop de précisions, que les ossements retrouvés furent rassemblés dans des caveaux. Aucune plaque ne fut jamais posée avec les noms des victimes. Avec le temps, les martyrs de la Révolution furent oubliés et l’on crut même, pendant un temps, que les ossements avaient été transférés dans les catacombes.
Des cavités insoupçonnées sous la chapelle expiatoire ?
Mais le doute d’un historien relance l’affaire. Aymeric Peniguet de Stoutz pense que les ossements transférés aux catacombes ne proviennent pas du cimetière de la Madeleine où s’élève la chapelle expiatoire, mais d’un autre, jouxtant l’église de la Madeleine. Une confusion qui laisse imaginer que l’édifice possède toujours sous ses pieds les restes de plusieurs guillotinés. Après consultation des plans successifs de la chapelle, l’idée que des cavités insoupçonnées sont présentes sous le sol de la crypte se confirme. Philippe Bélaval, le président du Centre des monuments nationaux, donne alors son accord pour effectuer des sondages. Philippe Charlier, médecin légiste et anthropologue, fait pénétrer des petites caméras médicales dans le mortier pour ne pas abîmer les murs. La surprise est totale : sur l’écran de contrôle apparaissent des sortes de coffres mais aussi des ossements.
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Aujourd’hui une question cruciale se pose. D’autres personnalités guillotinées sous la Révolution française seraient-elles encore présentes sous les fondations ? Madame du Barry, la dernière maîtresse de Louis XV, Élisabeth de France, sœur de Louis XVI, Antoine Lavoisier, célèbre chimiste, Olympe de Gouges, pionnière du féminisme français ou encore Philippe Égalité, duc d’Orléans, qui a voté la mort de son cousin Louis XVI ? Des recherches plus approfondies permettront certainement de répondre à ces questions dans les prochains mois.
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