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Comment le Saint-Siège prépare la réunion de février sur les abus sexuels

POPE FRANCIS
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I.Media - publié le 19/11/18
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En nommant récemment Mgr Charles Scicluna comme secrétaire-adjoint de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le pape François montre l’importance qu’il accorde à la rencontre de février 2019 sur les abus sexuels avec l’ensemble des présidents des conférences épiscopales du monde, ainsi qu’à sa préparation.Du 21 au 24 février 2019, l’ensemble des présidents des conférences épiscopales du monde entier est convoqué par le pape François sur le thème de la protection des mineurs. Afin d’organiser au mieux cette rencontre, dont la forme est inédite, le Saint-Siège a annoncé le 13 novembre la nomination de Mgr Charles Scicluna comme secrétaire-adjoint de la Congrégation pour la doctrine de la foi, tout en le laissant à la tête de l’archevêché maltais. Expert des questions d’abus sexuels, le prélat devient ainsi ‘numéro 3’ du plus important dicastère de la Curie romaine, après la Secrétairerie d’État.

Mgr Scicluna est ‘l’homme des papes’ pour enquêter sur les abus sexuels. Ainsi, c’est lui que le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et futur Benoît XVI, avait envoyé au Mexique le 2 avril 2005 – le jour de la mort de Jean Paul II – pour enquêter sur le Père Martial Maciel, le fondateur des Légionnaires du Christ. Treize ans plus tard, le pape François avait fait appel au prélat pour étudier la gestion des abus sexuels par l’épiscopat chilien.

Un report de vote demandé aux évêques américains

Un mois avant sa nomination comme secrétaire adjoint de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Scicluna, avait fait part de sa vision des objectifs de l’événement. Pour lui, cette convocation doit permettre de réaliser que les abus ne sont « pas un problème limité à une culture ou des régions du monde ». De plus, avait-il noté, « dans certaines cultures la peur et la honte empêchent la révélation ». Selon lui, il est donc nécessaire de se renforcer « pour révéler les abus ».


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L’annonce de la nomination à ce poste de Mgr Scicluna, très réputé hors des cercles ecclésiaux et reconnu par les victimes, est arrivée à point nommé pour le Vatican. En effet, une nouvelle polémique venait d’éclater aux États-Unis. Pour mémoire, la Congrégation pour les évêques a demandé le 11 novembre aux évêques américains réunis en assemblée plénière de ne pas voter de nouvelles mesures concernant la gestion des abus sexuels et en particulier la responsabilité des évêques. En cause, des vérifications de conformité canoniques à effectuer. Mais, surtout, le Saint-Siège demandait d’attendre la réunion de février.

Les évêques américains n’ont pas caché leur désarroi après cette requête du Vatican. En effet, l’adoption de ce programme devait être le signal d’actions concrètes de l’épiscopat américain, après la révélation de l’affaire McMarrick, du rapport de la justice pennsylvanienne et des accusations de Mgr Carlo Maria Viganò. Des affaires qui avaient remis en cause la crédibilité des évêques américains dans la lutte contre la pédophilie et les abus. Le cardinal Daniel DiNardo, président de la Conférence épiscopale américaine (USCCB), s’était ainsi déclaré publiquement « déçu » et avait expliqué avoir accepté devant « l’insistance » de Rome.

“Éradiquer le mal des abus sexuels”

Très remontée, l’Irlandaise Marie Collins, ancienne membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs et elle-même victime dans sa jeunesse, s’est indignée sur Twitter : “Des excuses, des excuses et encore plus d’excuses — plus personne n’est intéressé par des excuses. L’ACTION est nécessaire”.


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La nomination de Mgr Scicluna a permis de répondre à la déception des pasteurs diocésains américains, en envoyant un signal fort de l’attention accordée à la préparation de la rencontre de février. Ainsi, dans sa déclaration de clôture de l’assemblée de l’USCCB publiée le 14 novembre, le cardinal DiNardo a rappelé avoir ouvert cette assemblée avec « déception » avant de la conclure avec « espérance ». « Je suis sûr que sous la conduite du pape François, la conversion que l’Église mondiale aura en février nous aidera à éradiquer le mal des abus sexuels », a-t-il déclaré.

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