“Je pensais que j’allais mourir. Plus d’une fois, j’ai voulu sauter à la mer pour en finir. Mais à chaque fois, je me suis rappelé ce que mes parents me répétaient toujours : quand tu es désespéré, prie” – C’est ce qu’a confié Aldi Novel Adilang, un jeune Indonésien sauvé miraculeusement après avoir dérivé en pleine mer sur un radeau pendant 49 jours.
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Sept semaines, seul en pleine mer à la dérive et sans nourriture. À 18 ans seulement, un jeune Indonésien a survécu à ce périple digne d’un roman d’aventures. Aldi Novel Adilang est resté prisonnier de son radeau pendant près de deux mois. Il a dérivé à plus de 2.500 kilomètres de chez lui, en plein océan Pacifique et dans un dénuement presque complet : il n’avait que les vêtements qu’il portait sur lui… et une bible.
Le récit incroyable du jeune Indonésien de l’île de Sulawasi commence à la mi-juillet alors qu’il travaille seul sur sa cabane de pêche traditionnelle, un rompong, amarré au large de la baie de Manado. Le jeune homme, qui vit la plupart du temps sur ce radeau rudimentaire, est chargé de surveiller la lampe du rompong, censée attirer les poissons afin de les piéger.
Chaque semaine, Aldi reçoit la visite de son employeur qui recueille sa pêche et le ravitaille d’eau fraîche, de nourriture et de combustible pour sa cuisine et la lampe. Aldi exerce ce métier depuis l’âge de 16 ans. La pêche sur les rompongs est en Indonésie une pratique ancestrale.
Au milieu du mois de juillet, une violente tempête rompt les amarres de son radeau de pêche. Surmonté d’une cabine rudimentaire, sans moteur ni rame, le jeune homme n’est équipé d’aucun moyen pour regagner la côte. Aldi ne peut rien faire, il dérive vers le large. À bord de son embarcation de fortune, livré à lui-même, le jeune homme se retrouve rapidement à court de nourriture. Tout en se rationnant dès le début, il vient à bout de ses réserves au bout d’une dizaine de jours. Pour ne pas mourir de faim, le naufragé organise sa survie.
Eau de mer et feu de bois
Alors qu’il a perdu tous ses ustensiles de pêche dans la tempête, il lui faut plusieurs jours pour apprendre à attraper à la main les poissons qui s’approchent au plus près du radeau. Pour les griller, il n’a pas d’autre choix que de brûler unes à unes les barrières de bois qui assuraient la protection du radeau. Quand elles ne suffisent plus, Aldi s’attaque aux planches de sa cabine. Enfin, il filtre l’eau de mer à travers ses vêtements pour en extraire le sel et la rendre potable.
Effrayé, en pleurs, Aldi Novel Adilang perd peu à peu espoir alors que plus de dix bateaux passent sans s’arrêter devant lui, malgré ses appels au secours. Le 31 août, il tente de nouveau d’attirer l’attention d’un tanker panaméen qui passe à proximité en agitant ses vêtements.
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En vain. Il pense alors à se brancher sur une fréquence radio pour demander de l’aide. Son message radio parvient au capitaine de l’Arpeggio. Cette radio, qui lui avait été offerte par un ami au cas où il se perdrait un jour en mer, lui sauve effectivement la vie. Le tanker détourne sa route pour venir vers lui.
Le sauvetage est particulièrement difficile. La mer est agitée, les vagues sont si fortes qu’après de nombreuses tentatives d’accoster le radeau au tanker, c’est finalement en sautant à l’eau et en agrippant un câble lancé du navire qu’Aldi parvient à le regagner à la nage, malgré sa grande faiblesse.
Quarante-neuf jours après avoir dérivé à des milliers de kilomètres de son pays, Aldi est enfin hissé, sain et sauf, sur l’Arpeggio, qui le ramènera au Japon, destination initiale du navire.
« Quand son patron nous a annoncé [son sauvetage], j’étais sous le choc, j’étais si heureuse », confie aujourd’hui Net Kahiking, la mère du jeune homme.
Quand tu désespères, prie !
Dans une interview donnée au quotidien local, le Tribun Manado, Aldi ne cache pas qu’il était persuadé qu’il allait mourir en mer. Il reconnaît avoir beaucoup souffert psychiquement de son épreuve, et qu’il a failli sauter plusieurs fois à la mer pour mettre fin à ses jours. Ce qui lui a permis de tenir bon, c’est le conseil de ses parents, qu’il n’a cessé de se répéter mentalement : « Quand tu es désespéré, prie ! »
Issu d’une famille très croyante, Aldi a toujours prié. Sur son rompong, il a toujours gardé une bible avec lui. Il n’hésite pas à déclarer que la prière et la lecture de la bible ont été son plus grand recours, sans lesquels il n’aurait pas survécu. Aldi a retrouvé sa famille au début du mois de septembre. Depuis, ses proches confient qu’il a récupéré de son périple incroyable. Le 30 septembre, sa famille fêtera ses 19 ans, un anniversaire pas comme les autres…
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