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10 idées venues d’ailleurs pour dynamiser sa paroisse

US CHURCH BONAVIA

Un espace dédié aux jeunes dans une paroisse catholique près de Houston, au Texas.

Agnès Pinard Legry - publié le 21/09/18

Bénédictions gratuites, goodies, bar catho… Découvrez notre sélection d’initiatives, plus ou moins insolites, pour donner un nouveau souffle à la vie de votre paroisse.« L’audace réussit à ceux qui savent profiter des occasions » écrit Marcel Proust dans À la recherche du temps perdu. Des mots qui s’adressent à tous… y compris aux chrétiens ! Surfer sur des tendances ou s’appuyer sur de nouvelles technologies sont autant de moyens de faire connaitre le message du Christ. Car si les catholiques peuvent compter sur Dieu, Il a également besoin d’eux pour faire grandir son Royaume et renouveler le visage de l’Église. Aleteia a donc sélectionné pour vous dix idées pour dynamiser votre paroisse.

Trouver un gestionnaire des “talents”

C’est la première chose à laquelle ont pensé Agathe et Jean-Baptiste Bonavia au retour d’un road trip de six mois à la rencontre des communautés chrétiennes américaines. « Nous avons tous reçu des talents : encore faut-il les découvrir, les faire fructifier et les exploiter », explique le jeune couple qui vient de publier un livre intitulé In church we trust dans lequel ils détaillent des initiatives made in USA pour changer la vie de sa paroisse. « Cette parabole des talents les responsables des ressources humaines et des bénévoles dans les paroisses américaines l’ont bien compris. La vie d’une paroisse bat son plein quand chaque paroissien donne le meilleur de lui en fonction de ses charismes », explique Agathe. « Il faut un responsable des bénévoles et des talents dans chaque paroisse afin que chacun soit à sa place et puisse mettre ses talents au service », souligne la jeune femme. « Toutes les bonnes volontés doivent être encouragées mais les bénévoles doivent être accompagnés et trouver une place qui leur convient, en fonction de leurs aptitudes, leur talent », indique-t-elle. « À la paroisse Holy Family Church, en Californie, nous avons rencontré Mary, directrice des bénévoles. Lorsque des familles souhaitent s’enregistrer auprès de la paroisse, elles remplissent un formulaire et indiquent être intéressées ou non pour être bénévoles au sein d’un ministère. Elle les rencontre ensuite et fixe un rendez-vous pour échanger et discerner avec elles leurs talents et surtout la manière dont elles peuvent les mettre au service de leur paroisse ».

US CHURCH BONAVIA

Jean-Baptiste Bonavia
Participation à un temps d'échange hebdomadaire d'un groupe de femmes "Walking with Purpose".

Évangéliser sans effrayer

« Quand on parle d’évangélisation, on pense immédiatement à aller frapper aux portes d’inconnus, interpeller des passants dans la rue », explique encore le jeune couple. « Mais cette méthode n’est pas forcément la plus adaptée pour rejoindre des personnes très éloignées de l’Église chez qui ce genre de démarche va certainement provoquer un fort sentiment de méfiance ». Il ne s’agit pas ici d’une initiative directement liée à une paroisse mais du rayonnement personnel d’un chrétien pour éveiller la curiosité de son entourage, que ce soit des collègues de travail, de la famille, des amis. Les chrétiens ne doivent pas hésiter ou avoir peur de les inviter à faire l’expérience de Dieu. « Aux États-Unis, ils n’hésitent pas à les convier à une messe dominicale ou à un événement pour découvrir leur paroisse, parfois autour d’un barbecue ou d’un fish and chips », détaille Agathe et Jean-Baptiste Bonavia.

US CHURCH BONAVIA

Jean-Baptiste Bonavia
Sur la pelouse d'une paroisse catholique en Floride, invitation grand public à un dîner de carême.

Des goodies pour parler de Dieu

« Je n’ai pas le devoir de vous faire croire mais celui de vous le dire », disait sainte Bernadette. Juriste de formation, Agnès Guillerot a fait sienne cette citation en lançant sa marque JILY pour… Jesus I Love You. « Ma première réalisation a été mon T-shirt « Re love utionnaire ». J’en avais assez de voir le visage agressif du Ché et j’ai eu l’idée de conserver le même design mais avec le visage de Jésus », a-t-elle confié à Aleteia. « Et puis je trouvais que les objets, T-shirts et images que l’on pouvait trouver manquait de pep’s. J’avais envie faire quelque chose. J’adore cette idée d’évangéliser à travers les objets. » C’est également le pari qu’a fait Thomas Blard en lançant une nouvelle marque de maillot baptisée Jesus Runs. Leur particularité : une phrase de l’Évangile inscrite au dos des vêtements. « Si en chemin tu croises 1.000 personnes, que 100 se retournent sur la bonne nouvelle et que 10 rejoignent la maison du Père, tes efforts n’auront pas été vains », résume le chef d’entreprise.

JESUS RUNS

Jesus run
Revêtir le Christ. Littéralement.

Vivre l’Évangile en action

Le dynamisme d’une église passe également par l’aspect caritatif. Aux États-Unis, par exemple, les églises jouent bien souvent un rôle primordial dans la justice sociale et l’aide des plus pauvres. Certaines vont même jusqu’à proposer des consultations médicales gratuites pour les plus démunis. Les bourses aux vêtements, bourses alimentaires, cours de soutien scolaire, cours de cuisine, visites de musées… sont autant d’activités qui permettent à une paroisse de renouer avec sa vocation : être un lieu d’accueil, de soutien, qui permet de briser la solitude et de venir à l’aide de ses membres les plus fragiles. En France, l’opération Hiver solidaire menée l’année dernière au sein de 27 paroisses parisiennes a permis d’accueillir dans leurs locaux, dans un esprit familial, les personnes sans-abri pendant la saison froide. « C’est l’Évangile en action, vous apprenez à vous dépouiller pour aller à l’essentiel », confiait à Aleteia une paroissienne investit dans cette initiative.

US CHURCH BONAVIA

Jean-Baptiste Bonavia
Dans une église américaine, un garage automobile au service des familles les plus démunies.

Monter un bar

En France, ils fleurissent ces derniers mois, notamment dans les grandes villes. Bars et cafés cathos offrent une nouvelle façon de partager plus qu’un verre. Cette initiative, si elle n’est pas nouvelle, est appelée à se développer. « La Cave du 222 » est le premier bar catho à avoir ouvert ses portes en 1997 au lendemain des JMJ à Paris, au sous-sol du couvent dominicain de l’Annonciation dans le 8e arrondissement. À Grenoble c’est le café Isèreanybody qui attirent les jeunes, cathos et non-cathos. Le plus de ce café ? La Padre hour, avec deux jeunes prêtres de la pastorale des jeunes adultes qui servent eux-mêmes des bières au bar. « Ils ont suivi une formation chez Mandrin, la brasserie locale » nous confiait Stéphanie l’année dernière. À Lyon, c’est le Simone qui tient le haut du pavé : inauguré en avril 2016 par le cardinal Barbarin, le « Simone », en référence à la philosophe Simone Weil, est un café tenu par les Alternatives catholiques, une association fondée en 2011 par des étudiants de Normale Sup Lyon. Les Altercathos invitent à une réflexion profonde à la lumière de la Doctrine sociale de l’Église.

Café Simone

Le Simone
Le Simone à Lyon, un café culturel.

Proposer un stand de free blessings ?

Alors que les free hugs (câlins gratuits, ndlr) ont été largement médiatisés ces dernières années au point d’avoir une journée dédiée, pourquoi ne pas proposer des free blessings (bénédictions gratuites, ndlr). « J’ai découvert ça lors d’un festival en Asie », explique Sarah, jeune cadre parisienne. « Nous allions chercher un verre pendant un concert avec des amis et nous avons vu, juste à côté, un stand avec des chrétiens qui proposaient de réciter avec ceux qui le souhaitaient une rapide prière », détaille la jeune femme. « J’y suis allée un peu à reculons mais j’ai finalement été agréablement surprise ! » À l’issue de la prière – moins de deux minutes – un petit bracelet est distribué aux curieux d’un soir. Paroissiens, si vous avez vent d’un festival ou d’un concert près de chez vous, pourquoi ne pas vous rapprocher des organisateurs afin de voir s’il est possible d’y installer un stand et, pourquoi pas, toucher ainsi le cœur de plusieurs festivaliers en quête d’absolu ?

Partager des livres accessibles sur la foi

Par tradition de nombreux chrétiens se rendent à l’église pour Noël, Pâques, les messes de mariage ou les enterrements. Quel accueil leur réservons-nous ? Comment les invitons-nous à rejoindre notre communauté ? « Pour évangéliser les paroisses, avant d’aller à l’extérieur il faut profiter de toutes les occasions au sein même de sa vie liturgique pour faire connaitre l’enseignement du Christ », explique Agathe et Jean-Baptiste Bonavia. « Aux États-Unis certaines paroisses distribuent donc gratuitement à l’issue de la messe un best seller intitulé Rediscover Jesus de Matthew Kelly. Il s’agit d’un parcours de 40 jours très accessible qui permet, comme son nom l’indique de redécouvrir Jésus au rythme d’un chapitre par jour ». Pourquoi ne pas proposer quelque chose de similaire en mettant à disposition de chacun, en fonction du temps liturgique, des livres que l’on peut emporter chez soi afin de mieux comprendre la vie de l’Église et ce qui s’y passe (sur le temps de l’Avent en décembre, le carême etc).


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Mutualiser les ressources de formation

En France il existe de nombreux parcours et formation extrêmement bien pensés (parcours Alpha, Even, parcours Zachée…). Ils ciblent souvent un public précis (hommes, femmes, jeunes actifs, couples…) ou bien une thématique particulière (comment être chrétien en entreprise, se consacrer à Marie…). Il s’agit là d’initiatives qui bénéficient déjà d’une certaine notoriété. Mais de nombreuses paroisses proposent aussi des cycles de conférences et des formations de grande qualité pour lesquelles elles développent des outils et supports pédagogiques. Malheureusement, bien souvent ces ressources ne rayonnent pas plus loin que le diocèse dans lequel elles sont proposées. Plus que de dynamiser sa paroisse, répertorier l’ensemble de ces initiatives et mettre en ligne les supports correspondant sur une plateforme, c’est-à-dire mutualiser l’offre, permettrait à chacun de trouver plus facilement chaussure à son pied.

Du coworking à l’heure de l’Évangile

Découlant de l’économie collaborative, le coworking est un espace de travail partagé. En plein développement, ces lieux encouragent l’échange entre les différents travailleurs et stimulent la créativité de chacun. Répondant à certaines mutations du monde du travail, le coworking séduit largement les jeunes entreprises, startups… et les paroisses. Dans le XVIe arrondissement parisien, la paroisse Saint-Honoré d’Eylau a inauguré il y quelques mois Le Patio, un espace de coworking solidaire. Une nouvelle manière de porter le message de l’Évangile. Si une paroisse dispose d’un local vacant, voici une belle manière d’encourager les rencontres et de faire germer de nouvelles idées.

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Artea Communication 2017/Le Patio
Le Patio, un espace de coworking solidaire situé dans le XVIe arrondissement.

Savoir surfer sur les tendances

Comprendre l’air du temps permet d’intégrer ce qui plaît aux jeunes générations. Prenons l’exemple des « box » et des produits d’abbayes. Recevoir, chaque mois, un colis découverte avec une sélection d’articles dans un univers choisi est un concept qui est arrivé en France il y a quelques années et qui ne cesse de se développer. En parallèle les produits d’abbayes, qu’ils soient alimentaires (miel, fromage, bière…) ou non alimentaires (savon, huiles essentielles…), témoignent de la richesse gastronomique, culturelle et spirituelle française et répondent plus que jamais aux nouveaux modes de consommation. Surfant sur ces deux tendances, Côme Besse a lancé l’année dernière avec sa sœur Astrid la « Divine Box », un abonnement mensuel à une box gourmande de produits monastiques. Au-delà de la paroisse, ce genre d’initiative permet de dynamiser le petit univers du business chrétien ! Alors… à vos projets !



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