Dans le XVIe arrondissement parisien, la paroisse Saint-Honoré d’Eylau inaugure ce soir Le Patio, un espace de coworking solidaire. Une nouvelle manière de porter le message de l’Évangile.« Aucun de nous ne sait ce que nous savons tous, ensemble ». Cette phrase, attribuée à Euripide, l’un des trois grands auteurs grecs de la tragédie, trouve un écho particulier à l’heure du coworking. Découlant de l’économie collaborative, le coworking est un espace de travail partagé. En plein développement, ces lieux encouragent l’échange entre les différents travailleurs et stimulent la créativité de chacun. Répondant à certaines mutations du monde du travail, le coworking séduit largement les jeunes entreprises, startups… et les paroisses.
« Entre les évolutions technologiques qui bouleversent les modes de travail, la hausse du nombre de travailleurs indépendants, ou encore la recherche de flexibilité, il est devenu central de proposer un projet pastoral s’ouvrant sur le monde du travail, explique Jean des Courtis, président de l’association paroissiale Saint-Honoré d’Eylau. Nous avons donc eu l’idée de créer un espace de travail solidaire. »
Situé au 154 Ter avenue Victor Hugo et d’une surface de 150 m2, Le Patio s’adresse essentiellement à trois catégories de personnes : les jeunes entrepreneurs, les étudiants et les personnes en recherche d’emploi. « Cet espace sera solidaire à plusieurs égards : par l’esprit que nous allons faire naître entre les travailleurs d’une part et par les tarifs d’abonnement d’autre part ». Concrètement, l’abonnement mensuel coûte ainsi 300 euros (un peu plus en fonction des options choisies).
Une longue tradition d’ouverture sur la société civile
« L’idée est de continuer à avoir un lien entre l’église et les jeunes à l’âge où ces derniers la quittent », rappelle Jean des Courtis. Si Le Patio se veut ouvert à tous, croyants et non-croyants, il demeure un espace ou le dialogue religieux et les interrogations sur la foi seront abordées librement. « Les revues de la doctrine sociale de l’église côtoieront Challenges et les Échos », insiste le président de l’association paroissiale.
Fort d’un investissement initial de 400 000 euros, la paroisse Saint-Honoré d’Eylau poursuit avec Le Patio sa longue tradition d’ouverture sur la société civile. « La cité paroissiale, qui existe depuis 1890 est née de la volonté du père Marabeau qui a sollicité ses paroissiens afin d’acquérir le terrain sur lequel ont été construites la cité paroissiale et l’église nouvelle », détaille Jean des Courtis. Très rapidement, des activités en lien avec les besoins pastoraux de chaque époque se sont développées : patronage, locaux scouts, écoles… « Avec le lancement du Patio la paroisse continue sa mission pastorale, elle (re)prend sa place dans la cité », souligne-t-il.