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Être perspicace ou l’art de se poser des questions

HOMELESS
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Pierre d’Elbée - publié le 31/08/18
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Oser poser la question « Pourquoi ? » permet de jeter un regard neuf sur son travail et de renouveler sa créativité.Tel est pris qui croyait prendre, voyez plutôt. Dans la rue, un gamin fait la manche. Un homme s’approche et dit à sa femme : « Ce gamin, je le connais, c’est le plus grand idiot que j’ai jamais vu et je vais te le prouver. » Il va vers l’enfant, lui montre un euro dans une main et quelques centimes dans l’autre. Il lui dit : « Choisis entre les deux. »

Au grand étonnement de la femme, le gamin prend les centimes et file. « Qu’est-ce que je t’avais dit ! » claironne son mari. Le lendemain, la femme va à la rencontre du gamin dans la rue et lui demande : « Mais pourquoi donc n’as-tu pas pris la plus grosse pièce ?

— Parce que le jour où je prendrai l’euro, le jeu s’arrêtera. »


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Des modèles efficaces

Ces trois personnages sont emblématiques : le mari, avec ses habitudes et ses automatismes, son pragmatisme mais aussi ses aveuglements ; le gamin, avec son ingéniosité, une perspicacité qui lui donne une vision juste. Et la femme qui s’étonne, interroge, et finalement trouve. Au-delà des clichés de l’homme balourd, de l’enfant génial et de la femme à l’écoute, ces personnages paraissent bien représenter des modèles efficaces dans le monde professionnel.

Nous avons l’action, la pensée agile et le questionnement : la force de l’expérience ; la nécessité d’une lecture créative qui augmente le sens des événements ; une curiosité toujours en éveil, avec l’impérieux désir de trouver une réponse.

Le constat et le sens

Au-delà du résultat, on cherche généralement à donner à son action un sens plus ample. C’est ce que fait le gamin : par sa lecture personnelle de la situation, il atteint un sens à la fois inattendu et pérenne, non perçu par le mari, et qui ressemble à une énigme pour la femme.

Car le premier pas est de chercher derrière ce que l’on voit, le sens. Il arrive que, par manque de temps ou de désir, on s’arrête au constat, comme le mari. On est alors tenté de conclure — trop vite — que seul le premier résultat compte, attitude qui risque fort de conduire à l’arrogance.


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Le héros véritable

Il me semble que le vrai héros de notre histoire n’est pas tant le gamin que la femme. Elle s’étonne, s’interroge, questionne, et finalement obtient ce qu’elle recherche. La condition du progrès est toujours le secret espoir de trouver une réponse, ou tout au moins une clé de compréhension à son étonnement. Sans cet aiguillon du désir, pas de motivation forte ni d’engagement. Encore faut-il ne pas être usé, mais être toujours capable de jeter sur son activité un regard neuf, comme le « Il était une fois » qui commence un récit.

Dans notre histoire, l’homme s’est habitué au jeu qu’il a établi avec le gamin, pas la femme. C’est ce qui fait la différence. Aiguiser son regard comme si on entrait dans son quotidien professionnel pour la première fois. Oser poser la question « Pourquoi ? » Il me semble que c’est cette attitude qui permet de lutter contre l’inertie du quotidien, et de se renouveler pour trouver à travers son travail une voie personnelle d’accomplissement.

L’action sans interrogation ennuie. L’interrogation sans découverte épuise. La découverte sans action est frustrante. Le cercle vertueux de ces trois attitudes ne serait-il pas une clé de progression professionnelle ?


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