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Bioéthique : « Plus on prend le temps de débattre, plus l’opinion s’interroge »

XAVIER BRETON
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Agnès Pinard Legry - publié le 19/07/18
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Député les Républicains de l’Ain et président de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur la bioéthique, Xavier Breton réagit aux initiatives de députés LREM visant à accélérer le calendrier concernant l’ouverture de la PMA à toutes les femmes.Aleteia : Après Richard Ferrand au congrès de Versailles le 9 juillet et François de Rugy en début de semaine, c’est au tour du député LREM Guillaume Chiche d’annoncer le dépôt d’une proposition de loi ouvrant la PMA à toutes les femmes. Qu’en pensez-vous ?
Xavier Breton : C’est indéniablement une question de calendrier. Après les propos de Richard Ferrand devant les parlementaires réunis en Congrès à Versailles et ceux du président de l’Assemblée nationale François de Rugy, l’initiative de Guillaume Chiche est très provocatrice : elle renvoie l’image d’une majorité parlementaire impatiente cherchant à passer en force sur ce sujet. Nous avons en face des militants, des idéologues qui improvisent alors que ces débats devraient être menés avec sagesse. Cela contraste avec le gouvernement qui affiche une grande prudence sur ce sujet et se rend compte qu’on est loin du consensus. On ne bricole pas des propositions de loi pour respecter un pseudo calendrier médiatique ! Heureusement que le gouvernement a sifflé la fin de la récréation en réaffirmant que ce sujet était intégré dans le projet de loi bioéthique et qu’il sera examiné en 2019. Il y a tellement de sujet liés à la PMA qu’il aurait été impossible de le sortir.


FRANCE PARLIAMENT
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Pourquoi une telle précipitation de la part de certains députés LREM ?
Ceux qui sont pour l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, et qui seront d’ailleurs pour la GPA, craignent de prendre le temps de débattre sur ces sujets ! Plus on prend le temps de débattre, plus l’opinion est amenée à s’interroger. Au début l’opinion y est favorable pour différentes raisons. Mais quand le débat prend corps et qu’il s’agit de creuser les arguments, on touche des sujets très sensibles tels que l’enfant. Et là, l’opinion évolue, elle bascule. Par exemple, aborder la PMA pour des couples de femmes sous l’angle technique va relativement peu poser de questions. Mais il suffit de dire que cela revient à une privation de père pour l’enfant à naître pour faire basculer l’opinion. Prendre le temps de débattre revient à prendre le risque que l’opinion publique s’interroge.


BLANCHE STREB
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Quel est le rôle de la mission d’information sur la bioéthique dont vous êtes à l’initiative et que vous présidez et dont Jean-Louis Touraine (LREM) est le rapporteur ?
Cette mission d’information a pour objectif de préparer l’examen du projet de loi. Nous devons arriver à poser les questions ensemble, quitte à avoir des réponses différentes. À l’image de la société, nous avons des opinions différentes… et c’est une bonne chose ! Il y a des réalités sociales qui sont là et qu’il faut prendre en compte. Notre rôle est de ne pas rentrer dans la polémique ni de se renvoyer la balle mais de réfléchir ensemble aux problématiques que posent l’ensemble des sujets présents dans la révision des lois de bioéthique. Et il y en a ! Intelligence artificielle, dons d’organe, médecine prédictive… Pour y arriver nous allons privilégier les auditions individuelles. Nous commençons ce jeudi avec le Conseil d’État qui a rendu son rapport ainsi que l’agence de biomédecine qui a également publié son avis.

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