Alors que le sang coule en Syrie depuis bientôt sept ans, l’huile de la Vierge Marie de Soufanieh continue à couler à Damas, la capitale syrienne, depuis plus de 35 ans.
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C’est une histoire relativement peu connue en Occident. En novembre 1982, dans un modeste quartier du nord de Damas proche de « La porte de Thomas », une huile odorante a coulé d’une petite icône de la Vierge Marie portant l’enfant Jésus, une reproduction de la Vierge de Kazan. Cette huile est apparue pour la première fois sur les mains de la jeune mariée de la famille, Myrna Nazzour, le 22 novembre de la même année. « N’aie pas peur ma fille, je suis avec toi. Ouvre les portes et ne prive personne de ma vue ! » C’est en ces termes que la Vierge Marie est apparue pour la première fois à Myrna. Les larmes aux yeux et toute émue, la jeune fille a témoigné : « Surprise, peur, joie ou émotion, je ne peux décrire mes sentiments tellement j’étais confuse, mais la question qui rode depuis toujours dans ma tête : pourquoi moi ? ».
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Soufanieh, c’est cette huile pure qui suinte de l’image de la Vierge, mais aussi des mains, des yeux et du front de Myrna. La jeune fille a également eu des stigmates sur ses mains, ses pieds et son front durant toute la Semaine sainte, lorsque la fête de Pâques des deux communautés chrétiennes, orthodoxes et catholiques, a été unifiée. Ce fut le cas à cinq reprises : 1984, 1987, 1990, 2001 et 2004.
Soufanieh, ce sont aussi ces messages délivrés par Jésus-Christ et la Vierge Marie pour la première fois en langue arabe. Des messages du même esprit que l’Évangile et la sainte Église, auxquels Myrna a avoué ne rien comprendre sur le moment mais qui sont devenus plus limpides par la suite, à la lumière des tragiques évènements.
Depuis décembre 1982, ces messages rappellent la nécessité de l’unité des Églises. Lors de son dernier message, la Vierge Marie a ainsi dit à Myrna Nazzour : « Ne crains pas ma fille, si je te dis que c’est la dernière fois que tu me vois, jusqu’à ce que la fête de Pâques soit unifiée. (…) Quant à l’huile, elle continuera à se manifester sur tes mains pour la glorification de mon fils Jésus ».
En 2004, elle eut ensuite une apparition de Jésus Christ lui disant : « Voici mon dernier commandement, que chacun rentre chez soi, mais qu’il porte l’Orient dans son cœur. D’ici a jailli à nouveau une lumière dont vous êtes le rayonnement pour un monde séduit par le matérialisme, la sensualité et la célébrité. (..) Quant à vous, préservez votre authenticité orientale, ne permettez pas que l’on vous aliène votre volonté, votre liberté et votre foi dans cet Orient ».
L’année 2014, soit dix ans plus tard, alors que les chrétiens d’Orient se trouvent dans un profond désespoir dans une Syrie complètement déchirée, un autre miracle survient. Jésus envoie un message : « Les blessures qui ont saigné sur cette terre sont celles-là mêmes qui sont dans mon corps. Car l’auteur et la cause sont les mêmes. ». En 2017, l’année dernière, les trois Pâques ont coïncidé : la Pâques des catholiques, celle des orthodoxes et celle des juifs. Le jour du Samedi saint, l’icône a alors exsudé de l’huile après seize ans d’interruption !
Témoignages : du passé et du présent
On ne peut parler de Soufanieh sans évoquer le père Elias Zahlaoui, fondateur de Chœur-joie, la chorale de l’Église Notre-Dame de Damas, et le premier témoin des miracles de Soufanieh. Il accompagne Myrna partout dans ses déplacements, ses interventions et ses voyages, dont il est le principal organisateur.
« J’ai écrit un premier livre sur Soufanieh en 1990 pour communiquer aux autres ce qu’il m’a été donné de voir, d’entendre et de vivre. Puis je l’ai réimprimé et mis à jour en octobre 2008, et la dernière édition date de fin 2013. Il est de mon devoir de faire connaitre ses faits, ses messages, sa spiritualité, son mouvement de prière et ses appels. J’ai vu plusieurs fois l’huile coulé des mains de Myrna, et notamment la fois où elle enduit sa mère et sa belle-sœur souffrantes et alitées, de cette étrange huile, et les voilà rétablies. Et tant d’autres fois où je suis accompagné de simples civils, de cardinaux ou de prêtres, comme le prêtre Pierre Boz de l’Archevêché de Paris, et des miracles s’accomplissent ».
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Depuis novembre 1982, père Zahlaoui est devenu un fidèle témoin du quotidien de Soufanieh. Cette modeste maison transformée du jour au lendemain en un lieu de paix, de réconfort, en « La Maison de la Vierge ». Au départ, les prières se faisaient jour et nuit de façon spontanée, livrées à l’improvisation des gens. Puis père Zahlaoui les a prises en main pour recourir aux prières liturgiques byzantines ainsi qu’aux prières et chants maronites et latins.
En 1992, lors de la célébration de la messe à Soufanieh par le Nonce Apostolique, l’huile a coulé des mains de Myrna pendant la communion. À la fin de la messe, alors que le Nonce annonçait sa volonté de voir bâtir un centre œcuménique de Notre-Dame de Soufanieh à Rome, l’huile a recouvert à nouveau les mains de Myrna. En octobre 1999 lorsque ce centre a été inauguré, l’huile a une nouvelle fois coulé de ses mains.
Une seule voix aux multiples expressions
« 25 ans déjà mais la voix du Seigneur et de sa Sainte Mère ne cesse de murmurer en nous et de nous fortifier. Une seule voix aux multiples accents. Une seule voix aux multiples expressions. Soufanieh est Soufanieh pour aujourd’hui et pour demain et réalise ce qu’on y a entendu, l’Unité de l’Église », avait déclaré le Patriarche grec catholique melkite Mgr Joseph Absi, à l’époque vicaire patriarcal, lors de son homélie pour la messe célébrant les 25 ans de Soufanieh.
« L’évènement de Soufanieh se dresse en Orient comme un phare puissant destiné à rectifier la marche d’une humanité devenue à cause de ses progrès scientifiques d’une arrogance telle qu’elle semble avoir perdu son orientation juste, a affirmé Zakka Iwaz, le Patriarche syriaque orthodoxe d’Antioche. C’est dans ce pays arabe que Jésus et la Vierge Marie ont choisi pour la première fois de nous envoyer des messages universels, spirituels, chrétiens et humains en langue arabe, pour que les chrétiens approfondissent leur foi en cet Orient arabe et musulman ».
Le cœur de Soufanieh sans frontière
Grâce à Soufanieh, des pétitions se sont lancées dans le monde entier pour l’unité des chrétiens et de la fête de Pâques. Des télévisions étrangères se sont déplacées et continuent à affluer, même en ces temps difficiles de guerre. Depuis que Rome a reconnu ce phénomène et a inauguré le centre « Notre-Dame de Soufanieh » au Vatican en 1999, des équipes de Russie, de Grèce, d’Allemagne, de Belgique, de Canada et des pays scandinaves y sont présents. En France, le professeur de théologie Patrick Sbalchiero s’y est beaucoup intéressé, et a organisé de nombreux voyages sur place qu’il considère comme des pèlerinages.
« En particulier cette fête de Pâques de 2004 placé sous le signe de l’unité des chrétiens. J’ai constaté dès mon arrivée une immense fatigue sur le visage de Myrna, tout en étant heureuse de voir la foule qui affluait pour prier et témoigner des événements à venir. Il y avait aussi une équipe médicale d’Oslo venue pour faire des analyses poussées sur Myrna. Prise de sang, examens cardiaques, tests cutanés, un doppler à résonnance magnétique pour comprendre la formation des plaies de la Passion. Ainsi que d’autres praticiens venus de Los Angeles, de France ou du Liban », témoigne-t-il.
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Soufanieh est aujourd’hui un évènement qui revêt une signification toute particulière dans cet Orient à majorité musulmane et dans cette Syrie à feu et à sang depuis mars 2011. Comme le répète inlassablement Myrna : « Le Seigneur a fait irruption dans ma vie, je n’ai pas peur, je suis confiante. Il m’a demandé de prier pour que Sa volonté s’accomplisse car une lumière nouvelle va jaillir de l’Orient et nous devons être les témoins de cette lumière ».