Tout blanc, tout rond et tout mignon, l’anis de Flavigny est l’un des plus anciens bonbons de France ! Petite bille de sucre enrobant une graine d’anis, il se fabrique depuis des siècles au sein d’une abbaye bourguignonne.L’anis à Flavigny, c’est une très longue histoire qui débute lors du siège d’Alésia, qui devait se situer à proximité de ce qui est maintenant le village de Flavigny-sur-Ozerain. Les médecins romains accompagnant les troupes de Jules César, qui ont assiégé la ville en 52 avant Jésus Christ, auraient semé des graines d’anis vert, rapportées par un voyageur romain du nom de Flavius, sur le terrain de l’hôpital de campagne, qu’ils avaient érigé. Cette ombellifère porte des petits fruits ovoïdes, striés longitudinalement à la saveur chaude et piquante dont l’odeur est particulièrement aromatique.
Cadeau papal
Une première abbaye est érigée à Flavigny sous le règne de Clovis. Vite détruite, elle est reconstruite au VIIIe siècle par une communauté bénédictine qui offre quelques livres d’anis au pape Jean VIII, pour le remercier d’avoir passé trois semaines dans leur abbaye avec sa suite de dix-huit évêques, comme en témoigne un document datant des années 870. Sous les vestiges de l’abbatiale se trouvent toujours de superbes cryptes carolingiennes communiquant avec une rotonde à douze piliers, semblable à celle de Saint-Bénigne à Dijon.
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Il faut attendre le XVIIe siècle, alors que l’abbaye est habitée par des religieuses ursulines, pour trouver trace de fabrication d’anis confit. À l’époque, pour obtenir une graine d’anis enrobée de sucre et parfumée à l’eau de fleur d’oranger ou à l’eau de rose, près de six mois étaient alors nécessaires entre les phases d’enrobage à la main et de séchage ! Les Ursulines avaient une patience d’ange…
Multiplication des bonbons
Après la Révolution et le départ des religieuses, plusieurs confiseurs du village de Flavigny-sur-Ozerain se sont à leur tour mis à faire commerce de sucreries. C’est après la Première Guerre mondiale que les fabriques de l’époque, « À la Belle Marraine », « À la Source des Douceurs » et « À la Fontaine de la Recluse », se sont réunies sous le nom de « Au Galant Berger », en référence au berger contant fleurette à sa bergère que l’on peut encore voir aujourd’hui sur la boite métallique traditionnelle des Anis de Flavigny.
En 1923, l’un d’eux rachète les bâtiments de l’ancienne abbaye pour y installer sa fabrique. C’est aujourd’hui sa petite fille, Catherine Troubat qui assure depuis 1990 la succession avec ses trois frères et sœurs. Le « bien bon bonbon » se fabrique toujours de la même façon ; la petite graine d’anis de deux milligrammes est enrobée dans de multiples couches de sucre jusqu’à ce qu’elle pèse un gramme. Mais grâce aux turbines de dragéification, cela ne nécessite plus que 15 jours de fabrication !
Deux par deux, c’est bon bon
La meilleure façon de le manger, c’est encore d’en mettre deux en bouche et de les faire rouler l’un sur l’autre sans jamais les croquer, jusqu’à retrouver la graine ! Le « bien bon bonbon » de l’abbaye de Flavigny fut la première confiserie à apparaître dans les distributeurs automatiques des quais de gare et du métro parisien. Depuis, son succès ne s’est jamais démenti et ce sont désormais plus de 200 tonnes de ces petites billes d’un gramme qui régalent les gourmands du monde entier !
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Abbaye Saint-Pierre,
4 Rue de l’Abbaye,
21150 Flavigny-sur-Ozerain.
Tel : 03 80 96 29 01,
www.anisdeflavigny.com