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Bosnie-Herzégovine : l’exode massif des catholiques inquiète l’Église

Head of Catholic Church in Bosnia, cardinal Vinko Puljic, stands next to a war damaged cross from one of churches in Bosnia, set up at Sarajevo city stadium, on June 4, 2015. The cross will be displayed during holly mass held by pope Francis during his visit to Bosnia. Pope Francis is to visit Bosnian capital on June 6, bearing messages of peace and reconciliation to nationally devided Bosnia. AFP PHOTO / ELVIS BARUKCIC / AFP PHOTO / ELVIS BARUKCIC

Head of Catholic Church in Bosnia, cardinal Vinko Puljic, stands next to a war damaged cross from one of churches in Bosnia, set up at Sarajevo city stadium, on June 4, 2015.

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Agnès Pinard Legry - publié le 05/01/18
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Avant la guerre qui a ravagé la Bosnie-Herzégovine entre 1992 et 1995, le nombre de catholiques atteignait 800 000 personnes. Ils sont aujourd’hui un peu moins de 450 000. Inquiet, le cardinal Vinko Puljić, archevêque de Sarajevo, évoque le départ, chaque année, de 10 000 catholiques. Elle [Sarajevo] était surnommée « la Jérusalem des Balkans » par de nombreux journalistes et auteurs. Aujourd’hui, est-elle condamnée à devenir aujourd’hui le désert des catholiques ? « Il est plus difficile pour les catholiques de défendre leurs droits fondamentaux », alerte le cardinal Vinko Puljić, archevêque de Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), dans un entretien accordé à l’AED. D’après lui, jusqu’à 10 000 catholiques quittent la Bosnie-Herzégovine chaque année en raison de la discrimination de l’État contre cette minorité religieuse. « Cette discrimination s’exprime en termes politiques et administratifs et surtout en matière d’emploi », rapporte-t-il. Avant la guerre de 1992-1995, le pays comptait quelque 800 000 catholiques (essentiellement des Croates). Ils sont aujourd’hui moins de 450 000, sur une population de 4,6 millions d’habitants.


"Kosovo, une chrétienté en péril" © KTO / Vicken Production
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Les accords de paix de Dayton, ratifiés en 1995, ont mis fin à la guerre de 1992-1995 qui a ravagé la Bosnie-Herzégovine. Mais ils ont également acté les conséquences du “nettoyage ethnique” en donnant naissance à deux entités distinctes, fruits des déplacements de population : la Fédération croato-bosniaque de Bosnie-Herzégovine, occupant les zones occidentales et centrales, et la Republika Srpska (entité serbe de cet État fédéral), située dans le nord et l’est. Dans cette partie du pays, les Serbes ont détruit une grande partie des édifices religieux non serbes (essentiellement des églises), témoignant de la présence croate ou bosniaque antérieure. « Les Accords de Dayton n’ont pas été mis en œuvre dans la pratique, et ceux qui ont le plus souffert étaient la minorité catholique croate », rappelle le cardinal Vinko Puljić.

« Il s’agit de guérir les blessures »

« Pendant la guerre et immédiatement après la guerre, la plupart des catholiques ont été expulsés de leurs maisons et il y a eu beaucoup de destruction et de pillages. […] Après la guerre, aucun soutien politique ou financier n’a été fourni pour un retour continu des réfugiés et leur expulsion », souligne-t-il également. En 2012, la Conférence épiscopale avait même lancé un appel au secours, relayé par le pape Benoît XVI. « S’il n’y avait plus de Croates, il n’y aurait plus de catholiques, car la plupart des Croates sont catholiques. C’est aussi pour cette raison qu’il est important de créer une situation d’égalité des droits ».



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Se voulant confiant en l’avenir, le cardinal Vinko Puljić affirme que « la messe du dimanche et nos pèlerinages sont une source importante de force, et cette année nous avons célébré le centenaire des apparitions de Fatima en consacrant chaque paroisse et l’archidiocèse entier à la Mère de Dieu ». Avant d’ajouter : « Il s’agit de guérir les blessures, en se pardonnant les uns aux autres et en nous confiant avec joie à l’amour de Dieu. »

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