Aujourd’hui 18 décembre est célébrée la Journée internationale des migrants. L’occasion de rappeler la vie de Sainte Françoise-Xavière Cabrini dont nous fêtons le centenaire de la mort cette année. Le Saint-Père, fils d’émigrés, souligner souvent la brûlante actualité de son charisme et de son message pour l’Église et la société toute entière.
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Sainte Françoise-Xavière Cabrini (1850-1917) s’est toute sa vie consacrée aux migrants, montrant autour d’elle comment « accueillir, protéger, encourager et intégrer » ces frères et sœurs dans le désarroi. Cent ans après sa mort, son témoignage extraordinaire est plus que jamais d’actualité et l’occasion pour le pape François, fils d’émigrés, de lui rendre hommage et d’exhorter à suivre son exemple “extraordinaire” face aux déplacements historiques que le monde connait aujourd’hui. Ces hommes et ces femmes attendent, “sous nos yeux” de trouver “des mains ouvertes et des cœurs accueillants” comme les siens, a souligné le Pape en recevant, samedi dernier, 9 décembre, 250 soeurs missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus, la congrégation qu’elle a fondée en 1880.
D’une santé pourtant si fragile
Treizième enfant d’une famille aisée de la banlieue milanaise, Francesca Cabrini se consacre à l’accueil des Italiens qui émigraient en Amérique par millions entre 1901 et 1913, dans des conditions dramatiques. Pour le Saint-Père, la sainte donne l’exemple d’une “vraie vocation”, en s’oubliant elle-même pour s’abandonner “pleinement” à l’amour de Dieu, malgré une santé très fragile.
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Elle rêvait d’évangéliser la Chine sur les traces de son modèle, saint François Xavier, dont elle avait pris le nom. Mais Léon XIII en décida autrement. Elle traverse vingt-quatre fois l’Atlantique, partageant l’inconfort et les insécurités de ses compatriotes. En Amérique, elle s’occupe des orphelins et des malades, fonde des écoles et des communautés, des dispensaires et des hôpitaux, d’abord à New York, puis à Chicago avant de s’étendre sur tout le territoire, jusqu’en Argentine. Naturalisée américaine en 1909, elle meurt d’épuisement en 1917, laissant derrière elle une trentaine de maisons dans huit pays. Elle est canonisée par le pape Pie XII le 9 juillet 1946, devenant la première sainte des États-Unis.
À pied, en train, par bateau, à cheval…
“Les migrants ont certainement besoin de bonnes lois, de programmes de développement, d’organisation », mais « avant tout d’amour, d’amitié, de proximité humaine ; ils ont besoin d’être écoutés, regardés dans les yeux, accompagnés”, a déclaré le pape François en recevant la nouvelle génération des missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus. Mère Cabrini, a-t-il rappelé, avait “le courage de regarder dans les yeux les enfants orphelins qui lui étaient confiés, les jeunes sans travail qui étaient tentés de se criminaliser, les hommes et les femmes exploités pour les travaux les plus humble”.
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À pied, en train, par bateau, à cheval… Françoise-Xavière menait une vie vertigineuse. Son seul but : “Propager la force de l’Évangile” qui avait “dilaté” son cœur pour qu’il appartienne à tous. Cent ans après sa mort, le Saint-Père exhorte tous ceux et toutes celles qui partagent le charisme “plein d’amour et d’intelligence” de la sainte à poursuivre son action en sachant “saisir les signes de notre temps, les lire et les vivre à la lumière de la Parole de Dieu, de façon à donner une réponse qui arrive au cœur de chaque personne”.
Un esprit prophétique
Ce n’est pas la première fois que le pape François fait allusion à la sainte cette année : dans son message pour la 51e Journée mondiale de prière pour la paix, publié le 24 novembre dernier, et plus largement développée, le 29 août, dans une lettre adressée aux sœurs missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus, devant se réunir en assemblée générale à Chicago, le mois suivant. Le Saint-Père a également signé la préface d’une biographie écrite par l’historienne Lucetta Scaraffia, intitulé Entre terre et ciel (« Tra terra e cielo »), soulignant les qualités féminines de la sainte et son esprit prophétique qui lui ont permis de saisir les aspects les moins positifs de la modernité, aspects dont les pauvres de la terre paient les frais, déplore-t-il, et que “les intellectuels et les hommes politiques ne veulent pas voir”.